Facebooka admis que les données personnelles de ses utilisateurs se sont retrouvées entre les mains du cabinet d’analyse Cambridge Analytica au service de Trump. Grace à ces données, le cabinet a pu concevoir un logiciel capable d’anticiper et d’influencer les choix des électeurs (informations ciblées, rumeurs, fausses informations, complot). Jene suis pas et je n’ai pas été un étudiant sous la direction de Michel Freitag. Je n’ai jamais eu, non plus, au cours de ma scolarité, la chance de m’asseoir dans une de ses classes, ni à titre d’étudiant inscrit ni à titre d’étudiant libre, alors qu’il était professeur au sein du département de sociologie de l’UQAM. Pietreanalyse. Il divertit encore le peuple et meme le president Macky Sall. Robert Bourgi, desole mais votre jeu ne passe plus au Senegal. Vous voulez que Macky croit en vos fausses analyses pour encore esquiver les veritable problemes. On en a marre de la FranceAfrique qui divertit, qui manipule, qui joue avec l'Afrique. Non M. Bourgi, le peuple a Aideet contact Attention ! L'adresse URL de votre messagerie Mail Orange a changé. Il semblerait que vous utilisez actuellement un favori ou un raccourci incorrect pour accéder à votre Mail Orange. Voici la solution pour accéder facilement à votre messagerie : Mettez à jour vos favoris en enregistrant l’adresse suivante https://mail.orange.fr. Besoin d’aide pour modifier vos Contrôlede l’esprit. A l’image de Cathy O’Brien, Brice Taylor, ou de K. Sullivan[3], Karen Mulder est peut-être sujette à un programme de contrôle de l’esprit par traumatisme, et ce depuis son plus jeune âge. K. Sullivan raconte ce qu’elle a subi : « Plusieurs personnes entraînèrent, conditionnèrent puis brisèrent ma volonté et ma psyché, et me programmèrent à 3jRi. Sois jeune et tais toi wikipédia Sois jeune et tais-toi Sois jeune et tais toi meaning Sois jeune et tais to imdb Sois jeune et tais toi analyse de l'affiche Sois jeune et tais-toi Artist Frédérick Baron Album Humeurs variables, 2012 Le fameux auteur et interprète, Frédérick Baron, est de retour avec un tout nouvel album "Humeurs variables" qui verra jour le 17 avril prochain. Cette nouvelle production, quatre ans après "Territoires Nord", se tourne vers des sonorités pop-électro. Pour la réalisation et la composition de cet opus à paraître, le parolier s'est entouré d'Alexandre Désilets, de Marc Dupré, de Jérôme Gaillard, de Lucie Cauchon, de Curt Close, de Gaële, de Jérôme Minière et de Catherine Majo. Un album plus que prometteur! À suivre! Show more Has been played on Belgium 1 Install the free Online Radio Box application for your smartphone and listen to your favorite radio stations online - wherever you are! Sois jeune et tais toi wikipédia Le contexte Le fameux mouvement révolutionnaire étudiant est un moment fort de l'expression propagandiste. Durant Mai 68, ce sont plusieurs centaines d'affiches différentes tirées à des milliers d'exemplaires qui seront placardées sur les murs de nos villes. L'affiche Sois jeune et tais-toi » est une affiche sérigraphiée en deux couleurs rouge et blanc. Elle n'est pas signée mais produite par les étudiants des Beaux-Arts à Paris. Les ressorts Comme souvent dans l'expression propagandiste, l'affiche paraît simple. Elle représente le Général de Gaulle, avec un képi et affublé d'un grand nez et de grandes oreilles. Celui-ci fait taire de sa main un jeune plutôt petit et caractérisé par ses bretelles. Mais comme toujours, sous cette apparente simplicité, l'affiche de propagande recèle un ensemble de subtilités qui favorise la persuasion, mine de rien. Tout d'abord, il faut nous concentrer ici sur les éléments centraux de l'image, à savoir la main et le regard. La main du Général est la seule main présente sur cette affiche. Sois jeune et tais-toi Diapo Tournage Sois jeune et tais-toi - Vidéo Dailymotion Sois jeune et tais toi meaning Sois jeune et tais to imdb C'est donc la seule main agissante elle agit négativement pour museler, pour contraindre elle réalise donc le message écrit sois jeune et tais-toi ». Cette main qui contraste avec le visage blanc du jeune, met également en évidence l'absence des mains de ce dernier, condamnées au hors-champ. Tout simplement, le message suggère finement le pouvoir abusif du Général ainsi que l'incapacité contrainte de l'étudiant. Le traitement du regard est inversé. C'est le regard du jeune qui est visible et pointé sur le spectateur, alors que celui du Général n'apparaît voire il regarde ailleurs. Un lien particulier opère dès lors entre le jeune et le spectateur. Ce regard donne tout son sens à notre affiche. Alors que le Général se désintéresse voire ignore le spectateur ou la situation, le jeune réduit à l'incapacité nous regarde fixement et calmement. De prime abord, ce regard est celui d'une victime. Mais si l'on va plus loin, on peut voir de la sérénité. Malgré la grande simplicité de cette œuvre de propagande, nous avons un message complet qui explique une situation et donne un point de vue, qui soulève une émotion, et qui porte un espoir ainsi qu'une violence positive si évidente qu'elle en est cachée. Sois jeune et tais toi analyse de l'affiche Sois pauvre et tais-toi! Lyrics [COUPLET 1] Oui sois pauvre et tais-toi Toi la petite caissière! Il n'y a que ton salaire En promo chez Leclerc... Toi le p'tit fonctionnaire Tu devrais avoir honte De nous coûter si cher! [REFRAIN] Et si t'es pas content Comme dit le président Oui si t'es pas content T'as qu'à foutre le camp... Tous les jours on galère Oui dans le RER Serrés comme du bétail On se rend au travail Pendant que Nicolas Fait son footing au bois On se pèle sur les quais En attendant le tramway [COUPLET 2] Toi le sapeur pompier Tu sais, sauver des vies Ça rapporte pas de blé Toi le petit cheminot Tu sais les privilèges C'est pas pour les prolos! [PONT] [COUPLET 3] Toi la p'tite infirmière On t'les paiera jamais Tes heures supplémentaires Toi la petite caillera Fume ta marijuana Et surtout bouge de là... [REFRAIN X2] [OUTRO] Oui sois pauvre! Sois jeune et tais-toi Rencontre allemande Sois jeune et tais toi et Femme attaquée par des chiens Sois jeune et tais toi The rolling stones membres Sois jeune et tais toi affiche Le Général parle mais c'est le silence du jeune qui est le plus assourdissant. Il semble à présent nous dire regardez-moi bien et sentez le potentiel révolutionnaire qui est le mien! ». Les retombées Il ne fait aucun doute que les affiches de Mai 68 ont largement contribué au mouvement ainsi qu'à ses suites. Certes, l'affichage sauvage et systématique y est pour quelque chose. Mais ce qui ressort de Mai 68, c'est exactement ce qu'exprimaient ces affiches elles en sont l'essence même une fougueuse modernité rimbaldienne qui explose au visage des anciens et ouvre à la liberté ainsi qu'à la nouveauté. La bête noire d’IsraëlQui ne connaît pas encore Sayyed Hassan Nasrallah, le fameux leader du Hezbollah, symbole de la résistance dans le monde arabe et bête noire d’Israël ? Ses portraits abondent dans les régions chiites du Liban. Plus de 30 % de la population libanaise lui serait fidèle. Chacun de ses discours télévisés – il vit en clandestinité – est aussitôt acclamé par des tirs de joie dans la capitale, ce qui exacerbe les animosités sur le terrain. Son leitmotiv poursuivre la résistance contre l’État hébreu jusqu’à la victoire totale. Le Hezbollah en campagneLe Hezbollah et ses alliés de l’opposition parlementaire se mobilisent pour remporter les législatives. La route de l’aéroport, la banlieue sud de Beyrouth, la Bekaa et le Sud Liban, contrôlés par le Parti de Dieu, sont parsemés de ces panneaux jaunes qui se portent à la défense d’un Liban pour tous les Libanais ». En autant qu’on ne touche pas aux armes de la Résistance » – un des principaux enjeux de ces élections. Sois belle et tais-toiL’affiche choc de cette campagne électorale. Discriminative, sexiste, misogyne ou simplement aguicheuse ? Quoi qu’il en soit, elle a suscité l’ire des mouvements féministes locaux. Le Courant patriotique libre, parti chrétien de l’opposition – qui s’est rallié au Hezbollah -, ne s’attendait pas à une telle publicité… Le chrétien dissidentLe général Michel Aoun, dirigeant du Courant patriotique libre, parti majoritairement chrétien. Ses détracteurs le traite de psychopathe », ses partisans, de visionnaire ». Disons qu’en signant un pacte d’entente entre son parti, autrefois reconnu pour sa lutte contre l’occupant syrien, et le Hezbollah, soutenu par l’Iran et la Syrie, cet ancien commandant de l’armée en a surpris plus d’un. Ses critiques l’accusent d’avoir retourné sa veste pour servir ses propres intérêts. Slogan ou conviction ?Tadamon solidarité. Ce mot se veut unificateur et porteur d’espoir. Mais il convient mal au parti chiite Amal, réputé pour ses nombreuses dérives, et dont le leader, Nabih Berry, un ancien seigneur de la guerre, a su se maintenir à la tête du Parlement libanais depuis 1992 grâce à l’appui de la Syrie. Grand allié de Damas, proche du Hezbollah par principe, le parti Amal – aussi appelé mouvement des déshérités » lorsqu’il a été fondé, au début des années 1970 – sait maîtriser l’art du slogan » pour séduire ses partisans. Tripoli, bastion sunniteDans le nord du Liban, Tripoli, deuxième ville en importance du pays après Beyrouth, affiche ses couleurs. Les façades des quartiers populaires sont couvertes d’affiches de candidats. Dans ce bastion sunnite, c’est le camp du 14 mars qui mène le jeu. Le 7 juin, les Tripolitains voteront en masse pour prévenir une victoire du parti chiite Hezbollah et de ses alliés. Aux suivants !Plus de 580 sont en lice pour combler les 128 sièges du Parlement. La répartition des sièges se fait par circonscription électorale et selon des quotas communautaires. Tripoli, par exemple, sera représentée par 8 députés dans le futur gouvernement 5 sunnites, 1 alawite, 1 grec orthodoxe et 1 maronite. Les trois candidats que l’on voit ici se présentent comme candidats sunnites. Parmi eux, l’ancien premier ministre intérimaire, Nagib Mikati quatrième affiche à partir de la gauche . Père et filsDans les grandes familles libanaises, l’héritage politique se transmet de père en fils. C’est le cas des Hariri. Après l’assassinat de Rafic Hariri, le 14 février 2005, son fils Saad a été rappelé d’Arabie saoudite pour poursuivre l’action de son père. Aujourd’hui, Saad est à la tête du Courant du futur. Son principal cheval de bataille préserver la liberté et la souveraineté du Liban, et soutenir l’action du Tribunal pénal international, chargé de mener l’enquête sur les meurtriers présumés de son père et des martyrs de l’indépendance. Avec et pour le peuple ?Saad Hariri. Les rues qui lui sont acquises regorgent de portraits du leader sunnite. Souriant, cérémonieux, icône ou homme du peuple, le fils de Rafic Hariri rassemble, lors de ses discours, des centaines de milliers de partisans des quatre coins du pays. Ce qui provoque le mépris chez ses détracteurs, qui n’hésitent pas à affirmer qu’il achète sa popularité argent comptant » grâce au soutien sans faille de l’Arabie Saoudite, son principal bailleur de fond. Attention guerre ! Le Parti chrétien des Forces libanaises, allié au camp du 14 mars, a choisi de mettre les électeurs en garde. Rappelant la prise d’assaut de Beyrouth-Ouest par les militants du Hezbollah et dAmal en mai 2008, qui s’est soldée par une centaine de morts et de nombreux blessés, ce panneau incite la population à réfléchir et… à agir, afin que l’histoire ne se répète pas. Face à ce milicien armé d’un lance-roquette utilisé pendant les affrontements de mai 2008, cette citoyenne peut-elle vraiment ne rien faire ? » lit-on sur l’affiche. Génération fils de…Détrompez-vous, Bachir Gemayel n’est pas ressuscité ! L’ancien leader chrétien Kataëb, consacré président du Liban quelques jours avant d’être assassiné, en septembre 1982, est bien mort. C’est maintenant au jeune Nadim, son fils de 27 ans, que revient le flambeau. Mais ses collaborateurs ont vite compris qu’il serait difficile pour lui de se démarquer d’une figure politique aussi adulée que son père. Mieux vaut donc se servir de son image la ressemblance entre le père et le fils étant évidente au point de les confondre. Martyr de l’indépendanceAux portraits des candidats électoraux se superpose la mémoire des martyrs. Sur la façade du quartier général du parti chrétien Kataëb, figure Pierre Gemayel – fils de l’ancien président Amine -, ancien député assassiné par balles à Beyrouth, le 21 novembre 2006. Tout comme les journalistes Samir Kassir et Gebran Tuéni, tués un an plus tôt, Pierre Gemayel était un pilier de la révolution du Cèdre qui, au printemps 2005, a entraîné le retrait de l’armée syrienne du Liban, après 30 ans d’occupation. Toujours les mêmes Le Liban est gouverné par les mêmes zaïms chefs qu’au temps de la guerre fratricide qui a déchiré le pays de 1975 à 1990. Près de 200 000 morts et des centaines de milliers de blessés n’ont rien changé à la mentalité sectaire et clanique de la région. Ceux qui connaissent Beyrouth reconnaîtront ici Samir Geagea, ancien seigneur de la guerre qui, après avoir purgé une peine de prison de 11 ans, est revenu en force sur la scène politique en tant que leader du parti chrétien des Forces libanaises. Trouvez l’erreurNon, ce n’est pas une illusion d’optique il s’agit bien de l’ancien dirigeant irakien Saddam Hussein qui trône sur ce toit de tôle dans la banlieue de Tripoli. Le propriétaire – un commerçant libanais qui dit avoir bien connu le lion de Bagdad » – a refusé de retirer le portrait, même en période de campagne électorale. Afin d’éviter des heurts qui prennent souvent des allures de guerre civile » dans ce quartier défavorisé et surarmé, les autorités ont fermé les yeux. De nombreux réfugiés irakiens ont élu domicile dans le secteur. Jeune, femme et fièreJolie, dynamique, engagée, Nayla Tuéni, a 27 ans, est l’une des 12 femmes candidates de cette campagne. C’est la fille de Gebran Tuéni, PDG du quotidien arabe An Nahar, tué dans un attentat à la voiture piégée en décembre 2005, et la petite-fille de Nadia Tuéni, poétesse libanaise, et de Ghassan Tuéni, écrivain, fondateur de l’An Nahar, ex-ministre et actuel député. Nayla fait partie de cette jeune génération qui veut faire bouger les choses ». Candidate du 14 mars, elle compte tailler sa place dans le paysage politique dominé par les hommes. Avec toute la subjectivité et les limites inhérentes à l’exercice, nous avons choisi et analysé des films importants signés par des réalisatrices qui mettent en jeu un changement de point de vue, écrivant ainsi une nécessaire contre-histoire féminine du cinéma. Dossier coordonné par Jean-Marc Lalanne, avec Philippe Azoury, Emily Barnett, Romain Blondeau, Patrice Blouin, Iris Brey, Faustine Chevrin, Luc Chessel, Bruno Deruisseau, Marilou Duponchel, Hélène Frappat, Jacky Goldberg, Mia Hansen-Løve, Murielle Joudet, Thierry Jousse, Olivier Joyard, Gérard Lefort, Eponine Le Galliot, Elena López, Axelle Ropert, Théo Ribeton, Justine Triet. 1906 / Madame a des envies d’Alice Guy Pendant que d’autres prennent pour sujet les trains, les usines et les repas du dimanche, Alice Guy met en scène une femme enceinte qui a l’irrépressible besoin d’insérer des objets phalliques dans sa bouche. Outre ce point de départ narratif intrépide, la cinéaste utilise pour la première fois au cinéma le gros plan à des fins dramatiques. Elle a l’intuition géniale de rapprocher le corps de la caméra du visage de son héroïne au moment où cette dernière parvient à ses fins et se délecte de sucer une friandise volée à une enfant, nous permettant de ressentir de manière plus intense cet assouvissement physique. L’utilisation du gros plan permet donc d’accéder à la subjectivité de la femme enceinte la femme qui suce n’est pas un spectacle érotique mais diffuse un désir féminin. I. B. Avec Alice Guy Fr., 4 min 15 1914 / Charlot et les Saucisses de Mabel Normand Mabel Normand fut la première vedette féminine du burlesque muet, peut-être la seule à approcher la catégorie de ses légendes, où trône Chaplin. C’est d’ailleurs en tant que second rôle d’un de ses films qu’apparaît en 1914 le personnage de Charlot. Il deviendra un sidekick régulier – en passe de la doubler en notoriété dans ce film réalisé par Normand trois mois plus tard. Elle s’y met en scène en vendeuse de hot-dogs et trahit sûrement ce qui se trame derrière la caméra le vagabond apparaît et la courtise, dans le but de lui chiper ses saucisses. La suite de la vie de Mabel Normand sera funeste empêtrée en 1921 dans une série de scandales mêlant affaires de mœurs et homicide l’affaire Arbuckle, elle tombe dans l’oubli et meurt de la tuberculose en 1930. T. R. Avec Charles Chaplin, Mabel Normand, Dan Albert 10 min 1920 / La Fête espagnole de Germaine Dulac Soledad, une ancienne danseuse, est convoitée par deux hommes. Elle les incite à se battre en duel, promettant de se donnerau vainqueur. Pendant ce temps, elle s’égare avec le jeune Juanito, dansant toute la nuit, se remémorant les belles années de sa jeunesse passée. Avec La Fête espagnole, Dulac semble anticiper toute la vague dite impressionniste du cinéma français Louis Delluc en partie, mais également Jean Epstein. Grande féministe, elle est considérée comme une figure majeure de l’avant-garde cinématographique. Elle prône un art neuf, pur et intégral, se détournant du théâtre et de la littérature et cherchant sans cesse à repousser les limites du récit et de l’esthétique. F. C. Avec Eve Francis, Gabriel Gabrio, Jean Toulout Fr., 1 h 07 1926 / Les Aventures du prince Ahmed de Lotte Reiniger Nous sommes deux ans avant la naissance de Mickey et bien loin de la mass animation dont Walt Disney posera bientôt les fondations lorsque l’Allemande Lotte Reiniger crée, à 27 ans, Les Aventures du prince Ahmed. Proche des avant-gardes expressionnistes, cette pionnière de l’animation a, en tant que décoratrice pour le théâtre, élaboré un art de la silhouette découpée qui vient sublimer ce récit muet en ombres chinoises, composite de plusieurs contes des Mille et Une Nuits. Applaudi par Renoir ou Brecht, il restera l’unique chef-d’œuvre de Reiniger. Elle demeure cependant active presque jusqu’à sa mort en 1981, et connaît encore aujourd’hui une postérité notable avec les films de Michel Ocelot, qui lui empruntent tant ses techniques que ses thèmes orientalistes. T. R. All., 1 h 20 1940 / Dance, Girl, Dance de Dorothy Arzner Judy Maureen O’Hara et Bubbles Lucille Ball montent sur scène tous les soirs pour livrer un spectacle de danse dans deux styles différents Bubbles est tout en effeuillage et séduction, Judy, elle, enchaîne de classiques arabesques. Dans la scène clef du film et de l’œuvre d’Arzner, Judy se fait huer par la foule qui veut voir plus de chair. Elle s’arrête alors de danser et livre un discours féministe. Cette séquence se termine par une bagarre entre Judy et Bubbles. Cette lutte entre ces deux corps féminins, celui qui dénonce le male gaze et celui qui veut faire partie du système, matérialise ainsi ce qui hante le cinéma de Dorothy Arzner la tension permanente entre le désir de montrer des femmes qui réfléchissent à la performance et à la performativité du genre féminin et celui de pouvoir rassembler une foule dans une salle. Une lutte qui symbolise aussi la violence émanant de la dissimulation du désir lesbien, que ce soit celui de la cinéaste ou celui de ses héroïnes. I. B. Avec Maureen O’Hara, Lucille Ball 1 h 30 1946 / Ritual in Transfigured Time de Maya Deren Une femme souriante Maya Deren elle-même manipule un long morceau de laine. Une autre Rita Christiani tire le fil jusqu’à elle. Une troisième Anaïs Nin les observe en