PinterestProfile; Instagram Profile; Twitter Profile; Le temps est-il une illusion ? Publié le 23 août 2022 21 août 2022 Publié dans : Conseils
Illusion Du latin illudere (« se jouer de », « se moquer »). Perception erronée du monde extérieur ou de ses propres états internes, l’illusion est une croyance fausse. Le propre de l
Lart semble donc bien être une illusion, dans le sens où ce qu'il montre n'est pas un objet sensible, mais son imitation. Cependant, l'illusion n'a pas toujours vocation à tromper les sens : dans le cas de l'eikon, l'art ne cherche pas à nous duper, mais à imiter la nature. Néanmoins, on peut se demander si une telle démarche est utile.
Alorsque dans le doublage, c’est toute une équipe qui opère la médiation entre la version originale et le spectateur : traducteur/adaptateur, comédiens, techniciens de son, réalisa-teur. Il s’agit de recréer toute la bande sonore du film pour créer l’illusion d’une action qui se déroule dans la langue cible. Le doublage
Artisteillusionniste Mentaliste / Scénographe / Comédien Autonome et autodidacte, il se caractérise par une parfaite maîtrise de ses mains et d'une grande dextérité. Maitrise qu'il met au service de la création artistique dans son sens le plus large : sculpture, peinture, illusion, etc.
xLhx7J. AccueilInsolite Par Mélanie Bonvard Mis à jour mercredi 09 mars 2022 à 14h17 Connaissez-vous Octavio Ocampo ? Ce peintre & sculpteur Mexicain fait preuve d’une créativité surréaliste à couper le souffle. Ses œuvres impliquent des compositions impressionnantes mixant divers objets et individus qui, une fois assemblés sur l’œuvre, forment un seul et même sujet. C’est comme si ses œuvres étaient capables de raconter plusieurs histoires différentes dans une seule peinture. On contemple ainsi une illusion d’optique déconcertante et vraiment subtile. Au final, on pourrait regarder les œuvres d’Octavio Ocampo longtemps afin de décrypter chaque élément qui compose un tableau. Des éléments complètement opposés s’assemblent donc pour créer une harmonie plaisante à ses œuvres. On vous laisse juger de ses illusions hors normes 1. À voir aussi Octavio Ocampo 2. Octavio Ocampo 3. Octavio Ocampo 4. Octavio Ocampo 5. Octavio Ocampo 6. Octavio Ocampo 7. Octavio Ocampo 8. Octavio Ocampo 9. Octavio Ocampo 10. Octavio Ocampo 11. Octavio Ocampo 12. Octavio Ocampo 13. Octavio Ocampo Comment trouvez-vous ses tableaux ? C’est aussi troublant que fascinant...
14 pointsLe monologue, souvent utilisé au théâtre, paraît peu naturel. En prenant appui sur les textes du corpus, sur différentes pièces que vous avez pu lire ou voir et en vous référant à divers éléments propres au théâtre costume, décor, éclairages, les gestes, la voix etc., vous vous demanderez si le théâtre est seulement un art de l'artifice et de l'illusion. Texte A George Dandin, riche paysan qui a épousé la noble Angélique, paraît seul sur scène. Acte I, Scène I George Dandin. 1 Ah ! qu'une femme demoiselle1 est une étrange affaire ! et que mon mariage est une leçon bien parlante à tous les paysans qui veulent s'élever au-dessus de leur condition, et s'allier, comme j'ai fait, à la maison d'un gentilhomme ! La noblesse, de soi2, est bonne ; c'est une chose considérable, assurément mais elle est 5 accompagnée de tant de mauvaises circonstances, qu'il est très bon de ne s'y point frotter. Je suis devenu là -dessus savant à mes dépens, et connais le style des nobles, lorsqu'ils nous font, nous autres, entrer dans leur famille. L'alliance qu'ils font est petite avec nos personnes c'est notre bien seul qu'ils épousent ; et j'aurais bien mieux fait, tout riche que je suis, de m'allier en bonne et franche10 paysannerie, que de prendre une femme qui se tient au-dessus de moi, s'offense de porter mon nom, et pense qu'avec tout mon bien je n'ai pas assez acheté la qualité de son mari. George Dandin ! George Dandin ! vous avez fait une sottise, la plus grande du monde. Ma maison m'est effroyable maintenant, et je n'y rentre point sans y trouver quelque chagrin. Molière, George Dandin ou Le Mari confondu, 1668. 1 Femme demoiselle jeune fille ou femme née de parents nobles.2 De soi en soi, en elle-même. La noblesse en elle-même est bonne. Texte B Le valet Comte Almaviva, Figaro, doit épouser Suzanne, servante de la Comtesse. Il apprend que le Comte n'a pas renoncé au "droit de cuissage", ancienne coutume qui permet au maître de passer la nuit de noces avec la mariée. Figaro se plaint de son sort et de Suzanne qui va, d'après lui, céder au Comte à qui elle a donné un rendez-vous secret. Acte V, Scène III Figaro, seul, se promenant dans l'obscurité, dit du ton le plus sombre. 