robe noire. L’espace du film s’ouvre ensuite dans un enchaînement cadencé de gestes, regards, danses, comme si le cinéma proposait subitement une chorégraphie du monde initiée par l’expérience et le corps des femmes. Scandé par des visions sublimes proches de la transe, ce standard du cinéma non-narratif réalisé en 1946 a aussi marqué les esprits par son utilisation pionnière de procédés aujourd’hui banalisés arrêts sur images, ralentis. Américaine d’origine ukrainienne, connue pour de nombreux autres films comme Meshes of the Afternoon 1943, avec Alexander Hammid, Maya Deren a eu une importance capitale au moins à deux titres. D’abord dans la communauté du cinéma expérimental, dont elle tenta de regrouper les forces en créant une coopérative, avant que la mort ne l’emporte prématurément en 1961 – Jonas Mekas reprendra alors le flambeau. Ensuite, dans la mise en œuvre d’un cinéma féminin, tant ses héroïnes semblent créer leur espace propre, à l’image du personnage principal de Ritual in Transfigured Time avançant la main ouverte devant elle et profitant de l’énergie d’autres femmes pour se métamorphoser. O. J. Avec Rita Christiani, Maya Deren, Anaïs Nin 15 min 1947 / Paris 1900 de Nicole Védrès Chronique de la ville de Paris de 1900 à 1914, le documentaire Paris 1900 est aujourd’hui une référence en termes de montage. La cinéaste et romancière Nicole Védrès passe en revue la vie mondaine parisienne entre la Belle Epoque et le cataclysme de la guerre de 1914. Défini par le critique André Bazin comme “quelque chose de monstrueusement beau dont l’apparition bouleverse les normes esthétiques du cinéma”, c’est l’élégance du ton ainsi que son goût prononcé pour l’image d’archives qui ont fait de l’œuvre un classique aux croisements des arts. F. C. Fr., 1 h 19 1950 / Outrage d’Ida Lupino Actrice, Ida Lupino est aussi connue pour avoir été l’une des seules cinéastes femmes à exercer à Hollywood dès la fin des années 1940, notamment grâce à Emerald Films, la société de production indépendante qu’elle fonde avec son mari. Ses films se caractérisent par un réalisme âpre de série B, des sujets de société qu’elle filme les yeux ouverts, en allant droit au but, sans afféteries ni glamour. On lui doit notamment un film sur les jeunes filles obligées d’abandonner leurs enfants Not Wanted, un autre sur les ravages de la bigamie The Bigamist et Outrage, rare film à mettre au centre de son récit une victime de viol et à observer les conséquences de ce cataclysme sur sa psyché. Lupino ne cherche jamais à contourner son sujet ou à lui adjoindre une autre strate narrative le trauma est tellement puissant qu’il aspire tout le reste. Après le drame, Ann, l’héroïne, prend la fuite comme si elle avait commis un acte répréhensible, percluse de honte par son statut de victime. Se croyant sur la voie de l’oubli, elle se retrouve très vite rattrapée par sa mémoire traumatique – le film fait montre d’une grande justesse psychologique. Sans optimisme excessif mais avec un désir dévorant d’éduquer son public, Outrage déploie toutefois la possibilité d’une guérison pour sa victime et la nécessaire prise en charge des criminels. M. J. Avec Mala Powers, Tod Andrews, Robert Clarke 1 h 15 1951 / Olivia de Jacqueline Audry En attendant Varda, Jacqueline Audry 1908-1977 est la première cinéaste française de l’après-guerre qui s’aventure dans la zone alors interdite du féminisme revendiquée. En 1946, elle réalise Les Malheurs de Sophie où l’héroïne est métamorphosée en adolescente qui refuse un mariage arrangé. Mais c’est en 1951 avec Olivia que le propos devient explicite. D’après le roman éponyme de Dorothy Bussy 1949, adapté par sa sœur Colette Audry, écrivaine proche de Beauvoir et de Sartre, Olivia est l’histoire d’un couple de femmes. D’une part, Julie Edwige Feuillère, directrice d’un pensionnat de jeunes filles de bonnes familles. D’autre part, Clara Simone Simon, son associée et amante. L’arrivée d’une nouvelle élève, Olivia Marie-Claire Olivia, va bouleverser les deux femmes. Avec une frontalité sidérante pour l’époque, l’homosexualité féminine n’est pas à lire entre les images, elle est de chaque plan, toute de chair et de gaîté, cadrée avec une sensualité contagieuse. Olivia est autant un film militant que le chef-d’œuvre d’une grande réalisatrice. G. L. Avec Simone Simon, Edwige Feuillère Fr., 1 h 35 1953 / The Bigamist de Ida Lupino La beauté des séries B d’Ida Lupino tient à la fois au respect du cadre demandé par le genre atmosphère de film noir, efficacité dramatique absolue et à un intérêt pour des sujets peu traités par ailleurs. Ici, la double vie d’un homme dans la Californie des années 50, où le jeu des convenances sociales et conjugales est scruté comme une prison collective. Beau film sur une masculinité tout sauf triomphante, The Bigamist s’affirme comme l’un des sommets de l’œuvre de l’actrice-réalisatrice. Appartenant au domaine public, il est visible gratuitement sur Internet. Avec Joan Fontaine, Ida Lupino, Edmund Gwenn Américain, 1h23 1962 / Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda Sorti sur les écrans en 1962, Cléo de 5 à 7 relate deux heures de la vie d’une femme persuadée d’être malade. Premier choc le film se déroule en temps réel, à la manière d’un compte à rebours tendu vers son dénouement – l’annonce de résultats médicaux qui fixeront l’héroïne sur son destin. L’autre surprise tient à l’omniprésence du personnage féminin à l’écran dans le contexte très phallocentré du cinéma de l’époque – Nouvelle Vague comprise –, le regard de Corinne Marchand devient le seul point de vue, une silhouette souveraine et radieuse, la seule marche à suivre. Cléo est un ange dont le narcissisme se mesure à la quantité de fois où elle se regarde dans une glace. Jusqu’ici, le monde était pour elle un océan de reflets lui renvoyant complaisamment son image – les vitrines des magasins, le regard des autres. Avec la peur, l’image se brouille. Par le ballet étourdissant des passants, le son des actualités à la radio, les nombreuses voix off, Varda projette son héroïne dans un tourbillon d’altérité auquel cette “poupée” autocentrée et choyée par les autres était restée hermétique. La cinéaste offre à Cléo, objet passif et admiré, engoncé dans sa coquetterie, de regarder à son tour. Pour devenir sujet de sa propre vie. La création sans Dieu de la femme. E. B. Avec Corinne Marchand, Sami Frey Fr., 1 h 30 1963 / La maison est noire de Forough Farrokhzad En 1963, soit quatre ans avant sa mort précoce à l’âge de 32 ans, la poétesse iranienne Forough Farrokhzad réalisait son unique film, La maison est noire, poème de vingt minutes sur une léproserie à Baba Baghi, au nord-ouest de l’Iran. Considéré comme l’un des précurseurs de la Nouvelle Vague iranienne, c’est pourtant un film méconnu. Il nous aurait été apporté par le vent, comme un secret, et ce secret porte sur l’un des tabous ultimes la maladie. Farrokhzad filme le quotidien de cette maison peuplée par celles et ceux que l’on a chassées de la ville, qu’on ne veut plus voir, qui sont censées vivre comme des ombres. Farrokhzad les comprend, elle qui écrivait ailleurs, dans l’un de ses poèmes “Toute mon existence est un verset obscur.” Elle n’a pas peur de pénétrer dans leur intimité. Elle s’y enfonce, jusqu’aux entrailles, et pourtant, à l’image, on ne voit jamais de malades, car face à sa caméra tous les corps sont d’une beauté épiphanique. Oui, la beauté n’existe que dans l’œil de celui qui regarde, et ici on n’aura qu’à se laisser bercer par la douce violence de ses images et par la poésie qu’elle tire d’un cri primitif et déchirant. Peu importe alors s’il s’agit d’un film fort, d’un film beau, ou même d’un chef-d’œuvre comme l’avait qualifié Chris Marker, à qui l’on doit sa diffusion en France. La maison est noire est bouleversant car il nous emporte dans le courant souterrain d’une voix subalterne. Car, à travers ce film, Farrokhzad s’empare d’une place que la société ne lui avait pas donnée. Et comme l’expliquait la critique littéraire Gayatri Spivak dans son essai séminal de 1988, Can the Subaltern Speak ?, les subalternes ne sont pas des êtres de silence, seulement ilelles ne sont pas écoutés, ilelles chuchotent dans les plis de l’histoire. En cela, La maison est noire reste un film capital qui nous rapporte la voix de tous ces sujets subalternes les femmes, les malades, les corps non normatifs comme un courant électrique et secret, comme un poison épais, comme un sortilège. E. L. Avec Forugh Farrokhzad, Ebrahim Golesta Iran, 20 min 1965 / Le Bonheur d’Agnès Varda “Je suis moi, encore plus”, répond François, avec un sourire et des caresses, quand sa maîtresse lui demande comment il peut aimer deux femmes. François se croyait parfaitement heureux avec Thérèse et leurs deux enfants. Il l’était. Mais il a rencontré Emilie, ils sont tombés amoureux, et maintenant, c’est encore mieux. Mieux, ennemi du bien ? Peut-être. Mais, à aucun moment, Agnès Varda ne considère cette histoire du point de vue de la morale. Il aurait fallu pour cela qu’elle charge son personnage de doutes et de regrets. Il n’en est rien. Les fleurs l’intéressent plus que les remords. Le présent et la beauté davantage que le mal – celui que François fait à sa femme, par son bonheur égoïste. Si elle filme les caresses, elle filme leur sensualité, pas leur caractère coupable. Son regard empreint d’une immense douceur, en fait à mes yeux toute la force. La cruauté du récit peut nous blesser. Elle nous blesse. Mais pourquoi se révolter si le désir a résisté, si la vie a repris ses droits, si c’est à elle que la cinéaste a voulu donner le dernier mot ? En revoyant ce film, j’ai été de nouveau éblouie par la liberté d’Agnès Varda, par son insolente tranquillité. Le bonheur, la plénitude, la joie c’est ce qu’elle incarne pour moi. Joie de vivre, de voir, d’aimer. Et de filmer, sans remords, sans honte, sans la mauvaise conscience qui nous menace aujourd’hui. Varda disparue, qui osera encore filmerle bonheur ? M. Avec Jean-Claude Drouot, Marie-France Boyer Fr., 1 h 19 1966 / Les Petites Marguerites de Věra Chytilová “Ça te gêne ? – Non” à Prague dans les années 1960, deux jeunes filles prénommées Marie font n’importe quoi. Dans ce deuxième long de Vera Chytilová, seule femme de la Nouvelle Vague tchèque Milos Forman, Jiri Menzel, il s’agit de ruiner et de gâcher le plus de choses possible la nourriture, les fêtes, leur temps, les rendez-vous avec les hommes, les vêtements. La figure nouvelle de la fofolle invente un burlesque politique intense – qu’on retrouve dans Céline et Julie vont en bateau de Rivette. Les Petites Marguerites se place sous le signe de la dépense avec une grande économie de moyens, cherchant à exprimer de la façon la plus condensée et littérale l’envie de tout casser, dont le film lui-même. L. C. Avec Jitka Cerhová, Ivana Karbanová, Julius Albert Tch., 1 h 14 1967 / Portrait of Jason de Shirley Clarke C’est un film sur le spectacle de soi. C’est un exercice de confession. C’est une odyssée de l’échec. Et c’est quasiment du stand-up. Jason Holliday, combinaison de toutes les marginalités possibles de l’Amérique des sixties il est noir, homosexuel, call-boy, prostitué, fait face à la caméra de Shirley Clarke qui, hors champ et accompagnée d’un certain Carl, lui demande de raconter sa vie. Pendant toute une nuit, il se donne en spectacle, tour à tour fascinant et agaçant. “Arrête de rire Jason ! Parle-nous de toi ! Ta mère, ton enfance, les hommes que tu as aimés…” Jamais un exercice de portrait au cinéma ne s’est à ce point construit sur une lutte, opposant brutalement jusqu’à l’insulte le sujet filmé et le ou la cinéaste. Rythmé par les “I’ll never tell” de Jason, le film oppose la réalisatrice à une carapace de gaîté qu’elle et son compagnon encore plus violent ne parviennent jamais vraiment à percer. En filigrane, Portrait of Jason traduit également une authentique haine d’Hollywood, qui s’exprime dans le corps même de Jason il incarne la limite du show, une surface euphorique détruite de l’intérieur. Ce n’est pas anodin que Shirley Clarke, tête de file avec Jonas Mekas de l’underground new-yorkais des années 1960, décide de filmer un tel déraillement du spectacle. J. T. Avec Jason Holliday et les voix de Shirley Clarke et Carl Lee 1 h 45 1969 / La fiancée du Pirate de Nelly Kaplan Après la mort de sa mère avec qui elle vivait dans la pauvreté et en réaction à l’indifférence des hommes de pouvoir locaux, une jeune femme d’un petit village décide de se prostituer et finit par semer à la zizanie, dévoilant l’impunité et la violence d’un système. Bernadette Lafont incarne Marie dans ce manifeste féministe et bordélique de la fin des sixties, à la portée toujours rageuse cinquante et un ans plus tard. Venue d’Argentine, la réalisatrice Nelly Kaplan, longtemps proche d’Abel Gance et d’André Breton, a réalisé plusieurs autres films après son brillant coup d’essai, puis beaucoup écrit pour la télévision. Avec Bernadette Lafont, Georges Géret, Michel Constantin Fr, 1h43 1970 / Wanda de Barbara Loden La puissance de la première et unique réalisation de Barbara Loden tient tout entière dans cette phrase de Marguerite Duras à son sujet “Je considère qu’il y a un miracle Wanda. D’habitude, il y a une distance entre la représentation et le texte, entre le sujet et l’action. Ici, cette distance est complètement annulée, il y a une coïncidence immédiate entre Barbara Loden et son sujet.” Ou comment l’épouse sous-estimée d’un cinéaste célèbre, Elia Kazan, se projeta dans la figure d’une mère de famille en rupture de ban, transformant un fait divers en épopée subjective et quasi documentaire chevillée au corps de l’actrice-réalisatrice. Ayant coûté six ans de sa vie à Loden, qui peina à réunir un budget pourtant modeste 200 000 dollars, Wanda, sorti en 1970 mais peu visible en France avant 2003, est passé en quelques décennies de statut d’œuvre oubliée à celui de film culte, où la répression sociale des femmes atteint des sommets de mélancolie nihiliste. E. B. Avec Barbara Loden, Michael Higgins 1 h 42 1971 / Les Longs Adieux de Kira Muratova Cinéaste rare, d’origine ukrainienne mais travaillant avec difficulté dans le système soviétique, Kira Muratova signe, avec Les Longs Adieux, un exceptionnel deuxième long-métrage. Réalisé en 1971, mais découvert seulement à la fin des années 1980, à la faveur de la perestroïka, ce film radiographie les relations mouvantes et conflictuelles entre une mère et son fils, à peine sorti de l’adolescence. La texture de la mise en scène, flottante au meilleur sens du terme mais aussi d’une virtuosité éblouissante, entraîne le film vers des rivages discrètement oniriques. Dans un noir et blanc splendide mais jamais ostentatoire, c’est tout un monde qui ressurgit devant nous. Le monde étincelant de Kira Muratova, grande cinéaste qui transcende les clivages genrés, qu’il faut encore et encore redécouvrir. T. J. Avec Zinaida Sharko, Oleg Vladimirsky Union Sov., 1 h 37 1972 / Nathalie Granger de Marguerite Duras En 1972, Duras a déjà réalisé trois films La Musica, Détruire, dit-elle et Jaune le soleil. Pour Nathalie Granger, elle installe chez elle, dans sa maison de Neauphle, une demi-douzaine de personnes, dont Lucia Bosè et Jeanne Moreau. Toutes deux furent des égéries antonioniennes, et quelque chose des déambulations hagardes du cinéaste se prolonge dans ces errements de deux femmes dans la géographie d’une maison dont le sol en damier n’est pas sans évoquer La Nuit. Lucia Bosè est la mère d’une petite fille de 8 ans, Nathalie Granger, que son école juge trop violente pour poursuivre sa scolarité. La radio annonce au début du film que deux adolescents criminels, après avoir abattu un garagiste, sont en cavale dans la forêt voisine. Les deux femmes ont peur, elles attendent. Qu’attendent ces femmes, sinon que la violence qui gronde dehors, qui germe dans le comportement inquiétant de la petite Nathalie vienne tout dévaster dans leur maison ? Ici, la violence est toujours en puissance. L’action aussi. La maison, comme le cinéma de Duras, est un trou noir. Toute forme de récit, d’événement, la possibilité même de la représentation s’y dématérialisent. Déjà les miroirs capturent les corps et s’y substituent. Déjà la voix des comédiens ne provient plus du cadre, mais plutôt du hors-champ trois ans plus tard, la cinéaste systématise le procédé pour son film le plus célèbre, India Song. Duras n’en est qu’à la mise en place de son opération de démembrement du cinéma. Là aussi, un grand geste de rupture donc de violence se dessine, mais reste en puissance, et trouvera des actualisations de plus en plus fortes jusqu’à l’écran noir, neuf ans plus tard, de L’Homme atlantique. C’est ce qui rend Nathalie Granger aussi beau. C’est un film de suspension, juste au bord du vide, mais sans s’y jeter. Un film qui attend, l’éternité à ses côtés. L. Avec Jeanne Moreau, Lucia Bosè, Gérard Depardieu Fr., 1 h 25 1972 / Mimi métallo blessé dans son honneur de Lina Wertmüller Lina Wertmüller née en 1928, fille rebelle de la bourgeoisie romaine, fut l’assistante de Fellini notamment sur 8 1/2 avant de passer à la réalisation dans les années 1960-70 avec une palanquée de comédies dont Mimi métallo blessé dans son honneur est le point d’orgue. Rendre grotesques et pathétiques tant les codes d’honneur de la Mafia sicilienne que le machisme ambiant, il fallait oser, et Wertmüller s’adonne à cette satire dans une mixture réjouissante d’anarchisme et de bras d’honneur. Mimi métallo valut à Wertmüller une notoriété internationale qui profita à Giancarlo Giannini, son acteur fétiche. G. L. Avec Giancarlo Giannini, Mariangela Melato It., 2 h 01 1974 / Je, tu, il, elle de Chantal Akerman Une année avant le chef-d’œuvre akermanien Jeanne Dielman, la jeune cinéaste belge, pour son premier long-métrage de fiction, se met en scène comme héroïne quasiment mutique découvrant sa subjectivité en arrêtant de se nourrir, à part un peu de sucre, et en se mettant à l’écriture. La séquence qui reste collée à notre rétine est celle d’une longue scène de sexe entre deux jeunes femmes. La caméra est au niveau du lit, à environ un mètre de distance, assez loin pour capter la chorégraphie de l’enchevêtrement des corps, et assez près pour être bouleversée par ce rapport qui sort de tous les codes. Pendant la séquence suivante, l’amante de Julie disparaît entre ses cuisses pendant de longues minutes. On n’entend et on ne voit pas Julie jouir, le plan se termine arbitrairement comme si l’orgasme n’était pas une fin en soi. La jouissance féminine n’est pas contenue, elle déborde, elle ne s’arrête pas. I. B. Avec Chantal Akerman, Nils Arestrup Bel., Fr., 1 h 30 1974 / Portier de nuit de Liliana Cavani Dans un hôtel de Vienne, une ancienne déportée retrouve son bourreau, un ex-officier SS devenu portier de nuit, et renoue avec lui une liaison morbide. Planant et hypnotique, cette passion dévorante a fait scandale à sa sortie, provoquant ainsi son interdiction en Italie et son classement X aux Etats-Unis. Ce film bien ancré dans son époque seventies, a fait de Liliana Cavani l’une des premières réalisatrices italienne à s’inscrire dans la génération de cinéastes postérieure aux Néoréalistes. Dans un style Roméo et Juliette teinté de sadomasochisme, la cinéaste puise dans son travail documentaire réalisé en 1963 à propos des femmes dans la Résistance. Avec Dirk Bogarde, Charlotte Rampling, Philippe Leroy-Beaulieu Italie, 1h58 1975 / Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles de Chantal Akerman “Une nuit, j’étais dans mon lit en train de somnoler et tout à coup, j’ai vu le film.” C’est ainsi que Chantal Akerman raconte la genèse de Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles. Un flash foudroyant surgi à la bordure du somme, une forme qui se décante sur fond de relâchement de la conscience, une pure vision qui transperce la nuit c’est tout cela Jeanne Dielman, un film proprement inimaginable, une œuvre tellement immense qu’elle excède tout autour d’elle à commencer par l’œuvre à venir de son autrice, alors âgée de 25 ans. Jeanne Dielman Delphine Seyrig, sublime à jamais est une veuve entre deux âges, qui vit à Bruxelles, avec son fils de 17 ans. Le film décrit une cinquantaine d’heures du quotidien de cette femme, dont la vie s’organise comme un ballet mécanique de gestes domestiques. Jeanne Dielman fait la cuisine, met la table, sert son fils, dîne, débarrasse la table, fait la vaisselle, range la cuisine. Jeanne Dielman défait son lit, s’endort, refait son lit, se lave méthodiquement dans sa baignoire, s’habille, cire les chaussures de son fils. Et cela ad libitum, rien de moins que trois heures vingt. Il suffisait de filmer ces actions dans une durée proche du temps réel pour enregistrer quelque chose de jamais vu une construction sociale – la femme au foyer – qui ne tolère aucune extériorité, une aliénation consentie qui, si on en dérègle les procédures, aboutit à une catastrophe. A partir de ce qui constitue le déchet du cinéma classique l’hyper-quotidienneté, l’addition des temps morts, le film invente une forme d’une stylisation inouïe, aux antipodes du naturalisme, qui ne cessera de déposer dans tout le cinéma mondial ses germes d’extrême rigueur, de construction en boucles répétitives et d’étrangeté ritualisée de Tsai Ming-liang à Gus Van Sant, de Michael Haneke à Kelly Reichardt. En regardant ce qu’on ne regardait pas, Chantal Akerman a aussi, à jamais, changé la façon de regarder. L. Avec Delphine Seyrig Bel., 3 h 18 1975 / Aloïse de Liliane de Kermadec Film rare, Aloïse est l’œuvre la plus connue de Liliane de Kermadec, réalisatrice française décédée le mois dernier. Il retrace la vie de la suissesse Aloïse Corbaz. Cette femme internée en asile psychiatrique peignit toute sa vie des tableaux représentants les princes et les princesses qui peuplaient son imaginaire. Figure emblématique de l’art brute, elle est interprétée par Delphine Seyrig, qui poursuit ici le projet de toute une carrière jalonnée de rôles profondément féministes. Co-scénarisé par André Téchiné, Aloïse est aussi l’un des premiers rôles d’Isabelle Huppert, qui joue le jeune Aloïse et qui recevra pour ce film sa toute première nomination aux César. Avec Caroline Huppert, Hans Verner, Nita Klein Fr, 1h55 1976 / Sois belle et tais-toi de Delphine Seyrig En 1976, Delphine Seyrig prend la caméra avec son amie Carole Roussopoulos au cadre pour rendre la parole. Le film se compose de vingt-trois entretiens avec des actrices de différents pays, de notoriétés diverses, de Jane Fonda à Maria Schneider, qui commentent l’ordinaire des violences sexistes auxquelles les confronte leur travail. Dans sa forme brute plans longs et frontaux, rugueuse noir et blanc et gros grain, le film enregistre impeccablement ce qu’on n’appelait pas encore, mais qui advient avec une puissance inouïe, la libération d’une parole. L. Avec Jane Fonda, Juliet Berto, Maria Schneider, Ellen Burstyn Fr., 1 h 51 1976 / News from home de Chantal Akerman Les personnages akermaniens sont presque toujours aux prises avec un dispositif d’enfermement. Un an après l’appartement sans dehors de Jeanne Dielman, la cinéaste parle d’une fuite avortée. Partie vivre quelques années à New York, Chantal Akerman filme la ville à la frontière de la nuit et du jour, lorsque les rues sont dépeuplées, que les premières lueurs diurnes pointent, que l’espèce humaine tout entière est ensommeillée. Sauf l’autrice, insomniaque toujours en veille. Chantal égrenne sur la bande-son la lecture des lettres que lui envoie sa mère. Des lettres qui disent le manque, la solitude, l’inquiétude. Des lettres culpabilisantes qui opèrent comme un chant de sirène et ramènent vers le dedans, le giron, la fille envolée dehors. Le dernier plan, inoubliable, voit la skyline de Manhattan disparaître dans les brumes, comme un dehors déjà perdu. Rarement un film aussi conceptuel une succession de plans de buildings aura été si peu aride et si émouvant. 1976 / Mikey and Nicky d’Elaine May En 1970, John Cassavetes érige un monument à la gloire de l’amitié masculine, ses beuveries, sa lassitude, sa tristesse et ses joies Husbands. En 1975, l’actrice, scénariste et cinéaste Elaine May poursuit malicieusement le geste de Cassavetes et ausculte l’amitié fatiguée de Mikey et Nicky, incarnés par Falk et Cassavetes qui se laissent aller à leur tour préféré vivre devant une caméra. La trame mafieuse n’est là que pour servir de prétexte à capter l’errance de deux hommes obligés de se souder, se sauver l’un l’autre. Le duo fait ce qu’on attend de lui boire, fumer, divaguer, philosopher dans un cimetière ou se rendre chez une prostituée, se trahir aussi. Etrangement, le film de May éprouve une sympathie infinie pour ses personnages masculins, le regard se fait un peu moins puissant et empathique lorsqu’il s’agit de faire vivre ses personnages féminins. Si l’on ignore qu’une femme se trouve derrière la caméra, il est impossible de le deviner. Un cas passionnant. M. J. Avec John Cassavetes, Peter Falk 1 h 59 1976 / Harlan County USA de Barbara Kopple Barbara Kopple née en 1947 fait son apprentissage de cinéaste auprès des documentaristes Albert et David Maysles. Au début des années 1970, elle est la monteuse de Winter Soldier, enquête sur les vétérans du Vietnam. En 1973, elle filme pendant plus d’un an la grève des mineurs de Brookside, dans le comté de Harlan Kentucky. Harlan County USA sort en 1976 et fait grand bruit jusqu’à récolter un Oscar. Immersion et empathie, du côté des damnés de la mine, sans contrepoint syndicats, patrons censément objectif et consensuel. Un documentaire formidablement engagé qui privilégie le rôle majeur des femmes dans la grève. G. L. Avec Norman Yarborough, Houston Elmore 1 h 43 1976 / L’Honneur perdu de Katharina Blum de Margarethe von Trotta D’après le roman éponyme de Heinrich Böll, L’Honneur perdu de Katharina Blum fut coréalisé en 1975 par Volker Schlöndorff et son épouse d’alors, Margarethe von Trotta. Dans ce duo, il est facile de détecter un regard singulièrement féminin. Ne serait-ce que parce que le film est le portait d’une femme, Katharina, gouvernante chez un avocat. Une femme sans histoires, jusqu’à sa rencontre avec un inconnu qui va se révéler être un criminel en fuite. La police arrête Katharina comme complice présumée. Dès lors la presse à scandale s’empare de sa vie et la détruit. Autre touche féminine majeur, l’incarnation, plus que l’interprétation, du rôle de Katharina par Angela Winkler, légende vivante du théâtre dirigée entre autres par Peter Zadek ou Thomas Ostermeier et du cinéma allemand Scènes de chasse en Bavière de Peter Fleischmann, Le Tambour de Volker Schlöndorff, Benny’s video de Michael Haneke ou, plus récemment, Sils Maria d’Olivier Assayas. Corps et âme, Angela Winkler est Katharina Blum Honneur perdu d’une femme résignée, honneur retrouvé d’une femme révoltée. Avec Angela Winkler, Mario Adorf, Jürgen Prochnow Allemand, 1h45 1977 / Le camion de Marguerite Duras “Ca aurait été une route, au bord de la mer. Elle aurait traversé un grand plateau nu. Et un grand camion serait arrivé et aurait traversé la plaine”. C’est Marguerite Duras qui parle de son film, mais à l’intérieur de son film. En voix off. Une voix off simplement dénotative, qui ne dit rien de plus que ce qu’on voit des plans d’un camion qui en effet roule au travers d’une plaine. Mais qui peu à peu se décolle de l’image, la peuple de personnages, d’histoires qu’elle ne comprend pas, parle d’une femme ramassée sur la route qui évoque l’épuisement de la lutte des classes, de l’obscurcissement du langage et psalmodie une seule phrase “Que le monde aille à sa perte”. Peu à peu il n’y a même plus de camion à l’image. Juste Marguerite Duras qui lit le texte face à Gérard Depardieu. “C’est un film ?” demande Depardieu avec la prudence d’un collégien qui oserait prendre la parole durant la classe d’un professeur sévère. “Ça aurait été un film !” répond, définitive, la cinéaste. Plutôt que de commenter Le camion, de disserter sans fin sur la déconstruction de toutes les composantes du cinéma représentatif que le film opère, on a envie de se laisser la joie de le décrire. Décrire ce que nous voyons quand sur l’écran Duras décrit ce que nous ne voyons pas. Le camion est le plus beau film descriptig de l’histoire du cinéma. Ce qu’il nous dit de ses voix off, c’est que filmer n’est rien sinon décrire et que décrire, c’est écrire. Décrire, dit-elle. Avec Gerard Depardieu Fr, 1h20 1979 / Simone Barbès ou la Vertu de Marie-Claude Treilhou Simone Barbès traverse sa nuit entière au beau milieu d’une débauche anodine, vécue et quotidienne, vraiment débarrassée du scandale – du monde mâle d’un ciné porno où elle est ouvreuse à la boîte lesbienne, espaces irréconciliables mais qui ne valent pas mieux l’un que l’autre, et dont on s’échappe pour l’aube, dans la voiture d’un inconnu. Dans Simone Barbès…, la pornographie reste hors cadre et dans l’entrée, bande sonore cocasse et grave, comme commentaire de la lutte des sexes. Mais le sexe est la fausse vérité des corps, et la vertu, pour souhaitable qu’elle reste, n’a rien à voir avec tout ça c’est tenir bon et parler vrai, missions infinies, impossibles. C’est pourquoi le film allie le pathétique et l’oblique, où le pathos du vécu, qu’exprime la frontalité des plans plaquée sur la fatigue des corps, est sans cesse infléchi et traversé par la diagonale du ton ou du sens, toujours penché, faussé, un peu charade insaisissable, ma parole. L’ouvreuse Treilhou, entrant au cinéma, a frayé et atteint, du premier coup, tout ce qui ne se dit pas. L. C. Avec Ingrid Bourgoin, Michel Delahaye Fr., 1 h 25 1980 / Allemagne mère blafarde d’Helma Sanders-Brahms Helma Sanders-Brahms 1940-2014 est l’une des rares femmes du mouvement labélisé, dans les années 1970, “nouveau cinéma allemand”. Elle y trouve sa place à part entière en 1980 avec Allemagne mère blafarde. Dans l’Allemagne de la défaite nazie et de la reconstruction, le film chronique la survie de Lene Eva Mattes, mère courage le titre du film est emprunté à un poème de Brecht d’une jeune Anna. Exodes, souffrances et destructions. Le regard est quasi documentaire mais il instruit surtout le destin d’une femme “célibataire” face au grand chambardement de l’histoire. Un regard sombre, tant sur le passé que sur le présent de l’Allemagne qui, en 1980, sortait à peine du trauma terroriste incarné par les membres du groupe Baader-Meinhof. C’est la puissance et l’intelligence du film le nazisme et sa ruine n’y sont pas seulement envisagés comme une épouvante, mais aussi comme une “chance” pour Lene qui profite de la débâcle généralisée pour s’affranchir du joug conjugal et patriarcal. Si catastrophe il y a, elle se cache au final sous le masque du retour au foyer où le déni des crimes commis durant la guerre et le machisme de son mari retrouvé figent le visage de l’héroïne en une inquiétante paralysie faciale. G. L. Avec Eva Mattes, Ernst Jacobi All., 2 h 03 1981 / The Decline of Western Civilization de Penelope Spheeris Deux choses expliquent la longue fascination qu’a toujours inspirée The Decline of Western Civilization. La première tient à son affiche, qui était aussi la pochette de l’album qui fit la réputation de ce documentaire brutal sur la scène punk à Los Angeles, sorti en 1981. On y voyait Darby Crash, des Germs, allongé, les yeux clos. Une affiche conçue à l’automne 1980, peu de temps avant que le chanteur ne se suicide en s’injectant une surdose d’héroïne, à 22 ans – le 7 décembre 1980, la veille de l’assassinat de John Lennon. De fait, les moments concernant les Germs sont les plus stupéfiants du film, parce que le groupe était sur scène l’incarnation du chaos bannis de quasiment tous les clubs, et The Decline… est un film à 75 % constitué de scènes live, mais voir Darby et sa copine décrire les photos qu’ils ont shootées avec des amis autour du cadavre d’un peintre mort d’une crise cardiaque au rez-de-chaussée de leur appart est le résumé nihiliste d’un mouvement né de l’ennui dégénéré des banlieues américaines. La grande spécificité de ce documentaire est surtout de montrer à quel point cette scène, aussi violente soit-elle, était emmenée par une poignée de filles intelligentes et vénères Exene Cervenka de X, Alice Bag des Bags, plus une moitié des Germs, jusqu’à la journaliste Melanie Nissen, du légendaire fanzine Slash. En aurait-il été ainsi si The Decline... n’avait pas été l’œuvre d’une réalisatrice ? Soit l’incroyable Penelope Spheeris, fille d’un immigré grec, forain, assassiné quand elle avait 9 ans, ayant grandi dans des mobile homes, parmi les trailer trash, cette sous-population fauchée qui habite les trailer parks. La base même de l’exclusion sociale qui fait l’ADN du punk, elle connaît. Aussi le punk-rock est partout dans les films suivants, que ce soit Suburbia 1984, The Boys Next Door 1985, avec Charlie Sheen ou même Wayne’s World, son tube de 1992 avec Mike Myers. Cette maverick est par ailleurs la cousine du cinéaste Costa-Gavras. P. A. Avec Alice Bag, Black Flag 1981 / Neige de Juliet Berto Pour son premier film coréalisé en 1981 avec son compagnon Jean-Henri Roger, Juliet Berto, actrice nouvelle vague Godard, Rivette, a choisi le titre Neige par goût d’un jeu entre les mots la neige désigne plus ici le nom de code de la drogue dure héroïne, cocaïne qu’un phénomène météo. Entre la place Blanche autre nom à tiroir et Pigalle, Anita Juliet Berto, barmaid, se démène entre toxicos, flics, dealers et divers marginaux. Dans ce film noctambule, la lumière fait rage, captée dans ses clairs-obscurs par le directeur de la photographie William Lubtchansky. On parla à l’époque de réalisme poétique. On pourrait aujourd’hui parler de réalisme tout court, tant Neige apparaît comme un quasi documentaire sur un underground parisien disparu, mais gorgé d’une tendresse, toujours d’actualité, pour les moins que rien. Et puis LA Berto, telle qu’elle fut chantée par Yves Simon Belle et opalescente, partie à jamais en 1990 “au pays des merveilles de Juliet.” Avec Jean-François Stévenin, Juliet Berto, Robert Liensol Fr, 1h30 1 h 41 1981 / Freak Orlando d’Ulrike Ottinger Contemporaine mais dissidente du nouveau cinéma allemand des années 1970, croisant néanmoins le travail de Werner Schroeter avec qui elle partage une égérie, lesbienne militante, Magdalena Montezuma, et une certaine exubérance lyrique, Ulrike Ottinger a construit l’une des œuvres les plus débridées et folles du cinéma mondial. Bouffonnerie carnavalesque où trône, impériale, Delphine Seyrig, Freak Orlando porte au sommet le style convulsif et strident de la cinéaste. L. Avec Magdalena Montezuma, Delphine Seyrig, Albert Heins All. de l’O., 2 h 06 1982 / Boat People d’Ann Hui La Hong-Kongaise Ann Hui née en 1947, l’une des rares femmes cinéastes de son pays, surgit en 1982 au Festival de Cannes avec Boat People. Titre international trompeur l’original se nomme Passeport pour l’enfer, car cette fiction ne décrit pas l’exode des Vietnamiens mais la situation du pays dans les années qui suivirent le retrait des troupes américaines. S’appuyant sur des entretiens avec des réfugiés vietnamiens, collectés pour un documentaire télé réalisé en 1979, Boat People, sans pathos à sensation, décrit l’arrière-monde d’une situation politique et économique catastrophique dictature et famine. G. L. Avec George Lam, Cora Miao 1 h 49 1983 / Rue Cases-Nègres d’Euzhan Palcy Adapté du roman autobiographique de Joseph Zobel publié en 1950, Rue Cases-Nègres nous plonge dans le contexte du gouvernorat des années 1930 de la Martinique. Dans un milieu agricole, José, 11 ans, orphelin élevé par sa grand-mère, travaille dans des champs de canne à sucre mais aspire à une éducation. A travers cette réécriture fidèle, la Martiniquaise Euzhan Palcy scrute une société où l’esclavagisme aboli a laissé des traces profondes. Elle obtient, en 1983, le Lion d’argent du meilleur premier film à la Mostra de Venise et est la première femme à recevoir le César, l’année d’après, de la meilleure première œuvre. F. C. Avec Darling Légitimus, Douta Seck Fr., 1 h 40 1985 / Sans toit ni loi d’Agnès Varda Le cinéma expressif d’Agnès Varda trouve en 1985 sa grâce la plus entière en accompagnant sur la route une fille sale et libre, Sandrine Bonnaire, qui n’avait pas 18 ans. Sans toit ni loi restauré continue d’appartenir au genre des films parfaits. Et Varda d’être, parmi ceux qui commencèrent à la fin des années 50 à transformer la visée du cinéma, celle qui cherche la maîtrise de l’expressivité inventer des formes qui transmettent directement, plastiquement, le sens d’une expérience humaine. Or elle le fait en peignant le trajet d’un personnage qui reste mystérieux présente et illisible par tous. C’est qu’il n’y a rien à lire que cette présence et les lieux qu’elle traverse, toute interprétation de sa vie par ceux qui la croisent équivalant au malaise de la “société” devant ces deux valeurs asociales liberté, saleté. Le destin de Mona, c’est la pure expressivité sans loi, sans langage. Avec Sandrine Bonnaire, Macha Méril, Stéphane Freiss Fr, 1h45 1985 / Recherche Susan désespérément de Susan Seidelman De toutes les tentatives cinématographiques de Madonna, la première fut la meilleure, avec cette aventure sautillante dans le New York du milieu des années 80, où deux femmes Madonna, en petite délinquante sortie de prison, Rosanna Arquette en femme au foyer désespérée façonnent leur émancipation au son d’Into The Groove. La réalisatrice Susan Seidelman s’est inspirée notamment du grand film seventies de Jacques Rivette, Céline et Julie vont en bateau. Elle avait auparavant mis en scène un premier long-métrage culte sur les années post-punk, Smithereens 1982, avec l’iconique Richard Hell du groupe Television et une bande-son des Feelies – à la clef, une sélection cannoise en compétition. Seidelman se démarquera plus tard en réalisant plusieurs films comme Cookie, en 1989, co-écrit par Nora Ephron, mais également dans les séries, dirigeant notamment le pilote de Sex And The City en 1998. Avec Rosanna Arquette, Madonna, Aidan Quinn Américain, 1h44 1986 / Sleepwalk de Sara Driver Production de la nouvelle école indépendante new-yorkaise, Sleepwalk suit le personnage de Nicole, une jeune claviste dans une imprimerie qui va traduire un mystérieux manuscrit chinois à la demande de deux personnages menaçants. Le livre, qui se présente d’abord comme un conte, sera bientôt le déclencheur d’évènements des plus étranges. Sara Driver, en suivant l’errance de son héroïne et ses rencontres tant incroyables que terrifiantes, absorbe les influences – du clair-obscur au surréalisme en passant par le performance art – et les utilise au service de son propre style vibrant et singulier. Avec Suzanne Fletcher, Ann Magnuson, Dexter Lee Américain, 1h20 1988 / 36 fillette de Catherine Breillat “Contre le monde, contre la vie” aurait pu être l’autre titre de 36 fillette, qui suit à la trace son héroïne, Lili, 14 ans, bloc de colère et de dégoût, l’envers d’un désir qui la déborde et frappe d’inanité tout ce qui l’entoure sa famille, son milieu, ses vacances. Breillat marche sur les traces d’un de ses films fétiches Baby Doll de Kazan 1956, surnom d’une femme-enfant qui, sous ses airs mutins, cache une bombe de sensualité dégoupillée au milieu des hommes. La cinéaste reprend le canevas mais décuple l’érotisme, la transgression, la noirceur. Lili rencontre un quadragénaire play-boy, vulgaire, les huis clos s’enchaînent comme à l’intérieur d’une scène mentale et on ne sait plus vraiment qui est le chat, qui est la souris. Lili découvre la volupté qu’il y a à dire oui, puis à se refuser, hésiter. A mener un homme à la baguette en soufflant le chaud et le froid. Grand film aussi sur la malédiction des jeunes filles, obligées de penser leur sexualité en termes de pureté et de souillure, alors qu’elles veulent seulement prendre leur pied. On ne remerciera jamais assez Breillat d’avoir filmé des personnages qui brûlent d’une passion purement sexuelle, d’avoir reconnecté le désir à la cérébralité. M. J. Avec Delphine Zentout, Etienne Chicot, Jean-François Stévenin Fr., 1 h 26 1988 / Salaam Bombay de Mira Nair Récompensée par la Caméra d’Or au Festival de Cannes en 1988, Salaam Bombay suit Krishna, un petit garon de dix ans abandonné à Bombay, devenant Chaipu, porteur de thé dans la rue, afin de récolter 500 roupies pour rentrer chez lui. Pour son premier long-métrage à la frontière de la fiction et du documentaire, Mira Nair délaisse les studios de Bollywood, s’affranchit des codes traditionnels du cinéma populaire indien afin de plonger dans l’agitation de Bombay. La cinéaste, diplômée en sociologie, parvient à passer à travers le piège de l’apitoiement en signant un film immersif et métaphysique où violence et sentiments s’entrechoquent, bref un film qui parle aussi de son temps. Avec Shafiq Syed, Irrfan Khan, Raghubir Yadav Indien, 1h53 1989 / Mon XXe siècle d’Ildikó Enyedi Mon XXe siècle est un film de la hongroise Ildikó Enyedi, qui emporta la Caméra d’Or du premier film en 1989 au festival de Cannes. C’est un récit d’une fantaisie sidérante qui suture la présentation de la première ampoule électrique par Edison le 31 décembre 1879 dans le New Jersey, et la naissance le même jour à Budapest de jumelles, Dóra et Lili. Devenues orphelines, les petites filles survivent en vendant des allumettes dans les rues, avant qu’un mystérieux kidnapping les sépare. La nuit du nouvel an 1900, Dóra et Lili se retrouvent par hasard à bord de l’Orient Express. Dóra, madone des sleepings, un peu pute, un peu voleuse, et Lili, militante féministe et anarchiste Qui est du côté de la lumière, qui est du côté de l’ombre ? Ildikó Enyedi ne choisit surtout pas, suggérant que chacune à leur fenêtre, les deux héroïnes hurlent la même chose debout les femmes ! Et que la lumière soit, comme disait Edison… Avec Dorota Segda, Oleg Yankovskiy, Paulus Manker Hongrois, 1h42 1990 / Paris Is Burning de Jennie Livingston Certains films ne vieillissent pas. Il arrive même que le passage du temps leur offre une chambre d’écho avec leur présent dont les dimensions ne cessent de s’étendre. Documentaire mythique sur la contre-culture ball new-yorkaise des années 1980-90, Paris Is Burning anticipe un terme devenu central dans les luttes contemporaines l’intersectionnalité terme d’ailleurs inventé quasi simultanément à la sortie du film, en 1989, par Kimberlé Crenshaw. Pendant six ans, Jennie Livingston a filmé les concours de voguing et interrogé leurs participants. Ce qu’elle célèbre sans le savoir est une convergence des luttes où se rejoignent en creux critiques de l’homophobie, de la transphobie, du racisme et problématiques liées à la lutte des classes, au sida et à la prostitution. Mais Paris Is Burning porte aussi en lui le germe d’une tendance qui se popularisera avec les réseaux sociaux encapsuler sa vie dans une représentation éphémère de soi qui prend l’apparence de la célébrité. Il n’y a rien d’étonnant à ce que le film connaisse un héritage récent avec la série Pose de Ryan Murphy ou Port Authority de Danielle Lessovitz 2019. Paris is still burning. B. D. Avec Brooke Xtravaganza, André Christian, Dorian Corey 1 h 11 1991 / Le Petit Homme de Jodie Foster Pour la plus française des actrices américaines, 1991 est une année décisive, marquée d’un côté par son rôle légendaire dans Le Silence des agneaux, et de l’autre par la sortie de son premier long-métrage. Portrait d’une femme simple confrontée à la précocité de son jeune fils, Le Petit Homme est un drame bouleversant dans lequel Foster, âgée alors de 29 ans, utilise son propre passé d’enfant star pour éclairer les thèmes du don et de la solitude, du lien complexe et ambivalent d’une mère avec son petit garçon. Deux profils féminins s’y affrontent le premier porté par un amour instinctif Foster, face à une tutrice jouée par Dianne Wiest obsédée par la performance et l’ambition. Ses trois films suivants n’auront pas tout à fait la même grâce. E. B. Avec Jodie Foster, Dianne Wiest 1 h 39 1991 / Border Line de Danièle Dubroux Polar psychique idéal, Border Line est l’histoire d’une idée fixe. Celle d’Hélène, une femme persuadée, contre toutes les apparences et toutes les rationalités, que Julien, un jeune homme dont elle a très bien connu le père, est son fils. Passant de la névrose à la psychose, le personnage d’Hélène, interprété magistralement par Danièle Dubroux en personne, nous embarque dans un drôle de voyage qui navigue d’un réalisme apparent à une manière de fantastique très personnel. Dans un style ligne claire, Dubroux projette une étrange lumière sur le désir de maternité et ses zones d’ombre, mais également sur les fantasmes incestueux. Border Line est un geste rare, unique, dangereux, l’un de ces films qu’on aimerait tellement voir ressurgir surles écrans. T. J. Avec David Léotard, André Dussollier, Jacques Nollot Fr., Sui., 1 h 30 1992 / Nitrate Kisses de Barbara Hammer Dyketactics 1974, Multiple Orgasm 1976, Women I Love 1979… Les films de Barbara Hammer – par ailleurs petite fille de l’actrice du cinéma muet Lilian Gish – dressent une cartographie pionnière du cinéma lesbien, dont l’apogée s’est incarné dans son premier long métrage, réalisé après près de vingt ans de carrière. Mêlant interviews, images d’archives et scènes de sexe, l’important Nitrate Kisses est l’ouverture d’une trilogie consacrée aux luttes et sexualités lesbiennes et gays, du point de vue des plus minorisées personnes racisées et âgées notamment. Admiratrice de Maya Deren, activiste infatigable, Hammer a passé sa vie à transmettre sa vision des puissances féminines comme on mettrait en lumière un continent caché. Elle est morte l’année dernière à l’âge de 79 ans. O. J. Avec Jerre, Maria, Ruth 1 h 07 1992 / Gas, Food, Lodging d’Allison Anders Focus sur trois femmes vibrantes perdues au fin fond d’un désert poussiéreux du Nouveau-Mexique. Basé sur le roman Don’t Look and It Won’t Hurt de Richard Peck, le film, sorti en 1992, relate la vie houleuse d’une mère célibataire et de ses deux adolescentes turbulentes. Si les relations des femmes aux hommes donnent au film ses tournants, le message principal réside avant tout dans le lien féminin. L’une des grandes réussites de la cinéaste Allison Anders est qu’elle touche à toutes les bonnes questions des femmes de la classe ouvrière contemporaine sans jamais être farouchement anti-hommes. Sans jamais effleurer le feuilleton romantique, Anders, toujours avec un style épuré et laconique, étudie en quelque sorte comment les femmes trouvent leur force intérieure, pleine de grâce et d’espoir, afin de guérir leurs vieilles blessures. Avec Brooke Adams, Ione Skye, Fairuza Balk Américain, 1h41 1993 / La Leçon de piano de Jane Campion Au XIXe siècle, la silhouette corsetée d’Ada débarque sur une plage de Nouvelle-Zélande. Sa fille et son piano l’accompagnent dans sa nouvelle vie d’épouse contrainte. Ada a perdu sa voix, elle ne communique qu’en touchant son piano et en plantant son regard charbonneux dans celui de ceux qui tentent de la dominer. La rencontre avec un homme de l’île va lui redonner son corps. La caméra synesthésique de Jane Campion déborde de sensualité. Chaque geste d’Ada caresse l’écran de cinéma, Campion invente un langage amoureux avec une parole qui ne part pas du logos – le discours, la raison, la logique –, mais de la glossa – une langue liée au corps, à la glotte, au corps caverneux de la bouche. Car même si l’héroïne n’émet pas le son de sa voix, son corps, lui, hurle à chaque plan son désir de liberté. I. B. Avec Holly Hunter, Harvey Keitel Aust., Fr., 2 h 01 1993 / Travolta et Moi de Patricia Mazuy Le feu et la glace, une ado incendiaire qui fout le feu chez ses parents et un jeune homme patineur qui exécute des saltos avec grâce, The Clash et Joe Dassin, le punk et la disco, l’embrasement sensuel de la puberté et le grand gel existentiel du désir de mort pour son deuxième film, Patricia Mazuy imagine un coming-of-age movie tout en oxymores. Les émotions et les formes s’affrontent dans un teen movie sidérant d’emportement lyrique. Appartenant à une collection d’Arte sur l’adolescence, ce chef-d’œuvre enfiévré ne connut qu’une diffusion télé et aucune sortie en salle ou édition vidéo en raison d’une bande-son trop chère, gorgée de tubes des Bee Gees. L. Avec Leslie Azoulay, Thomas Klotz Fr., 1 h 07 1994 / Pas très catholique de Tonie Marshall Moins célébré que Vénus Beauté, Pas très catholique est peut-être le film de Tonie Marshall le plus vivant. Portrait d’une femme, Maxime, sorte de Philip Marlowe au féminin, incarnée idéalement par Anémone et sa gouaille légendaire qui trouve ici un de ses tout meilleurs emplois, oscillant entre enquête et introspection, sur fond de ténébreuses affaires, le deuxième long-métrage de Tonie Marshall est avant tout une salutaire célébration de la liberté sexuelle et morale. Féministe, tendance anar, Pas très catholique n’oublie jamais la mélancolie du temps qui passe. Son charme un peu brinquebalant n’en est que plus grand. Avec Anémone, Michel Roux, Roland Bertin Fr, 1h40 1994 / Petits Arrangements avec les morts de Pascale Ferran Dans le premier long-métrage de Pascale Ferran trône fragilement un château de sable. Une construction forcément éphémère et toujours à reconstruire autour de laquelle tournent un frère et deux sœurs, plus un enfant, Jumbo. Polyphonique en matière de récits, de personnages mais aussi en termes de mixage des temporalités, Petits Arrangements... affirme un tempérament mélancolique et cérébral, celui d’une cinéaste travaillée par le deuil, la famille et le cinéma de Resnais ou de Truffaut tendance La Chambre verte. Le regard féminin n’y est jamais vraiment frontal, plutôt oblique et souterrain, comme tous les courants et tous les désirs qui traversent ce film marquant qui gagna, à juste titre, la Caméra d’or en 1994. T. J. Avec Charles Berling, Catherine Ferran, Didier Sandre Fr., 1 h 48 1996 / Clueless d’Amy Heckerling Emblème de la décennie en termes de teen movies, Clueless s’affirme un peu comme une réécriture logique du roman littéraire Emma de Jane Austen. Avant même de réaliser un film pour adolescentes, Amy Heckerling interroge la pression sociale et hiérarchique de sa propre héroïne, Cher, interprétée par Alicia Silverstone. Sans jamais tomber dans la méchanceté, le cynisme, ou l’idiotie, la réalisatrice créer un personnage, certes princesse, mais emplis de puissance et de responsabilité. Avec un regard tendre porté sur l’adolescence, Clueless s’inscrit dans les classiques du genre, et de l’empowerment féminin d’une certaine manière. Avec Paul Rudd, Donald Faison, Alicia Silverstone Américain, 1h38 1998 / Os Muntantes de Teresa Villaverde Au fin fond d’une ville portugaise, trois jeunes adolescents en proie à la misère, à la drogue et à la prostitution, vivent dans la rue tels des survivants. Sélectionné à Un Certain Regard en 1998 au Festival de Cannes, le film livre un essai poétique et philosophique. Grâce à ses recherches documentées sur les jeunes enfermés dans des centres de réinsertion sociale au Portugal, la cinéaste image ce qu’elle appelle “mutants”, des êtres exceptionnels qui ne se résignent jamais. Dans les années 1990, alors que de nombreux réalisateurs tels que Pedro Costa ouvrent de nouvelles perspectives, Teresa Villaverde s’impose comme l’une des nouvelles voix féminines du cinéma portugais. Avec Ana Moreira, Alexandre Pinto, Nelson Varela Portugais, 1h54 1999 / Virgin Suicides de Sofia Coppola On peut distinguer deux catégories de premiers films. Ceux qui, dans un geste de déférence cinéphile, construisent des mondes nouveaux mais restent immanquablement hantés par un héritage. Et ceux qui, pour exister, n’ont d’autres choix que de le tuer. Virgin Suicides, premier long métrage de Sofia Coppola adapté du roman de Jeffrey Eugenides, se situe à la jointure de ces deux champs. C’est un film kamikaze, qui convoque un genre défini le teen movie pour mieux le tordre de l’intérieur. Nous voici au cœur d’une banlieue bourgeoise américaine, au début des années 1970. Dès son ouverture, le film rompt avec la candeur de son décor chic et sophistiqué à outrance l’équivalent d’un bain moussant et parfumé. La tragédie est révélée c’est ici que les sœurs Lisbon se sont donné la mort. La suite est un compte à rebours funèbre, obsédé par une énigme que des garçons, des années après le drame, tentent de résoudre. Si le mystère demeure, immense, c’est que dans ce monde puritain, le mal qui asphyxie les filles est si commun qu’il en demeure invisible. Chronique adolescente, élégie aérienne, Virgin Suicides a aussi valeur de manifeste féministe seul le sacrifice sauvera ces héroïnes des griffes du patriarcat. M. D. Avec Kirsten Dunst, Josh Hartnett, James Woods, Kathleen Turner 1 h 37 1999 / La vie ne me fait pas peur de Noémie Lvovsky Réécriture pour le cinéma du magistral Petites que Noémie Lvovsky avait réalisé pour Arte, La vie ne me fait pas peur est un grand film sur l’adolescence, cet âge des possibles qui bute sur l’impossible. En suivant une bande de quatre jeunes filles aux destins croisés et bientôt divergents, Noémie Lvovsky se remémore évidemment sa propre adolescence au cœur des années 1970 sur un mode pop et remuant. Bordélique et excessif, le film déborde de partout, et c’est très bien comme ça. Parfois, les larmes et la rage se mélangent au point que le film pourrait parfois changer de titre et s’appeler A l’ombre des jeunes filles en pleurs. Mais, au final, c’est l’énergie et la couleur qui triomphent. T. J. Avec Julie-Marie Parmentier, Magali Woch Fr., Sui., 1 h 51 1999 / Boys Don’t Cry de Kimberly Peirce Pour beaucoup de femmes et d’hommes trans, Boys Don’t Cry correspond à la première fois où ilelles se sont vues sur un écran. Pour d’autres, le film de Kimberly Peirce a révolutionné leur regard en mettant en scène le concept d’identité transgenre chez des adolescents. Interprété par Hilary Swank jeune récompensée par l’Oscar de la meilleure actrice cinq ans avant son second triomphe, en 2005, dans Million Dollar Baby, que l’on découvre transfigurée en sublime tomboy amoureux de Chloë Sevigny, ce mélo baroque imbibé de culture nineties a marqué la culture LGBT + sans jouir d’une aura à sa hauteur dans l’histoire récente du cinéma américain. E. B. Avec Hilary Swank, Chloë Sevigny 1 h 58 1999 / Beau Travail de Claire Denis Depuis son premier film, Chocolat, Claire Denis est liée à l’Afrique, autant continent que territoire de son imaginaire. En 2009, elle y revient, à Djibouti, où s’activent quelques soldats de la Légion. Ce pourrait être le début d’un honorable porno gay. C’est l’ouverture d’une tragédie antique d’une part, un ex-adjudant-chef Denis Lavant, héros déchu exilé à Marseille, d’autre part, un chœur d’hommes qui commente sa chute et conspire à l’augmenter. Le point de vue, vivement en trans, n’est pas celui d’une femme regardant des hommes, mais celui d’un exclu, hyper-spectateur d’un Eden-Cinéma où rien n’apparaît des trouffionneries, mais où tout transpire de rituels étranges, presque abstraits, chorégraphiés souvent, torturés parfois. Comme toujours chez Claire Denis, le visage de la violence est celui d’un doux ange, fatalement exterminateur. Beau Travail est écrit sur le vent du désert, comme Melville lançait son Billy Budd au fil des océans. Beauté fragile et jeunesse éphémère comme jumeaux d’une même utopie le cinéma pour toujours. Beau Travail est un beau film. G. L. Avec Denis Lavant, Grégoire Colin Fr., 1 h 30 1999 / Vorace de Antonia Bird Œuvre inclassable du fait d’un vrai mélange des genres, Vorace sort dans l’indifférence générale en France, fait un flop au box-office américain, mais n’en reste pas moins un grand film, basé sur le fait divers de la tragédie du passage de Donner durant l’hiver 1847, qui gagne à être connu. Malgré un tournage difficile Antonia Bird n’était pas le premier choix à la réalisation, notamment, le film se démarque par son humour noir et sa bande originale à la fois décalée et obsédante, que l’on doit à Michael Nyman et Damon Albarn. Avec Guy Pearce, Robert Carlyle, Jeremy Davies Américain, 1h41 2000 / Scarlet Diva de Asia Argento Pour sa première réalisation, Asia Argento raconte l’histoire d’Anna, une actrice qui tente de passer à la mise en scène et qui de Rome à Los Angeles croise tout ce que le show-buisness compte de rock-stars perchées, de freaks en tous genres et de producteurs priapiques suivez mon regard. Asia est donc Anna, et Anna est une sorte d’Alice carollienne arpentant un nightmare halluciné, où la jeune femme semble se réapproprier la figure de vierge sadisée que son père Dario avait modelée pour elle. De Charybde en Sylla, de sado en maso, de gore en trash, Asia/Anna Argento ne calme sa transe que le temps d’un sublime face à face avec son reflet dans une glace sur Wild is the wind de Nina Simone aussi puissante que le rasage ensanglanté du Big Shave de Scorsese. Asia se fait les aisselles méticuleusement, se prépare, se maquille, et lorsque l’image ressemble à ce qu’attendent d’elle les autres, elle défait l’ensemble d’un revers de main, écrase le rouge à lèvres, fait couler le mascara sous les larmes. Entre narcissisme et haine de soi, figuration et défiguration, autoparodie et autocombustion, le film est un feu de bengale, divin et écarlate. Avec Asia Argento, Jean Shepard, Vera Gemma Italie, 1h31 2000 / Baise-moi de Virginie Despentes et Caroline Trin Thi Baise-moi c’est beaucoup de choses. C’est d’abord l’adaptation du premier livre de Virginie Despentes, par elle-même et Caroline Trin Thi, hardeuse chevronnée. Ensuite c’est le film qui a déclenché une polémique et une censure rarement vue en France ; interdit aux -16, retiré des salles deux jours après sa sortie car classé X, il ressort finalement en salle avec une nouvelle classification interdit aux -18 » spécialement créée pour le film. Entre les deux, c’est un Telma et Louise porno et gore, qui, s’il a certes mal vieilli la laideur de l’image des premières caméras numériques et la bande-son où figure des groupes comme Le Peuple de l’herbe, abrite encore un esprit punk, provocateur et un désir de jouir en se foutant des règles social et de la morale. B. D. Avec Raffaëla Anderson, Karen Bach, Patrick Eudeline Fr, 1h15 2000 / Les glaneurs et la glaneuse d’Agnès Varda Agnès Varda, cinéaste de la proximité et de la liberté, glaneuse d’images du titre de ce documentaire, suit à l’aide d’une petite caméra numérique des glaneurs urbains et ruraux qui ramassent les restes dont les autres ne veulent pas, par nécessité mais aussi par choix. On croise ainsi la route d’un riche viticulteur, d’un RMIste, d’un grand chef et de sans-abris. Sorte de road-movie à pied, en voiture et en train, le mouvement de ce “documentaire-routard” est à la fois géographique, historique, social, juridique et esthétique. 2001 / La Ciénaga de Lucrecia Martel Dans l’ambiance tropicale des alentours d’une piscine, quelques adultes au bord de l’ivresse s’enlisent sous les yeux d’une enfant. Premier long-métrage de l’Argentine Lucrecia Martel, La Ciénaga qui signifie “marécage” en espagnol est un festival de sensations troubles, d’odeurs déliquescentes, de sons assourdis et moites, de couleurs saturées. Plus qu’un récit autobiographique, La Ciénaga prend la forme d’une collection d’ambiances menaçantes qui aborde, au passage, la condition des femmes à travers l’aliénation d’une mère déçue par la vie mais incapable de s’échapper d’une famille toxique. Un grand premier film sans aucun doute. T. J. Avec Mercedes Morán, Graciela Borges Arg., Fr., Esp. Jap., 1 h 43 2001 / Trouble every day de Claire Denis Le cinéma punk, trans et physique de Claire Denis a cela de particulier qu’il pousse sur les zones frontalières, qu’il aime s’aventurer en terre incertaine et ne jamais se fixer là où on l’attend. La réalisatrice flirte avec les limites entre l’humain le désir sexuel et l’inhumain la perversion ; où ce qui est jugé comme telle par les protagonistes en faisant du corps son motif de prédilection. C’est Les Salauds, High Life, Beau Travail, J’ai pas sommeil et bien sûr Trouble Every Day. Vincent Gallo et Beatrice Dalle y incarnent des personnages partageant une même confusion sexuelle entre soif d’amour et de sang ; ils aiment la chair autant qu’ils s’en nourrissent. Cela donne un chef-d’œuvre d’horreur gore, servi par la photographie sublime d’Agnès Godard et la bande-son des Tindersticks, un film sensoriel, un conte de vampire moderne où se mêlent prédation et consentement sexuelles. Avec Tricia Vessey, Béatrice Dalle, Alex Descas Fr, 1h40 2001 / A ma sœur de Catherine Breillat Possiblement autobiographique et vraiment fantasmatique, A ma sœur est un précipité du cinéma de Catherine Breillat. D’une crudité souvent au scalpel, le film de Breillat radiographie d’abord, avec génie, les pulsions d’une jeune fille, obsédée par son dépucelage mais qui se trouve bien plus laide que sa sœur, un canon. Longtemps naturaliste, A ma sœur bascule finalement dans la folie d’un épilogue sidérant qui met à jour le désir sexuel au féminin sur son versant le plus dérangeant. Conte cruel de la jeunesse, pas consensuel pour un sou, A ma sœur est un film vraiment troublant. Hérétique avant tout, y compris pour les féministes les plus radicales ! Avec Anaïs Reboux, Roxane Mesquida, Libero De Rienzo Fr, 1h33 2003 / Monster de Patty Jenkins Aileen vit de son activité de prostituée et sillonne, canette de bière à la main, les routes sans âme d’une banlieue américaine. Elle rencontre Selby, une jeune lesbienne dont elle tombe rapidement amoureuse, ce qui la poussera à changer de vie. Charlize Theron, au-delà d’être méconnaissable elle prend 15 kilos et porte des prothèses sur le visage pour cette interprétation est surtout magistrale dans ce premier grand rôle qui constituera son acte de naissance en tant qu’actrice et dont la performance lui vaudra un Oscar. Avec Charlize Theron, Christina Ricci, Bruce Dern Américain, 1h51 2003 / An Angel at My Table de Jane Campion Pour son deuxième long-métrage, Jane Campion livre un des films les plus marquants des années 90. An Angel at My Table relate l’enfance de l’écrivaine néo-zélandaise Janet Frame marquée par le deuil, la dépression et l’exclusion. Au bord du gouffre et en lutte contre ses propres démons, la romancière brave les conventions en trouvant refuge dans la poésie. Si cet exercice immersif traite de la folie, le film rend également hommage à l’anticonformisme et à la solitude de l’artiste. Au travers d’une écriture et d’une esthétique féminine, Jane Campion, parle du combat complexe des femmes à exister dans une société qui les excluent. Avec Kerry Fox, Alexia Keogh, Karen Fergusson Néo-zélandais, 2h38 2003 / Il est plus facile pour un chameau de Valeria Bruni Tedeschi “Il est plus facile pour un chameau de passer par le chas d’une aiguille que pour un riche d’entrer au royaume des cieux”. Si le titre est tiré d’un passage de la Bible, son film est lui surtout inspiré de sa vie. Federica, interprétée par elle-même, est une femme, la trentaine, fille d’immigrés italiens prise de culpabilité du fait d’être immensément riche. Accablée par son héritage, elle va se réfugier dans son imaginaire. Dans son premier long-métrage en tant que réalisatrice, Valeria Bruni Tedeschi expose non seulement sa personnalité rêveuse, mais parle aussi du désir d’affranchissement. Avec Valeria Bruni Tedeschi, Chiara Mastroianni, Jean-Hugues Anglade Fr, 1h50 2003 / Shara de Naomi Kawase On connaît l’histoire un enfant disparaît et sa figure absente ruine la vie d’une famille bien des années après. De ces mélos fantomatiques on en a mangé mille et cent. Alors pourquoi ce sentiment, face à Shara, de n’avoir jamais vu ça ? C’est que la réalisatrice Naomi Kawase amène avec elle sur ses plateaux quelques tours spécifiques. Par exemple celui-ci engager un caméraman travaillant d’ordinaire dans le champ du documentaire et ne pas lui donner de script pour qu’il filme chaque scène avec les tremblements du direct. Ainsi, trouver un regard inédit sur des personnages ne passe pas nécessairement comme on pourrait le croire par l’invention d’une maîtrise nouvelle mais aussi par des ruses imprévues pour troubler/égarer les maîtrises anciennes. La beauté du résultat dans Shara est terrassante. Toutes les péripéties de la fiction surgissent à l’écran comme des événements. A l’instar du grand orage d’été qui vient bouleverser d’un coup la parade finale. Avis aux chercheurs d’or qui n’a pas vu la pluie tomber chez Kawase ne sait pas ce qu’est la joie. P. B. Avec Kohei Fukungaga, Yuka Hyyoudo Jap., 1 h 40 2004 / Mystification ou l’histoire des portraits de Sandrine Rinaldi Mystification est une adaptation d’un récit de Diderot, transposé de nos jours. Pour son premier moyen-métrage il y en aura un second trois ans plus tard, Cap Nord, Sandrine Rinaldi également critique de cinéma sous le pseudo de Camille Nevers retient de Diderot le goût des cruelles machinations, des collusions secrètes, de l’alliance opaque entre les règles sociales et les raffinements du libertinage, mais plus encore la langue du texte original, qu’il s’amuse à chahuter. Que la machination prenne satisfait peut-être davantage le désir informulé de celle qu’on mystifie que ceux qui croient la manipuler. Qui désire quoi ? Qui aime encore ? Et qui met en scène ce sac de nœuds, d’incertitudes et de regrets informulés ? Voilà l’imbroglio que le film emmêle avec un humour distant et une grande inspiration visuelle. Avec Camille Cayol, Laurent Lacotte Fr., 59 min 2005 / Marseille d’Angela Schanelec Sophie, une jeune photographe allemande, échange son appartement avec une étudiante habitant à Marseille. Elle rencontre Pierre, un mécanicien, avec qui elle flirte puis, une fois rentrée à Berlin, retrouve les choses comme elle les a laissées – notamment son amour pour le mari de sa meilleure amie Hanna. Avec ce film, un des représentants du nouveau cinéma allemand des années 2000, aux antipodes de la théâtralité expressionniste qui a fondé le cinéma allemand notamment grâce à la modernité de la mise en scène et du récit, Angela Schanelec signe une œuvre tiraillée entre l’espoir et un éternel retour à la case départ, avec la solitude de son personnage principal en toile de fond. Avec Maren Eggert, Emily Atef, Alexis Loret Allemand, 1h35 2005 / Innocence de Lucile Hadzihalilovic Adapté d’une nouvelle allemande de Frank Wedekind, Lucile Hadzihalilovic livre un premier film des plus singuliers du cinéma français contemporain. Dans une forêt coupée du monde, l’arrivée d’une nouvelle fille dans un étrange pensionnat pour fillettes va bousculer leur quotidien. L’intrigue nébuleuse étroitement inspirée du Suspiria de Dario Argento et de Pique-nique à Hanging Rock de Peter Weir, dessine, à travers mutations et éveil, le passage de l’enfance à l’adolescence. Là où réside tout l’équilibre du film est que le regard féminin derrière la caméra, capte l’innocence comme la sexualité, sans jamais créer quelconque malaise, qu’un œil masculin incompris aurait pu avoir. Hadzihalilovic met en scène un récit sombre et candide à la fois, miroir de la complexité que d’être une jeune fille. Avec Zoé Auclair, Lea Bridarolli, Bérangère Haubruge Fr, 1h55 2006 / Lady Chatterley de Pascale Ferran Constance Chatterley, jeune femme de la haute bourgeoisie anglaise, est enfermée dans son mariage avec les responsabilités et devoirs que cela implique. Lorsqu’elle rencontre Parkin, le garde-chasse du domaine, c’est le début d’un difficile apprivoisement, un éveil à la sensualité pour la lady et un long retour à la vie pour l’amant. Entre orfèvrerie du découpage, majesté des durées et incandescence des émotions, ce film fiévreux est une petite merveille de sensibilité, d’intelligence de cinéma, d’une puissance d’expression d’autant plus forte et admirable qu’elle n’a l’air de rien. Avec Marina Hands, Jean-Louis Coulloc’h, Hippolyte Girardot Fr, Belge, 2h38 2007 / Tout est pardonné de Mia Hansen-Løve Le ressentiment, son dépassement, ou même l’absence totale de sa formation sont forcément au cœur d’un film intitulé Tout est pardonné. Mais que couvre ce “tout”, qui est pardonné, dans le premier long-métrage de la jeune Mia Hansen-Løve ? Dans la première partie, une famille est désagrégée par la toxicomanie d’un père défaillant. Dans la deuxième, la petite fille du début retrouve à 17 ans ce père et ne ressent contre lui aucune animosité. D’où vient pareille sérénité ? C’est tout le mystère du film. Etrangement ici, le malheur accumulé dans la première partie flotte et ne pèse pas sur la seconde. Entre les deux temps du film, les liens de causalité sont lâches, estompés, prennent des chemins vicinaux, presque invisibles. A 26 ans, Mia Hansen-Løve trouvait du premier coup, et dans toute sa plénitude, la formule magique de son cinéma, mixte de lucidité et de douceur, de proximité sensible et de détachement clairvoyant. L. Avec Paul Blain, Constance Rousseau Fr., 1 h 45 2007 / Persepolis de Marjane Satrapi Encensée par la presse mondiale, l’œuvre autobiographique publiée dans les années 2000 a fait de Satrapi l’une des autrices francophones les plus reconnues. Suite à son adaptation éponyme sur grand écran, Marjane Satrapi, dont le style graphique et narratif personnel avait déjà su retenir l’attention, obtient le Prix du Jury du Festival de Cannes. Persépolis raconte l’histoire récente de l’Iran à travers les yeux de Marjane, en passant de son enfance à Téhéran durant la révolution islamique à son intégration dans la vie européenne. A base de régime dictatorial et de répression, Satrapi arrive à signer une œuvre singulière, universelle et humaniste. Avec les voix de Sean Penn, Iggy Pop, Gena Rowlands Fr, 1h35 2008 / Twilight – Chapitre 1, fascination de Catherine Hardwicke L’exploit de Twilight, la saga de best-sellers de Stephenie Meyer, tenait à sa féminisation des codes de la littérature horrifique pour ados. L’adaptation que signe Catherine Hardwicke réalisatrice d’un film indé remarqué, Thirteen, déjà sur l’adolescence éclaire au passage de ses rayons inversés un secret ultime du genre que nous révèle du désir féminin cette attirance orgueilleuse et obstinée pour une créature qui ne rêve que d’une chose, tuer la femme qui l’aime ? Le film devient dès lors le récit dialectique de la rencontre plus que du conflit entre deux désirs, celui d’une jeune fille qui exige de l’homme qu’elle aime qu’il la tue, et celui d’un vampire contraint, par amour, à… devenir végétarien. Mais à désirer un lion pacifique, ou un vampire végétarien, la jeune héroïne de Twilight risque une fin plus hitchcockienne Soupçons que breillatienne Une vraie jeune fille l’abstinence. H. F. Avec Kristen Stewart, Robert Pattinson 2 h 02* 2009 / Bliss de Drew Barrymore Lorsqu’une actrice qu’on suit depuis longtemps fait son premier film, on se demande toujours s’il ressemblera à ce qu’on connaît d’elle. Soit la petite fille d’E. T. Spielberg, la productrice audacieuse de Donnie Darko Richard Kelly, l’actrice qui essaie d’adapter son physique de rondouillarde aux canons hollywoodiens. Ici, Drew Barrymore choisit une forme de repli joyeux en tablant sur un mixte d’intrigue adolescente classique et d’esprit rebelle un peu carré une jeune fille veut échapper à un destin conventionnel, auquel elle offre une dimension foutraque inattendue la passion pour le sport. Si le cinéma américain a su trouver des exutoires physiques aux adolescents le skate, la danse, le surf, il n’y avait pas grand-chose jusqu’ici pour leurs alter ego féminins. Drew Barrymore leur offre le roller derby, compétitions de roller sur piste où il s’agit de gagner des points en dépassant ses adversaires, voire en les éjectant. Vitesse, agressivité, jolies tenues paillettes et shorts, musique à fond, public surexcité, coups et blessures assurés une forme de gloire tapageuse est là, composant la meilleure partie du film. Avec Ellen Page et Drew Barrymore Américain, 2h 2010 / Winter’s Bone de Debra Granik Ce second film de Debra Granik se démarque par sa sécheresse, sa ténuité psychologique et son refus de céder aux sirènes misérabilistes. Il s’accroche dès les premiers plans aux boots de son héroïne, la taciturne et obstinée Ree exceptionnelle Jennifer Lawrence, révélée par ce rôle, qu’il ne lâchera plus jusqu’à la fin. Vendu comme un film social à l’européenne on pense certes à Ken Loach, Winter’s Bone a tous les traits du western, genre essentiellement américain, abstrait, mythologique. A l’instar de Kelly Reichardt, Debra Granik utilise la crise morale, économique comme pur moteur fictionnel, davantage soucieuse d’en montrer les effets concrets que d’en dénoncer les causes. Point de réel méchant ici mais une attention constante à l’inextinguible flux vital des hommes et des femmes lorsqu’un vieux cow-boy rouillé se saisit d’un banjo, par exemple, qu’un soldat explique longuement, presque en chuchotant, à Ree pourquoi ce n’est pas une bonne idée pour elle de s’engager dans l’armée, ou qu’un enfant se met à faire du trampoline, en apesanteur. Avec Jennifer Lawrence, John Hawkes, Kevin Breznahan Américain, 1h40 2010 / La Dernière Piste de Kelly Reichardt La Dernière Piste ne renvoie pas à une fin mais bien à un début, c’est un récit des origines que réécrit Kelly Reichardt. Dans quatrième film, elle offre à la conquête de l’ouest une nouvelle mythologie, du point de vue des femmes notamment à travers les yeux du personnage incarné par une extraordinaire Michelle Williams, actrice fétiche de Kelly Reichardt et des natifs, plutôt que de celui du mâle blanc. C’est sans-doute son film le plus séduisant plastiquement, on y retrouve cette façon de traiter le paysage comme un territoire abstrait et immense, dont l’écrasante horizontalité écrase la petite verticalité humaine. Dans ce film de silence, de poussière et de ciel voilé, l’essentiel est dans les détails, comme toujours dans l’œuvre de la cinéaste américaine, qui fait plus que jamais preuve dans ce film d’un art contemplatif, brute et minimaliste tout droit hérité de Robert Bresson. Avec Michelle Williams, Paul Dano, Bruce Greenwood Américain, 1h44 2011 / Tomboy de Céline Sciamma Dans les premières scènes de Tomboy, le spectateur voit un petit garçon là où tous les autres personnages ses parents, sa petite sœur voient une petite fille. Dans la suite du récit, il voit une petite fille là où tous les autres croient jouer et chahuter avec un petit garçon. Tendu, intrigant, Tomboy utilise toutes les recettes du film à suspense. Mais Céline Sciamma est particulièrement habile pour manier une dramaturgie très construite, tout en masquant la charpente. Les situations sont intenses, mais c’est la description en profondeur des personnages, l’étude de caractère, qui a le dernier mot. Comme si la cinéaste transposait une certaine efficacité de storytelling américaine dans le vocabulaire du cinéma d’auteur français, puisait dans la boîte à outils d’Aaron Sorkin A la Maison Blanche, The Social Network pour raconter un film de Jacques Doillon. Le film décrit avec une acuité rare l’éboulement du monde dans les yeux de ceux qui n’ont vu que ce qu’ils voulaient voir, n’ont pas vu ce qu’il fallait voir. Cette perturbation, Céline Sciamma la filme avec une touche légère, estompant la gravité par l’humour, sans esquiver la violence de certaines situations. Et elle joint sans forcer la puissance à la finesse. Avec Zoé Héran, Malonn Lévana, Jeanne Disson Fr, 1h22 2011 / La guerre est déclarée de Valérie Donzelli “Si tu veux être actrice, écris tes propres films.” C’est encouragé par Jérémie Elkaïm, compagnon et collaborateur, que Valérie Donzelli se lance dans la réalisation. La cinéaste et comédienne devient la reine de ses propres fictions derrière et devant la caméra. Ses récits racontent, avec une trivialité joueuse qui donne à son œuvre cette vibration si singulière, la maternité et le couple. En 2010, ce cinéma autobiographique et irrésistiblement foutraque rencontre un succès retentissant avec La guerre est déclarée, véritable histoire de son enfant malade. Le film, léger et enragé, est une déflagration émotionnelle. Donzelli affine son style et affirme son geste de cinéaste faire du cinéma pour mieux vivre. M. D. Avec Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm Fr., 1 h 40 2012 / Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow Au moment où Kathryn Bigelow réalise Zero Dark Thirty, elle vient de marquer l’histoire en devenant la première femme et toujours la seule à ce jour à décrocher l’Oscar de la meilleure réalisation pour Démineurs 2010, devant son ex-mari James Cameron et Quentin Tarantino. Son statut au sommet du cinéma hollywoodien, où elle mêle action et film de guerre, se confirme avec le film suivant, Zero Dark Thirty, précis et haletant sur la traque d’Oussama Ben Laden. Du splendide raid final presque entièrement dans le noir à l’incroyable assurance du personnage d’analyste de la CIA le meilleur rôle de Jessica Chastain, en passant par la description inspirée du milieu militaire et des hommes entre eux, le talent de Bigelow explose à chaque plan. Aujourd’hui âgée de 68 ans, la réalisatrice du culte Point Break 1991 a perdu de son aura à la suite de l’échec commercial du très controversé Detroit 2017, consacré à des émeutes raciales. Mais il serait temps de replonger dans une filmographie qui compte dix longs-métrages capables de revisiter le mythe du vampire Aux frontières de l’aube, 1987, de sonder les images contemporaines violentes Strange Days, 1995 ou de retourner sur ses bases le thriller policier Blue Steel, 1990…Le parcours de Bigelow est plus transversal et surprenant qu’un regard de surface pourrait le laisser croire. Sa première ambition était de devenir peintre. Elle a commencé à réaliser des films commerciaux après une longue période dans l’art contemporain des années 1970, travaillant avec Richard Serra et Lawrence Weiner, figure de l’art conceptuel, ainsi que l’intellectuel français Sylvère Lotringer, fondateur de la revue Semiotexte et futur “héros” du manifeste féministe I Love Dick de Chris Kraus. Inspirée par la cinéphilie moderne elle a évoqué sa passion pour “la matrice Fassbinder/Douglas Sirk”, Kathryn Bigelow a finalement atterri à Hollywood par accident. Alors qu’elle avait été envisagée pour réaliser Wonder Woman, aucun futur projet n’est aujourd’hui annoncé. O. J. Avec Jessica Chastain, Joel Edgerton, Chris Pratt 2 h 37 2012 / Cloud Atlas de Lana et Lily Wachowski De l’Amérique esclavagiste du XXe siècle au Séoul du futur, à travers une demi-douzaine de récits prélevés à des époques diverses, les sœurs Wachowski au moment du tournage, Lily était néanmoins encore Andy brassent une odyssée ébouriffante de l’émancipation. Les mêmes acteurs interprètent une variété de personnages, tous âges, espèces, genres confondus, dans une enivrante valse transformiste. On retrouve là l’obsession des Wachowski pour un cinéma mouvant, en phase avec son époque, dont il vampirise les innovations, qui les a menées de l’ère du tout-numérique Matrix et Speed Racer à celle des séries et de leur écriture proliférante. Un grand film mutant. R. B. Avec Tom Hanks, Halle Berry, Ben Whishaw 3 h 12 2012 / L’âge atomique d’Hélena Klotz L’Âge atomique est le premier long-métrage, fragile et très beau, d’une jeune femme de 32 ans, Héléna Klotz. Son sujet est l’adolescence, ses pulsions de sexe et de mort confondues, ses enthousiasmes et ses prostrations, sa grandeur et son ridicule. Son décor est Paris la nuit, ses gares, ses trains de banlieue, ses clubs souterrains, ses ponts et ses forêts voisines. Le film lui-même semble attiré par une force obscure tandis qu’il s’écarte de tout réalisme pour emprunter les sentiers d’un romantisme noir, évoquant Jean-Paul Civeyrac, et d’un fantastique primitif, hyperstylisé. C’est la grande force de ce jeune cinéma sans gêne et aventureux, qui n’hésite pas à frayer dans les eaux du bis ou à croiser les imaginaires pour inventer sa propre langue. Avec Elliott Paquet, Dominik Wojcik, Niels Schneider Fr, 1h08 2013 / Elle s’en va d’Emmanuelle Bercot Peut-on être un être de fuite et un être de courage ? Pour tenir ce paradoxe, le rendre possible avec évidence, il suffit à Emmanuelle Bercot de filmer Catherine Deneuve, qui comme nulle autre conjugue toujours la présence d’une forme d’absence, la retenue d’une forme d’audace. En suivant une femme qui choisit sur un coup de tête de tout plaquer, Bercot réussit un road-movie émancipateur à l’humeur changeante, drôle et poignant, convoyé avec une inspiration folle par son interprète. Avec Catherine Deneuve Fr, 1h53 2013 / Tirez la langue, mademoiselle d’Axelle Ropert D’abord fine critique dans La Lettre du cinéma, foyer cinéphile au tournant du siècle, puis scénariste, Axelle Ropert a transposé son goût pour le classicisme hollywoodien et une certaine école française non spectaculaire dans ses propres films. Tirez la langue mademoiselle est une belle histoire d’amour chuchotée dans les décors du 13e arrondissement, ainsi que le portrait d’une mère célibataire jouée par Louise Bourgoin. Ropert tourne actuellement son cinquième long-métrage Petite Solange avec Philippe Katherine et Léa Drucker. Avec Louise Bourgoin, Cédric Kahn, Laurent Stocker Fr, 1h42 2015 / Mustang de Deniz Gamze Erguven Ce premier long-métrage en forme de cavalcade polissonne et féminine, joyeuse et enragée, nous immerge dans le monde damné des jeunes sœurs mariées de force. L’incontestable réussite de Mustang tient au filmage du corps collectif sororal superbement fluide et chatoyant, bouquet de “jeunes filles en fleurs” telles qu’on les trouve de Proust à Sofia Coppola. Il existe chez Deniz Gamze Ergüven un vitalisme, une scénographie vitaminée qui, à chaque instant, émeut et égaie l’œil, nous attrape. Trait qui range le film du côté d’un “féminisme joyeux”, expression utilisée par Agnès Varda pour qualifier la couleur de ses propres films. Sans diaboliser le mariage arrangé l’une des sœurs y trouve son compte de câlins et de baisers, la réalisatrice dénonce une tradition nuisible dès lors qu’elle se meut en tyrannie, en prison. Avec Güneş Nezihe Şensoy, Doğa Zeynep Doğuşlu, Elit İşcan Turc, 1h33 2016 / Grave de Julia Ducournau Premier long-métrage de Julia Ducournau repérée à Cannes pour son court-métrage Junior, Grave raconte le parcours semé d’embûches de Justine, étudiante en première année d’une école vétérinaire. Justine se découvre une appétence pour le sang, et bientôt pour la chair humaine. Gonflé, poétique, féroce, ce film girly et anthropophage incarne la prise de pouvoir d’une nouvelle génération fracassante de réalisatrices. E. B. Avec Garance Marillier, Ella Rumpf, Rabah Naït Oufella Fr., Bel., 1 h 38 2016 / Toni Erdmann de Maren Ade L’histoire d’une businesswoman allemande émigrée à Bucarest, où elle travaille pour une société pétrolière, et de son père, amateur de farces et attrapes et de canulars lourdingues, engagé dans une reconquête kamikaze du cœur de sa fille. L’esprit à la fois rigide et déluré, la parfaite netteté de l’écriture, l’étrange appétit pour le ridicule de Toni Erdmann transcendent sa sécheresse formelle apparente. Le troisième long-métrage de Maren Ade également productrice des longs-métrages de son compagnon Ulrich Köhler et des films de Miguel Gomes est certes drôle – il l’est vraiment –, mais il est beaucoup moins une comédie qu’un film sur le rire, sur sa psychologie, sur sa fonction sociale, sur son pouvoir de dérèglement. T. R. Avec Sandra Hüller, Peter Simonischek, Michael Wittenborn All., Aut., Mona., Rou., Fr., Sui., 2 h 42 2016 / Certaines femmes de Kelly Reichardt S’il est problématique de parler d’un cinéma féminin, essentialisé par le genre de son autrice, il semble évident que filmer implique plus souvent pour une femme que pour un homme une forme de décadrage, de mise en scène d’un espace jusque-là peu visible, une façon de faire sien un médium majoritairement masculin. La filmographie de Kelly Reichardt est à ce titre éloquente. D’Old Joy 2006 à La Dernière Piste 2010 en passant prochainement par First Cow 2019, la réalisatrice américaine n’aura eu de cesse de développer sa propre mythologie de l’Ouest lointain, très loin des clichés du western. Certaines femmes, adaptation de trois nouvelles de l’écrivaine américaine Maile Meloy, brosse le quotidien de quatre femmes vivant dans une petite ville du Montana, interprétées par un formidable quatuor d’actrices Kristen Stewart, Laura Dern, Michelle Williams et la révélation Lily Gladstone. L’art épuré de Kelly Reichardt, à la fois rustique et raffiné, aussi taiseux par le verbe que prolixe par la forme, y atteint des sommets de précision de trait. Dans ce film livré aux quatre vents des paysages désertiques du nord-ouest des Etats-Unis, elle explore la condition féminine en prise avec la misogynie ordinaire de l’Amérique profonde. B. D. Avec Michelle Williams, Kristen Stewart, Laura Dern 1 h 47 2016 / American Honey d’Andrea Arnold Mélangeant comédiens pros Shia LaBeouf, Riley Keough et amateurs, l’errance d’une jeunesse bigarrée dans l’Amérique profonde, au son de la trap et sous les vapeurs de fumette… Filmé au plus près des peaux, de la nature et de l’asphalte, entre parkings de supermarchés et grands espaces brûlants, American Honey donne l’occasion à Andrea Arnold Red Road, Fish Tank de développer son sens aigu d’un cinéma musical et sensuel, capable de traquer la violence du monde celle de l’argent roi et de la domination masculine pour conquérir un espace de beauté. Un rêve panthéiste et féminin dont l’héroïne se libère sous nos yeux. O. J. Avec Sasha Lane, Shia LaBeouf 2 h 43 2017 / The Rider de Chloé Zhao Rares sont les films retournant le gant de la virilité avec autant de délicatesse que The Rider, second film de la réalisatrice américaine d’origine chinoise Chloé Zhao. Elle y suit la guérison d’un cow-boy moderne, star locale de rodéo victime d’un grave accident cérébral. Dans une mise en scène proche du documentaire, Chloé Zhao cultive dans ce film un care gaze qui porte autant sur une déconstruction de la masculinité que sur le rapport à l’animal ou sur le sort des populations indiennes. On attend avec impatience The Eternals, son troisième film prévu pour cet automne, puisque ce blockbuster bardé de stars Angelina Jolie, Salma Hayek, Kit Harington s’annonce aussi comme le premier film de super-héros Marvel avec un personnage transgenre. B. D. Avec Brady Jandreau, Mooney, Tim Jandreau 1 h 44 2017 / Lady Bird de Greta Gerwig Si l’on découvre Greta Gerwig lorsqu’elle devient l’égérie du cinéma indé américain avec Frances Ha 2012 de Noah Baumbach, l’Américaine a un désir de cinéma qui excède celui d’être actrice. Et ce dès ses débuts, puisqu’elle cosigne ses premiers films en plus d’y jouer Hannah Takes the Stairs, Nights and Weekends. Elle réalise avec Lady Bird son premier film en solo. Autobiographique, il épouse l’envol d’une jeune femme éprise de théâtre qui projette de quitter son lycée de Sacramento pour New York et son bouillonnement culturel. Il explore ce moment charnière où se jouent à la fois les premières amours, l’arrachement familial et se dessine une forme d’ambition existentielle. La réalisatrice y trouve un alter ego en la personne de Saoirse Ronan. Elle forme avec Timothée Chalamet un couple étincelant dans le film suivant de la cinéaste Les Filles du docteur March. B. D. Avec Saoirse Ronan, Laurie Metcalf, Timothée Chalamet 1 h 34 2017 / Les Bums de plage d’Eliza Hittman Avant de réaliser des épisodes de la saison 2 de 13 Reasons Why, la jeune réalisatrice new-yorkaise obtenait un vif succès d’estime avec son second long-métrage, Les Bums de plage. Disponible aujourd’hui sur Netflix, le film raconte l’incapacité de jouissance d’un jeune garçon qui sent une pulsion homosexuelle sans pouvoir pleinement l’embrasser. Entre Moonlight et Beau Travail et porté par le très beau 16 mm de la chef-opératrice française Hélène Louvart, le film est aussi heurté que pointilleux dans cette auscultation d’un empêchement du désir. B. D. Avec Harris Dickinson, Madeline Weinstein, Kate Hodge 1 h 38 2017 / Wonder Woman de Patty Jenkins Si ses bracelets d’acier et son body étoilé hantent tout autant l’imaginaire collectif des fans de comic books que la cape de Batman, il aura fallu des années avant que Wonder Woman, icône féministe, apparaisse sur grand écran. Le film marque la première incursion d’une femme à la réalisation du genre dominant la planète dans les années 2010 le blockbuster super-héroïque. Aux antipodes des torsions ténébreuses d’un Christopher Nolan, Patty Jenkins révélée avec Monster en 2003 tire son odyssée guerrière vers un cinéma pop et léger. On n’oubliera pas ces premières scènes troublantes sur l’harmonie d’une île-gynécée avant que l’héroïne ne vienne se heurter à notre monde. M. D. Avec Gal Gadot, Chris Pine, Robin Wright Ch., H. K., 2 h 21 2018 / Heureux comme Lazarro d’Alice Rohrwacher Fable d’abord pastorale puis urbaine, le troisième film de la jeune réalisatrice italienne Alice Rohrwacher, prix du scénario à Cannes en 2018, ex aequo avec Trois Visages de Jafar Panahi, suit la figure d’un garçon candide, d’un ravi de la crèche qui ne trouve son bonheur qu’en observant la nature et en se mettant au service de ses semblables. Il vit d’abord dans une communauté de paysans mise à l’écart du monde par des bourgeois dans le but de les exploiter, avant d’être libéré et plongé dans le monde contemporain, synonyme pour lui de la plus grande pauvreté. Ce film sur l’innocence corrompue, doublé d’un conte poétique et politique sur le capitalisme, ressuscite le cinéma de Pier Paolo Pasolini La Ricotta par exemple et fait d’Alice Rohrwacher l’une des réalisatrices les plus talentueuses et singulières d’Europe. Avec Adriano Tardiolo, Alba Rohrwacher, Agnese Graziani Italie, 2h07 2019 / Atlantique de Mati Diop Après Mille Soleils, le moyen-métrage documentaire que Mati Diop a consacré en 2013 à son oncle, figure disparue d’un cinéma sénégalais hanté par son passé, la réalisatrice raconte une nouvelle histoire de fantôme avec Atlantique, son premier long-métrage récompensé du grand prix du jury à Cannes l’an dernier. Film à la lisière du fantastique, œuvre de chair désirante et d’esprit vengeur, Atlantique est aussi un film politique puissant qui embrasse la tragédie de l’immigration clandestine et des inégalités sociales à Dakar. B. D. Avec Mame Binta Sané, Amadou Mbow, Ibrahima Traoré Fr., Sén., Bel., 1 h 44 2019 / Sibyl de Justine Triet Après un combat de rue intime et collectif La Bataille de Solférino, Justine Triet logeait les tumultes sentimentaux et existentiels dans un seul corps en éruption celui de Virginie Efira, avocate au bord de la crise dans Victoria. En 2019, un autre prénom suffisait à contenir le programme dense et réflexif vivre sa vie comme une fiction d’un film qui donnait au portrait de son héroïne des allures d’odyssée. Avec une virtuosité folle mélange de genres, ruptures de ton, Sibyl sondait l’âme d’une héroïne fragile et robuste en même temps qu’il scellait la symbiose quasi parfaite entre une cinéaste et une actrice. M. D. Avec Virginie Efira, Adèle Exarchopoulos Fr., Bel., 1 h 40 2019 / Une fille facile de Rebecca Zlotowski Pour son quatrième long-métrage, Rebecca Zlotowski campe une coming-of-age story balnéaire et offre à Zahia le rôle d’une jeune femme initiatrice d’une cousine plus jeune. Libre ou prisonnière c’est toute la dialectique sur laquelle repose le film. Tandis que la cousine aînée s’adonne à ses habitudes de coucheuse entretenue, la cadette contemple dans un coin, hésitant à embrasser cette vie de luxe et d’apparences, prenant la mesure des privilèges qu’elle offre en même temps que de ce qu’il en coûte d’y entrer. Et cette dialectique, le film ne la résout pas. Il épouse un gaze insituable, il mène à son point de fusion la chronique d’une femme-objet, la rend à la fois complètement chose, complètement déesse et complètement sujet – en coupant pourtant tout accès à son intériorité, tant pour les autres personnages que pour nous, spectateurs. C’est tout à la fois le drame existentiel elle sera toujours seule et l’armure immarcescible de cette fille facile et cependant compliquée qui, contre toutes les estocades masculines, et feignant de leur céder l’entrée, demeure impénétrable. T. R. Avec Zahia Dehar, Mina Farid Fr., 1 h 31 2019 / Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma “Prenez le temps de me regarder.” Le premier dialogue du Portrait de la jeune fille en feu va encore résonner longtemps, dans toute sa douceur et sa rage, mais aussi sa pertinence politique. A la fois une caresse et un cri. Autour d’une histoire d’amour lesbienne au XVIIIe siècle une peintre dresse le portrait d’une aristocrate promise au mariage, Céline Sciamma a fait un film manifeste pour la mise en scène de l’expérience féminine. Au cœur des images se joue la recherche pas à pas d’une égalité entre artiste et modèle, la croyance dans l’acte de création comme croisement entre des corps palpitant, pont entre les organes et les désirs, destruction des normes de pouvoir qui empêchent de jouir. Après Naissance des pieuvres, Tomboy et Bande de filles, Sciamma signe le film d’une époque, au souffle profondément libérateur. O. J. Avec Adèle Haenel, Noémie Marlent Fr., 2 h 02 La pédagogie active ou pédagogie de l'envie se veut en rupture avec la pédagogie conventionnelle. C'est une pédagogie innovante, dynamique, faite pour stimuler l'apprenant et le mettre en appétit. La démarche retenue est celle de la pédagogie active. Connaissez-vous Louise attaque ? Ce groupe a eu le vent en poupe entre la fin des années 90 et le début des années 2000. Le chanteur, Gaëtan Roussel, poursuit une carrière en solo depuis plusieurs années. Les jeunes sont de plus en plus habitués à entendre et à regarder des vidéos, des séries, des films en version originale, essentiellement en anglais. Aussi pensons-nous qu’une telle approche peut s’appliquer en classe de FLE. Confronter les étudiants le plus tôt possible à des documents authentiques nous paraît donc souhaitable. Toujours en suivant la démarche de la pédagogie active, voici une nouvelle chanson pour la classe. On ne distribuera donc pas les paroles, on n’écoutera pas la chanson, et on s'abstiendra même de dire qu’il s’agit de travailler sur une lieu de tout annoncer, dire et présenter, nous passerons par l’HOMEOPATHIE chère à la pédagogie active. Ainsi, l'enseignant distribuera une sélection de vers de la chanson et créera l'activité qui mènera la classe à connaître une bonne partie des paroles de la chanson, en respectant l'idée initiale de l'auteur celle de nous surprendre. La démarche retenue est celle de la pédagogie active. Les hypocoristiques sont les mots à connotation affective du langage familier. Le premier objectif consiste à amplifier cette connaissance et à mettre en place des stratégies de recherche portant sur l’origine des mots d’une manière générale. Le deuxième objectif met en valeur les différences interculturelles concernant les choix des surnoms à connotation affective. Enfin, le troisième objectif donne aux étudiants les moyens de mener une recherche solide en matière d’extension du lexique.. Toujours en suivant la démarche de la pédagogie active*, nous introduirons de petites activités qui permettront aux étudiants de découvrir et les paroles et la thématique d'une chanson qui est devenue un tube en 2018. Avec elle, le public découvrait la très jeune chanteuse belge qui allait s'imposer et devenir une artiste incontournable de la scène musicale francophone au même titre que son illustre compatriote Stromae. *Selon les préceptes de la pédagogie active, le professeur s'abstiendra de dire que le but des différentes activités est de travailler sur une chanson. En privilégiant notre démarche de pédagogie active, nous découvrirons qui était Pierre Rabhi. Nous utiliserons comme support le livre destiné aux enfants et jeunes adolescents à partir de 10 ans, qu'il avait écrit avec Claire Eggermont, et dont Le Clézio a écrit la préface. Pierre Rabhi. L'enfant du désert est publié chez Gallimard Jeunesse dans la collection Folio Junior. Pierre Rabhi, qui est décédé le 4 décembre 2021, était une figure parmi les défenseurs du développement durable. L'agriculture qu'il défendait devait être en harmonie avec la nature et devait constituer un des vecteurs permettant de vivre autrement. La démarche retenue est celle de la pédagogie active. Nous vous proposons d’exploiter une chanson d’Hubert-Félix Thiéfaine, figure majeure à la fois de la chanson à texte et du rock français. Thiéfaine est un écorché vif », un être à la sensibilité à fleur de peau et à la vaste culture dossier est profilé pour des classes de littéraires », notamment les ESABAC, plus précisément pour la classe de Quinta. Si rien n’exclut a priori un autre public, prenez bien en compte la difficulté du texte de la chanson et les nombreuses références littéraires qui le parsèment et lui donnent sa raison d’être avant de le soumettre à un autre auditoire. La démarche retenue est celle de la pédagogie active. On parle de plus en plus de l’état de flow, état dans lequel nous serions au maximum de nos capacités dans l’exécution d’une tâche, qu’elle soit professionnelle ou liée à un loisir. Les étudiants découvriront les caractéristiques de cet état par le biais d’une vidéo. La démarche retenue est toujours celle de la pédagogie active. Nous nous abstiendrons donc d’annoncer aux étudiants que le support sur lequel nous allons travailler est une chanson. De même, nous ne distribuerons pas les paroles. La confrontation brutale » avec des paroles qui pourrait être source de découragement est remplacée par la démarche dite de l’homéopathie. La découverte à petits pas aboutit, en fin de parcours, à la chanson. Le travail des compétences proposé par l’enseignant aura comme conséquence de préparer les étudiants à la compréhension des paroles de la chanson. Une fois cette approche des paroles de la chanson faite, son écoute fera son effet et les étudiants comprendront la démarche de leur professeur. Une activité orale d’échanges par rapport à la manière dont… La démarche retenue est celle de la pédagogie active. Par le biais d’un court-métrage, les étudiants approfondiront le thème de la famille, notamment la relation père/fils/fille. Plus encore que simplement linguistique, l’objectif se veut psychologique renforcer la confiance en soi des étudiants, et les inciter le plus possible à regarder des vidéos et des films en langue française. La fiche que nous vous proposons se veut donc construite essentiellement dans ce but. Par ailleurs, c’est l’occasion pour les étudiants de découvrir Maud Bettina-Marie, qui crée des vidéos depuis plusieurs années cours-métrages, sketchs , réflexions est possible d’aborder notre fiche au niveau B1, auquel cas l’aspect linguistique ne constituera plus une difficulté. La vidéo jouera… La démarche retenue est celle de la pédagogie active. Les étudiants s’approprieront une séquence filmique tirée du Magnifique, de Philippe De Broca, avec Jean-Paul Belmondo. Les étudiants découvriront ainsi une figure du cinéma français et un classique de sa filmographie. Ils consolideront également leur capacité à décrire et commenter une scène filmique. L'exploitation proposée ici compte 4 séquences et se déroulera en deux séances de 45 minutes environ, en 2 blocs séquences 1-2-3 + séquence 4, indépendante La démarche retenue est celle de la pédagogie active. À travers la découverte d’une carte postale, les étudiants seront invités à travailler de façon transversale afin de développer les compétences nécessaires au niveau A1. Cette démarche, leur permettra de se sentir à l’aise pour découvrir les lieux touristiques dans une ville et pouvoir s’y déplacer. Les séquences que nous suivrons seront successivement Mise en route, 10 minutes découverte et présentation du document déclencheur - Présentation de la grammaire de manière inductive,15 minutes - Mise en pratique de la grammaire,15 minutes + réemploi, 20 minutes - Projet final, 30 proposée ici compte 3 séquences • Mise en route découverte et présentation du document déclencheur - 15… La démarche retenue est celle de la pédagogie active. À travers la découverte d’une carte postale, les étudiants seront invités à travailler de façon transversale afin de développer les compétences nécessaires au niveau A1. Cette démarche, leur permettra de se sentir à l’aise pour découvrir les lieux touristiques dans une ville et pouvoir s’y proposée ici compte 3 séquences • Mise en route découverte et présentation du document déclencheur - 15 minutes• Présentation du lexique de manière inductive - 20 minutes • Mise en pratique du lexique - 30 minutes + réemploi - 25 minutes Suzane est une nouvelle venue sur la scène française. A 30 ans, elle a éclos, portée par son énergie, son talent et des chansons à texte très bien orchestrées. Elle a reçu en 2020 la Victoire de la musique en tant que révélation de l'année. Dans cette chanson éponyme, elle retrace son propre parcours avant que le succès ne survienne. Beaucoup lui conseillaient d'abandonner ce projet de devenir chanteuse. La chanson parle de leurs regards dubitatifs lorsqu'elle leur annonçait son désir de réussir sur la scène musicale. Nous allons, une nouvelle fois, nous servir de la pédagogie active pour exploiter cette chanson en classe. Calogero est un artiste majeur de la scène musicale française depuis une vingtaine d'années. De nombreux tubes jalonnent son parcours jusqu'à son huitième album sorti le 6 novembre 2020. La chanson La rumeur, ici didactisée, se prête particulièrement bien à notre démarche dite de la pédagogie active. En effet, au lieu de distribuer l'ensemble des paroles et faire écouter la chanson, nous allons l'aborder autrement, à doses homéopathiques, et allons ainsi étudier et analyser les paroles avant de prendre connaissance de l'ensemble de la chanson. Donner ainsi, à l'apprenant un rôle actif, éviter qu'il subisse le cours de français, injecter un moment créatif associant découverte lexicale et débat sur une question de société, tels sont les objectifs de cette… Le mois de novembre en France est marqué par le souvenir des massacres perpétrés par les djihadistes le 13 novembre 2015. La jeunesse de France fut particulièrement visée par les auteurs des attentats qui ciblèrent la salle de concert Le Bataclan et les terrasses de nombreux restaurants bondées par cette belle soirée du vendredi 13 novembre. En 2015, la France est meurtrie et s'interroge sur la fascination qu'arrive à exercer des thèses extrémistes, mortifères qui pour beaucoup s'apparentent à celles que l'Europe engendra dans les années 1930. JE VOUS SAUVERAI, livre de littérature jeunesse d'Emilie Frèche que nous allons exploiter avec la démarche homéopathique prônée par la pédagogie active permet d'introduire et d'aborder le processus de grand… Chaque région de France possède sa culture, ses particularismes et ses légendes. Aujourd’hui, nous vous convions à un voyage dans le temps à la découverte d’un monstre fabuleux issu du folklore provençal la tarasque. Par le biais de la pédagogie active, les étudiants s’approprieront un élément important du patrimoine régional, littéraire et symbolique d’une région française. Ils pourront in fine présenter à leur tour un mythe ou une légende provenant de leur culture. Un article de Nice Matin sur un personnage intéressant de la Côte d'Azur, ici exploité suivant la démarche de la pédagogie active. L'enseignant se gardera de distribuer l'ensemble du document. Il préfèrera s'en servir différemment pour éveiller l'intérêt envers notre personnage. En le dévoilant petit à petit. Une activité dynamique, interactive qui nous permettra de découvrir Kadija SELMI, selon l'approche dite de "l'homéopathie" qui distille une frustration stimulante. La démarche retenue pour ces différentes activités est celle de la pédagogie active. Les élèves auront la possibilité, grâce aux séquences proposées, d’aborder les domaines de l’imagination et de la créativité chers à l’ école dédiée aux métiers artistiques et basée en France Montpellier, Toulouse et au Québec. Les élèves pourront être invités à consulter le site de l’école, à voir les nombreuses vidéos, créations des étudiants en fin d'études, qui y sont présentées et à les exploiter. Grâce à cette petite vidéo de Nikola Obermann et Philippe Massonnet, disponible jusqu'au 18/03/2022 et par le biais de la pédagogie active, les étudiants découvriront une spécificité du métro parisien ainsi que le mot "strapontin". Par la suite, les étudiants prendront la parole et échangeront sur les moyens de transport. Les séquences 1 à 3 se traitent en une seule séance. La séquence 4 peut faire l'objet d'une deuxième séance. NB Hormis les premières secondes voir MISE EN ROUTE et la toute dernière écoute de vérification - qui permet la découverte des images- les écoutes se font en audio uniquement, sans les images. Un approfondissement du lexique est possible pour des niveaux au-delà du B1. La transcription vous aidera si nécessaire. La démarche retenue ici, est celle de la pédagogie active. À travers l’exploitation de différents supports, les élèves seront amenés à découvrir l’identité d’un des artistes les plus connus de la scène électro et qui a travaillé avec des artistes internationaux connus par la majorité d’un public jeune, comme Justin Bieber, Drake ou Selena Gomez. Il ne faudra pas divulguer à la classe le nom de cet artiste, le but étant de laisser aux étudiants le soin de le découvrir et de mettre en avant un des plus célèbres DJ français, comme David Guetta ou Bob Sinclar. Il s'agit de capter l'attention, éveiller l'intérêt dans la classe de français grâce au support image comme déclencheur. Mais une image que nous ne présenterons pas telle qu'elle est, mais sur laquelle l'enseignant sera intervenu, comme le veut la pédagogie active, afin de la rendre impactante, surprenante, insolite. Bref, qu'elle puisse agir comme un vrai déclencheur au sein de la classe et des sous-groupes classe qui seront amenés à l'utiliser en tant que document didactique. Nous allons procéder comme pour beaucoup d'autres documents montrés dans cette rubrique, en nous abstenant de tout montrer d'un coup. En effet, à la pédagogie du trop, nous préférons travailler à doses homéopathiques. La démarche retenue ici, est celle de la pédagogie active. À travers l’exploitation de différents supports, les élèves seront amenés à découvrir l’identité d’un des artistes les plus connus de la scène électro et qui a travaillé avec des artistes internationaux connus par la majorité d’un public jeune, comme Justin Bieber, Drake ou Selena Gomez. Il ne faudra pas divulguer à la classe le nom de cet artiste, le but étant de laisser aux étudiants le soin de le découvrir et de mettre en avant un des plus célèbres DJ français, comme David Guetta ou Bob Sinclar. Une activité de découverte du roman d'Emilie Frèche que nous mènerons en classe selon la démarche de l'homéopathie comme le préconise la pédagogie active, habituellement présentée dans nos fiches. Lexique et difficultés grammaticales sont ainsi abordés progressivement tout en accédant petit à petit, les uns après les autres, aux événements qui ont bouleversé une famille. Cette histoire que nous raconte l'auteure est intimement liée à une réalité qui a traversé la décennie, frappant de nombreuses familles. Démarche pédagogique Nous choisissons une démarche active, communicative et interculturelle. Le professeur ne dévoilera le document support que par extrait » afin de laisser les étudiants imaginer de quoi il s’agit et prendre possession de leur séance didactique. Silvàn AREG, nouveau venu sur la scène française sous son nom artistique actuel, est présenté dans la rubrique Actualités Culturelles de ce n° 97 correspondant au mois d'octobre 2019. Nous avons choisi de travailler l'un de ses pédagogie active, en particulier la démarche dite de l’homéopathie, va guider la découverte et l’appropriation de ce document authentique. Au lieu d’être confrontés à l’ensemble de la chanson, les étudiants vont découvrir les paroles par petites touches. Les difficultés sont ainsi vues progressivement, sans désorienter les étudiants. Dans cette activité didactique dynamique, ces paroles vues progressivement avant de passer à l’écoute de la chanson, serviront de déclencheurs pour les inviter à réfléchir et à s’engager dans une production… Nous présentons dans ce numéro 95 du Français et Vous, une activité qui fonctionne très bien en classe. Nous invitons les collègues qui le souhaitent à s'inspirer de cette approche méthodologique pour continuer à introduire autrement le film en classe de Fle. En effet, comme nous l'avons montré dans d'autres fiches du Français et Vous, le film en classe de Fle est exploitable de maintes façons,.Nous préconisons, en règle générale, de sélectionner un ou plusieurs passages qui donneront lieu à des activités diverses pour travailler des compétences fois-ci, nous invitons les apprenants à travailler à partir de l'image même, la plus courte séquence du film, puisque, ne l'oublions pas, l'oeuvre cinématographique est constituée d'une… Pour introduire en classe "Les oubliés" de Gauvain Sers, nous respecterons la démarche de la pédagogie active. L’enseignant se gardera donc d'annoncer à sa classe qu’il s’agit de travailler à partir des paroles d'une chanson. Ce document authentique va faire l’objet d’un travail de préparation préalable à la découverte proprement dite de la chanson. Les difficultés tant lexicales que syntaxiques ou bien contextuelles seront vues progressivement selon l’approche dite de l'homéopathie chère à la pédagogie active et comme nous le verrons dans la séquence 1, puis 2 et n'est qu'après ce travail préparatoire qui, dans le même temps sert à déjà à aborder la problématique sociale de la chanson, que l'on dévoilera l'intégralité des paroles. … Nous vous proposons, par le biais de la pédagogie active, de découvrir une romancière italienne qui a élu domicile à Paris il y a longtemps et qui a publié de nombreux romans policiers, tous directement en France a donné de nombreux auteurs de romans policiers, du célèbre Simenon à Maurice Dantec. Dans ce domaine, les écrivains francophones ne déméritent pas. Aussi, nous vous proposons une incursion dans un domaine où la littérature française joue des coudes avec le monde anglophone. Pédagogie active oblige, la démarche d'exploitation de la chanson de Marka va réserver quelques surprises puisque les paroles initiales vont subir une transformation avec le remplacement de la plainte masculine qui est la trouvaille provocatrice de Marka, par une plus traditionnellement féminine avant d’écouter la vraie version du chanteur belge. La démarche retenue est celle de la pédagogie active. A travers la découverte de plusieurs documents issus de divers types de supports, les étudiants seront invités à travailler de façon transversale sur l’explication, la description et la justification. Pour les niveaux plus élevés, le cours pourra porter sur la mise en place d’une argumentation et d’éléments de persuasion pour aboutir à une démonstration et à une conclusion appropriée. Nous proposons un travail d'exploitation d'un sujet issu de l'émission Karambolage d'Arte, la chaîne franco-allemande. Une approche active permettra aux étudiants de se familiariser avec un cliché du Sud de la France, la cagole, via un document authentique. La prise de parole et le travail créatif sont encouragés. La démarche retenue est celle de la pédagogie active. A travers la découverte de plusieurs documents issus de différents supports, les étudiants seront invités à travailler de façon transversale sur l’explication, la description et le questionnement. Évoquer des goûts personnels constitue un socle dès le niveau A1. Mais il est bien évident que ce socle n'est qu'une base destinée à s'enrichir sans cesse. Or les couleurs "parlent", à des degrés divers, à chacun d'entre nous. Nous nous proposons donc, via la pédagogie active, d'exploiter l'interview d'un historien spécialiste des couleurs, Michel Pastoureau. Le sujet est, en même temps, suffisamment général pour être abordé en B1. Notre démarche prend appui sur l'intervention de Michel Pastoureau. En proposant aux élèves différentes activités et supports en lien avec les jeux vidéo, les élèves seront guidés pour s’interroger sur les jeux vidéo, leur place dans les loisirs actuels, dans la professionnalisation de cette activité, les étapes de la création d’un jeu et la place des femmes dans cet environnement. En travaillant de façon transversale sur des documents variés et en prenant appui sur une approche active, les étudiants parviendront à développer les compétences nécessaires aux niveaux B1 et B2. En travaillant de façon transversale sur des documents variés et en prenant appui sur une perspective active, les élèves parviendront à développer les compétences nécessaires dès le niveau A2 et la maîtrise des temps du passé. La démarche d'exploitation retenue pour ce document authentique est celle de la pédagogie active. Grâce à l’exploitation d’une vidéo de Cyprien, les étudiants seront amenés à parler de leur propre vie, de leurs familles et de leurs amis. Une démarche d'exploitation non conventionnelle pour faire découvrir de manière dynamique, le monde surréaliste de Jacques allons donc appliquer à l’exploitation d’une histoire courte mais aussi d’une vidéo la démarche innovante, propre à la pédagogie active que nous présentons dans cette rubrique à travers nos diverses fiches pédagogiques. Démarche pédagogique nous utiliserons une campagne de sensibilisation à la prise de stupéfiants au volant. Il s'agira donc d'éveiller la curiosité des étudiants à partir d'une vidéo construite comme une BD qui leur permettra de développer leurs connaissances et compétences de façon active et communicative. Une chanson avec subjonctif ! Parfait support pour nous enseignants afin de travailler autrement ce point grammatical sans faire trembler nos élèves. En effet, il s&39;agit de proposer en classe une démarche différente, avenante grâce à une pédagogie non conventionnelle en associant cette œuvre musicale du jeune Gauvain Sers qui, en outre, s&39;est amusé à multiplier les clins d&39;œil culturels dans sa chanson. Autant de pistes à creuser en classe. Un travail teinté de pédagogie active pour faire découvrir, de manière dynamique, ce film tiré d’une histoire vraie. Nous allons donc appliquer à l’exploitation d’une œuvre cinématographique, la démarche innovante, propre à la pédagogie active que nous présentons dans cette rubrique à travers nos diverses fiches pédagogiques. La démarche retenue est celle de la pédagogie active. A travers la découverte de plusieurs documents issus de divers supports, les étudiants seront invités à travailler de façon transversale sur l’hypothèse, le subjonctif, l’interaction orale et la compréhension orale, pour réussir à comprendre les éléments requis au niveau B2. Par le biais de la pédagogie active, les étudiants s'approprieront une séquence filmique, travailleront le langage familier puis élaboreront une saynète. Il s'agit d'un extrait de Nuit d'ivresse de Bernard Nauer, d'après le pièce du même titre écrite par Michel Blanc et Josiane Balasko Ce sera également l'occasion de découvrir une oeuvre culte de la bande du Splendid et, pourquoi pas, d'introduire une séquence sur la comédie française. La démarche retenue est celle de la pédagogie active. A travers la découverte de plusieurs documents issus de divers types de supports, les étudiants seront invités à travailler de façon transversale sur des documents de nature variée pour réussir à développer les compétences nécessaires au niveau A1. Un travail teinté de pédagogie active pour faire découvrir de manière dynamique, l’œuvre de Marcel Pagnol, L’eau des Collines - Manon des Sources ». Nous allons donc appliquer à l’exploitation d’une œuvre cinématographique, la démarche innovante, propre à la pédagogie active que nous présentons dans cette rubrique à travers nos diverses fiches pédagogiques. Exploitation du reportage sur FRAGONARD » dans l’émission VERSION FRANCAISE » de TV5 Monde du 25 Juin travail axé sur la pédagogie active pour faire découvrir de manière dynamique la tradition des Maisons de parfums en France à travers un reportage sur FRAGONARD. Le travail se fera autour de quatre séquences d’apprentissage utilisant les quatre compétences Séquence 1 = Travail de discussion / hypothèses/description sur le thème de la leçonSéquences 2 & 3 = Travail de visionnage / compréhension de la vidéoSéquence 4 = Travail de production écrite / présentation sur un souvenir, une expérience personnelle lié à l’odorat Un travail axé sur la pédagogie active pour faire découvrir de manière dynamique, les colonies de vacances à travers le film Nos jours heureux d’Olivier Nakache et Eric Toledano. Cette oeuvre est le deuxième long métrage du duo qui allait réaliser cinq ans plus tard leur quatrième film allons donc appliquer à l’exploitation d’une œuvre cinématographique, la démarche innovante, propre à la pédagogie active que nous présentons dans cette rubrique à travers nos diverses fiches pédagogiques. A partir du niveau B1 Mai 68 Mai, c'est le mois du muguet, du printemps qui bascule déjà vers l'été, du cinéma avec la vague de découvertes cinématographiques proposées par le Festival de Cannes. Cependant, le mois de mai est resté dans l'histoire contemporaine de la France comme le moment où la société française fut bouleversée par une jeunesse qui aspirait à une autre forme de vie. Mai 68 fut un véritable séisme. le résultat de l'impact entre valeurs traditionnelles et collectives d'une part et nouvelles aspirations individuelles portées par la jeunesse. Nous revenons, ici, sur cet événement majeur, fondateur de la société moderne française, à travers un travail sur la langue en évoquant, notamment, quelques slogans d'alors. A partir du niveau A2 / B1 Les quatre éléments En faisant appel à des images simples mais évocatrices pour l'esprit, celles qui sont liées aux quatre éléments de l'alchimie et de la philosophie antique, les étudiants approfondiront le vocabulaire lié au portrait moral. Nous exploitons donc, via la pédagogie active, un héritage intemporel -et donc universel- que le succès des mondes imaginaires, au cinéma et dans les séries télévisées, a remis au goût du jour. Pour célébrer la francophonie, nous présentons dans ce numéro de mars 2017, une nouvelle de Fouad Laroui, grand écrivain marocain francophone. La démarche que nous avons choisie pour l'exploitation pédagogique de cette oeuvre est axée sur la pédagogie active, censée éveiller la curiosité et l'envie des apprenants. Elle va nous permettre de découvrir, progressivement, l'histoire racontée par le narrateur. Extrait d’un épisode de BD de Gaston Lagaffe FRANQUIN Le film Demain que nous avons déjà présenté dans notre magazine, propose de nombreuses solutions aux problèmes environnementaux que nous rencontrons actuellement ou que nous rencontrerons sûrement à l'avenir. L'objectif de cette fiche pédagogique est aussi d'amener les étudiants à la compréhension des idées du film, réunies autour de 5 chapitres AGRICULTURE/ ÉNERGIE/ ÉCONOMIE/ DÉMOCRATIE/ ÉDUCATION Claudio Capéo que nous avons présenté dans notre n° 68 de novembre 2016, a fait une entrée tonitruante dans le monde de la chanson française actuelle. Nous proposons ici, une démarche pour introduire en classe, à partir du niveau B1, son tube "Un homme debout" A partir de - Elèves de lycée et adultes. Préparation à l’université. La vidéo authentique en classe. TEDX Paris – Jean-Louis Servan-Schreiber Axée sur la compréhension et la production orale, cette activité permet également de se préparer aux particularités des niveaux B2 et C1 par un travail axé sur la synthèse, l’argumentation, la justification et la précision à travers toutes les démarche retenue est celle de la pédagogie active. A travers la découverte de plusieurs documents issus de plusieurs types de supports différents, les étudiants seront invités à travailler de façon transversale sur des documents de nature variée pour réussir à développer les compétences nécessaires aux niveaux B2, voire C1. A partir de Les Shadoks Les étudiants s'approprieront progressivement une vidéo humoristique, toujours par le biais de la pédagogie active. Le but est d'aborder l'imparfait, tout d'abord à l'oral, puis de le formaliser. On soulignera surtout la valeur descriptive de l'imparfait pour cette première approche, afin que les étudiants l'associent bien à une consolidera également le vocabulaire des ailleurs, cette activité permet aux étudiants de découvrir la série Les Shadoks » et son humour absurde, une production qui allie le nonsense anglais à la patte française. Nos autres fiches pédagogiques Titre ObjectifsNiveau GLEEDEN / Site de rencontres Développer les compétences en production et compréhension orale, lexicale et interculturelle en proposant une activité permettant l’expression de l’opinion. A partir du B1 adolescents et adultes Deux pieds, clip vidéo de la chanson de Thomas Fersen Le vocabulaire du quotidien - Consolider le présent, les verbes de mouvement - Comprendre une chanson - Faire un portrait psychologique. A1 peut être abordé en A0+ Exploitation du chapitre 1 des Vacances du petit Nicolas Mener nos élèves de façon progressive et motivante vers le sens d’un écrit pour leur donner envie de lire en langue française ; pousser nos élèves à acquérir des réflexes qui aident à la compréhension écrite A partir de A1-2 / A2 élèves de collège JE M’APPELLE CHARLIE Cet ensemble d’activités constitue un parcours linguistique afin d’aller à la découverte des paroles de la chanson et à une réflexion sur les valeurs et les fondements de la démocratie. la liberté d’expression et l’ouverture aux autres A partir de B1. Elèves de lycée Fondation Abbé Pierre Par le biais de ces images et vidéos, les étudiants pourront développer leur compétence interculturelle sur le sujet de la pauvreté. De plus, les compétences orales et écrites seront travaillées de manière active et communicative. Au niveau A partir de En marge de la COP 21 Voir édito Barbie c'est fini ! Toutes les compétences du CECR seront travaillées de façon active et communicative ; le temps de l’imparfait ; les expressions familières ; le sujet de la déforestation et de l’environnement. A partir de B1 La jument de Michao Consolider le vocabulaire des saisons et des animaux - travailler sur la question ouverte pourquoi/parce que – réviser la préposition en forme et prononciation – remédier la confusion fréquente de c'est chaud » A1 Exploitation du roman Charlotte de David Foenkinos, Goncourt des Lycéens 2014 Apprendre à positionner les personnages d’une histoire, à situer les événements grâce aux informations puisées dans divers petits textes et à développer des stratégies d’élucidation et de compréhension de l’écrit. A partir de - Elèves de lycée Tous les mêmes de Stromae Découvrir un succès de la chanson francophone tout en développant ses capacités linguistiques et culturelles. L'expression de la comparaison et de l'opposition. L'expression du point de vue, de l'accord et du désaccord. A partir de A2+ Exploitation d'un article du magazine Jeune Afrique rédigé par Sana Guessous Apprendre à positionner les personnages d’une histoire et à situer les événements grâce aux informations puisées dans divers petits textes et en fonction des structures grammaticales utilisées. A partir du - Elèves de lycée Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? Explorer certains sujets de la société tels que les relations familiales, la diversité culturelle et le racisme. Travailler le lexique relatif à ces sujets ainsi que les adjectifs possessifs. A2 - B1 Les lauriers sont coupés Il s'agit de se familiariser avec les tournures de base de la communication via un support original et attractif. De plus en plus d'apprenants ont, au minimum, entendu parler des huiles essentielles et de leurs vertus, supposées réelles, aussi se prêtent-ils volontiers au jeu. De plus A0+ Exploitation de la chanson ON IRA de ZAZ Trois activités indépendantes afin de préparer les élèves à l’écoute de la chanson. Travail qui concerne d’abord la compréhension de l’écrit, du lexique, puis l’expression orale en se positionnant par rapport à des assertions. Activité grammaticale sur le futur simple. A partir de B1. Elèves de lycée Les médias et Vous Remue-méninges à partir d’une image en rapport avec le thème du document. Comprendre une situation de communication à partir d’une vidéo. Formulation d’hypothèses non grammaticales sur le document. Devoir à la maison. A partir du niveau B1 Moi, raciste ? Partie 2 Tous les documents utilisés sont des documents authentiques qui réunissent plusieurs clichés racistes à l’égard de la population noire. Les activités suivent une démarche interculturelle qui suscitera l’interaction entre les étudiants et la réflexion face à l’altérité. Ils pourront exprimer leur… De B1 à B2 Moi, raciste ? Tous les documents utilisés sont des documents authentiques qui réunissent plusieurs clichés racistes à l’égard de la population noire. Les activités suivent une démarche interculturelle qui suscitera l’interaction entre les étudiants et la réflexion face à l’altérité. Ils pourront exprimer leur… De B1 à B2 Les blasons Compétences visées Compréhension de l’oral et de l’écrit. Production écrite et orale A0+/A1 LES PIERRES Manipulation des pierres. Brise-glace. Compétences visées Compréhension de l’oral et de l’écrit - Production orale et écrite - Structure Qu’est-ce que c’est ? => C’est c’est lisse/c’est rugueux et la nature du minéral pierre polie/ pierre brute A0+/A1 Pas chez vous, pas dans la mer Développer ses compétences lexicales concernant la maison, émettre des hypothèses à partir d’une image, décrire de façon détaillée une affiche en imaginant son objectif, créer un slogan sensibilisateur, simuler une interaction orale, exprimer son opinion en développant la compétence d’expression… A partir du L’Épervier Ar Sparfell en breton Chercher l’implication des apprenants, éveiller la curiosité. A partir de L’image de la femme à travers la publicité deuxième partie Les documents utilisés sont des documents authentiques qui réunissent plusieurs clichés de la femme à travers la publicité. Toutes les activités de ce dossier sont à mener sous forme de discussion et de réflexion. Il s’agit de donner la parole aux élèves afin qu’ils puissent réagir sur l’image de… De B1 à B2 Activités autour de la journée de la femme Les documents utilisés sont des documents authentiques qui ont pour but de promouvoir la journée internationale des droits de la femme et de sensibiliser à la maltraitance des femmes. Toutes les activités de ce dossier sont à mener sous forme de discussion et de réflexion. Il s’agit de donner la… De B1 à B2 L’Abbé Pierre, homme d’exception son action suite de la fiche proposée en janvier 2014 En travaillant sur des supports médiatiques variés et en utilisant les quatre compétences, on intéressera progressivement les apprenants à l’une des figures prédominantes de l’action caritative de l’Hexagone au XXème siècle. Du au B2 Les super-héros et L’Abbé Pierre, homme d’exception En sollicitant l’apprenant sur la notion de super-héros et celui qui le touche le plus, l’enseignant amènera la classe à s’intéresser à une des figures prédominantes de l’action caritative de l’Hexagone au XXème siècle, époque durant laquelle l’urgence sociale malheureusement toujours d’actualité… Du A2 au B2 Enchères et en os Par le biais de ce document authentique, une réelle démarche de pédagogie communicative et active pourra se mettre en place au sein de la classe afin de permettre aux apprenants d’exprimer leur opinion sur le thème de l’art et du marché de l’art. Il s’agit d’un fait insolite un homme œuvre d’art… du A2 au B2 Formidable de Stromae Chanson Formidable ceci n'est pas une leçon de l’album Racine Carrée du chanteur belge Stromae présenté dans le numéro d’octobre 2013 du Français & Vous A partir de INTOUCHABLES Le DVD du film Intouchables de Eric Toledano et Olivier Nakache, sortie en 2011, TF1 vidéo À partir du A2 La Francophonie Déclencher la parole - Éveiller la curiosité, créer une implication des élèves à l’oral – Travailler le vocabulaire de la publicité – Introduire le thème de la francophonie et de la diversité culturelle. A partir de A2 Qu’est-ce que c’est ? On peut pratiquer la description avec les apprenants débutants. Cette description d’un lieu, d’un objet ou d’une situation, tout en restant simple, permet d’utiliser c’est/ ce sont » ainsi que il y a » on peut trouver une proposition d’exploitation dans une fiche pédagogique précédemment parue… Débutant-A0 Le passeport Lors des premières heures d’une classe de débutant, on pratique la présentation et tout ce qui tourne autour. C’est un bon point de départ car cette présentation concerne directement les apprenants et leur prise de contact avec les autres apprenants ou non-apprenants , hors du cadre du lieu où… Débutant-A0 Exploitation d’un extrait de film La Crise de Colline Serreau 1992 Faire travailler les élèves dans l’élaboration d’un dialogue en tenant compte d’une partie qui sert de contrainte. Introduire une réflexion sur un thème de société la vie en couple, le mariage, l’émancipation de la femme... A partir de B1. Elèves de lycée. Dossier sur le polar Photos et texte extrait de l'Edito du Dossier sur le polar » de février 2013 et entretien audio de Fred Vargas. A partir de B1 confirmé au B2 Chanson Göttingen de Barbara Nous allons nous inspirer d’une technique d’atelier d’écriture et, bien entendu, comme pour les précédentes fiches pédagogiques conduisant à l’exploitation d’une chanson, nous nous abstiendrons de commencer par distribuer les paroles. De même, nous nous abstiendrons d’annoncer à la classe que le… A partir de B1 Les 13 desserts et autres traditions provençales de Noël La classe sera tout d’abord divisée en binômes de travail en mélangeant les nationalités afin d’établir des fiches culturelles traditions et festivités de fin d’année sur chaque pays représenté par les apprenants. Après une mise en commun des informations recueillies, l’enseignant proposera une… A partir de / B2 LE PORTRAIT GOURMAND L'ensemble des activités s'appuie sur l'exploitation des fiches de la brochure INPES la santé vient en mangeant » A partir de A2 Zarafa - Film d’animation 2ème Partie Film d’animation - voir fiche actualité culturelle de mai 2012 À partir d’un niveau débutant et élémentaire Zarafa - Film d’animation Ce travail est divisé en deux parties la partie 1 séquences 1 à 4 dans ce numéro de septembre 2012 et la partie 2 séquences 5 à 8 qui paraîtra dans le numéro d’octobre 2012. À partir d’un niveau débutant et élémentaire Film INTOUCHABLES deuxième partie Ce document authentique au service de la pédagogie active permettra d'aborder quelques aspects de la société française contemporaine opposer les banlieues et les beaux quartiers, travailler le thème du recrutement, se familiariser avec les sigles de la vie professionnelle, rédiger une… A partir de Exploitation de la chanson de Mika Elle me dit Encourager l'implication des élèves et éveiller leur curiosité. Déclencher la production écrite/orale grâce à un fil conducteur puis les orienter vers la discussion sur un thème les jeunes dans notre société actuelle. Prolongement de l'activité avec une exploitation grammaticale et, si… A partir du niveau B1 Film INTOUCHABLES réalisé par Olivier Nakache et Éric Toledano. Ce document authentique au service de la pédagogie active va permettre de formuler des hypothèses à partir d’une affiche, de comprendre un document authentique, de s’interroger sur le thème du handicap, de l’amitié, des jeunes de banlieue A partir de La folie des soldes – Partie 2 Travail sur la folie des soldes – Partie 2 A partir du A2 et jusqu’au B2 La folie des soldes - Partie 1 Travail sur la folie des soldes - Partie 1 A partir du A2 et jusqu’au B2 Le rêve ou la vie de Ridan Chercher l’implication des élèves – Déclencher la production orale et écrite – Travail du lexique et de la syntaxe – Favoriser le travail en autonomie avec le soutien de l’enseignant. A partir de Parachute doré d’Alain Souchon Proposer une approche de la crise économique et financière – Travail du vocabulaire associé à cette thématique A partir de B1 avec possibilité de travailler le français de l’entreprise. Exploitation d’un article du journal Nice-Matin rédigé par Pierre COMET Proposer une approche du français des affaires – Travail de la production orale en interaction et en continu – Travail de la production écrite – Points grammaticaux Les temps du passé / Le style indirect niveau B1 et supérieur. A partir de A2 Paris Je t’aime film collectif Eveiller la curiosité, créer une implication des élèves – Utiliser des déclencheurs pour le travail oral – Préciser la valeur de l’imparfait et du passé composé – Présenter le film Paris je t’aime et travailler sur Paris. A partir de A2 Barbara de Jacques Prévert Eveiller la curiosité, susciter l’implication des élèves - Travailler le vocabulaire – Rappel de la valeur de l’imparfait et du passé composé – Permettre de présenter Jacques Prévert A partir de B1 Activités autour de la structure Il y a » Comprendre et utiliser à bon escient la structure Il y a ». - Réinvestir les déterminants indéfinis/ possessifs. - Réinvestir les noms et adjectifs féminins, masculins, pluriels. - Réinvestir les prépositions de lieu. - Savoir articuler Débutant – A0 Approche du roman Orages de Sonia Ristić, Prix des lycéens allemands 2010 Mettre en contact les élèves avec une œuvre littéraire récente – Travail sur le chapitre 3 Comparer la physionomie de deux femmes protagoniste et rivale - Définir le rapport protagoniste-père à travers le film A bout de souffle de Jean- A partir de B2 élèves de lycée Assis sur le rebord du monde de Francis Cabrel Introduire la dictée de manière ludique. Ne pas divulguer quel est le document authentique sur lequel porte le travail que l’on entame ». Tel est le précepte de notre démarche. A partir de A2 Les enfants de la crise de Melissmell Melissmell est une jeune chanteuse dont le premier album Ecoute s’il pleut est sorti en février 2011 et a été présenté comme coup de cœur musical du mois dans notre magazine. Nous allons travailler l’une des chansons de l’album Les enfa A partir de A2 avec des élèves de lycée La Corrida de Francis Cabrel Eveiller la curiosité, créer une implication des élèves à l’oral – Travailler les questions fermées – Travailler le vocabulaire – Rappel de la valeur de l’imparfait et du passé composé ainsi que du futur proche. A partir de A2 Exploitation d’une publicité de presse Travail du vocabulaire de la maison - Analyser une publicité de presse – Déclencher la prise de parole Production orale et/ou écrite. A partir de Exploitation d’un article du journal Nice Matin rédigé par Gaëlle Belda Notre démarche permet progressivement, en 10 étapes et autant de cartes numérotées de 1 à 10 de découvrir qui est le personnage dont parle l’article de Nice Matin. A partir de Non, non, non Ecouter Barbara de Camélia Jordana La jeune Camélia Jordana, notre coup de cœur musical du mois d’avril, a été, et est encore, très fréquemment programmée sur les ondes des radios. Notre approche méthodologique, axée sur la pédagogie active, va nous permettre d’introdu A partir de A2 Je veux de Zaz Tout débute par l’envie de faire découvrir ZAZ , un nouveau jeune talent de la chanson française dont l’album éponyme est resté à la tête des ventes durant tout l’été. A partir de B1 Exploitation d’un article du journal Nice Matin rédigé par Philippe DEPETRIS Exploitation d’un article selon une approche axée sur la pédagogie active. A partir de Osez introduire en classe la peinture française du XVIIIe siècle ! Grâce à Greuze peinture de Greuze l’accordée du village de A1 à B2 Approche du roman Poisson d’or de JMG Le Clézio Mettre en contact les élèves avec une œuvre littéraire récente - Travail sur un thème de civilisation actuel les immigrés – Découverte du style de JMG Le Clézio, prix Nobel de littérature 2008 à partir de B1 La chauve-souris de Thomas Fersen Introduire une chanson de Thomas Fersen à partir de B1 Introduire une chanson d’Arthur H en duo avec M Introduire une chanson d’Arthur H en duo avec M, deux chanteurs représentatifs de la nouvelle scène française » à partir de Astérix La Surprise de César Finalité Parler des stéréotypes Objectifs pragmatiques Travailler la description physique, caractériser un comportement, une attitude, repérer et parler des stéréotypes... A partir de A1. Elèves de collèges, lycées et adultes Les habitants du feu rouge de Mano Solo Jeu de langue avec une énigme comme déclencheur. à partir de B1 La lettre de Renan Luce Cette chanson se prête bien à l’exploitation en classe de FLE . D’une part, le fil conducteur de cette histoire extrêmement romantique réveille l’imagination et la sensibilité. A partir de La jupe, publicité pour Ni putes ni soumises » Exploiter en classe une publicité de presse et porter un regard sur les jeunes et la banlieue. à partir de Les voyages en train de Grand Corps Malade à partir de En mai 1968, des étudiants et des artistes de l’école des Beaux-Arts de Paris fondent l’Atelier populaire. Ils y réalisent des affiches destinées à être placardées dans les rues pour soutenir le mouvement de contestation. Nous avons sélectionné 4 affiches emblématiques. Avec ton abonnement, retrouve ton magazine en version numérique sur le site !

affiche mai 68 sois jeune et tais toi analyse