1 O femme ! femme ! femme ! créature faible et décevante !... nul animal créé ne peut manquer à son instinct ; le tien est-il donc de tromper ?... Après m'avoir obstinément refusé quand je l'en pressais devant sa maîtresse1, à l'instant qu'elle me donne sa parole, au milieu même de la cérémonie2.... Il riait en lisant3, le perfide ! et moi comme 5 un benêt... non, Monsieur le Comte, vous ne l'aurez pas... vous ne l'aurez pas. Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie !... noblesse, fortune, un rang, des places ; tout cela rend si fier ! Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. Du reste, homme assez ordinaire ! tandis que moi, morbleu ! perdu dans la foule obscure, il m'a fallu 10 déployer plus de science et de calculs pour subsister seulement, qu'on n'en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagnes4 ; et vous voulez jouter5... On vient... c'est elle... ce n'est personne. - La nuit est noire en diable, et me voilà faisant le sot métier de mari quoique je ne le sois qu'à moitié ! Il s'assied sur un banc. - Est- il rien de plus bizarre que ma destinée ? [...] Pierre Augustin Caron de Beaumarchais, La Folle journée ou Le Mariage de Figaro, 1784. 1 Sa maîtresse la Comtesse.2 La cérémonie fête en l'honneur du mariage de Suzanne et Figaro.3 II riait en lisant Figaro pense que le comte a reçu un message de Suzanne.4 Les Espagnes désigne l'Espagne et les territoires conquis depuis Christophe Colomb.5 Jouter se battre. Texte C Perdican est amoureux de sa cousine Camille, qu'il doit épouser. Mais elle repousse son amour car elle a décidé d'entrer au couvent. Les deux jeunes gens ont eu une discussion animée. Seul sur scène, Perdican s'interroge. Acte III, Scène IDevant le château. Perdican. 1 Je voudrais bien savoir si je suis amoureux. D'un côté, cette manière d'interroger est tant soit peu cavalière1, pour une fille de dix-huit ans ; d'un autre, les idées que ces nonnes2 lui ont fourrées dans la tête auront de la peine à se corriger. De plus, elle doit partir aujourd'hui. Diable, je l'aime, cela est sûr. Après tout, qui sait ? peut-être 5 elle répétait une leçon, et d'ailleurs il est clair qu'elle ne se soucie pas de moi. D'une autre part, elle a beau être jolie, cela n'empêche pas qu'elle n'ait des manières beaucoup trop décidées et un ton trop brusque. Je n'ai qu'à n'y plus penser ; il est clair que je ne l'aime pas. Cela est certain qu'elle est jolie ; mais pourquoi cette conversation d'hier ne veut-elle pas me sortir de la tête ? En vérité, j'ai passé la nuit10 à radoter. Où vais-je donc ? - Ah ! je vais au village. Il sort. Alfred de Musset, On ne badine pas avec l'amour, 1834. 1 Cavalière osée, impertinente.2 Nonnes religieuses qui vivent dans un couvent. Ce sont elles qui ont assuré l'éducation de Camille. Texte D Un bal est donné au château du Baron de Z... Les invités viennent tour à tour se présenter sur scène. Le premier d'entre eux est Dubois-Dupont. 1 Dubois-Dupont, il est vêtu d'un "plaid" à pèlerine1 et à grands carreaux et coiffé d'une casquette assortie "genre anglais". Il tient à la main une branche d'arbre en fleur. Je me présente je suis le détective privé Dubois. Surnommé Dupont, à cause de ma ressemblance avec le célèbre policier anglais Smith. Voici ma carte Dubois-Dupont, 5 homme de confiance et de méfiance. Trouve la clé des énigmes et des coffres-forts. Brouille les ménages ou les raccommode, à la demande. Prix modérés. Les raisons de ma présence ici sont mystérieuses autant que... mystérieuses... Mais vous les connaîtrez tout à l'heure. Je n'en dis pas plus. Je me tais. Motus. Qu'il me suffise de vous indiquer que nous nous trouvons, par un beau soir de10 printemps Il montre la branche, dans le manoir2 du baron de Z... Zède comme Zèbre, comme Zéphyr... Il rit bêtement. Mais chut ! Cela pourrait vous mettre sur la voie. Comme vous pouvez l'entendre, le baron et sa charmante épouse donnent, ce soir, un bal somptueux. La fête bat son plein. Il y a foule au manoir. On entend soudain la valse qui recommence, accompagnée de rires, de vivats, du bruit 15 des verres entrechoqués. Puis tout s'arrête brusquement. Vous avez entendu ? C'est prodigieux ! Le bruit du bal s'arrête net quand je parle. Quand je me tais, il reprend. Dès qu'il se tait, en effet, les bruits de bal recommencent, puis s'arrêtent Vous voyez ?... 20 Une bouffée de bruits de bal. Vous entendez ?... Bruits de bal. Quand je me tais... Bruits de bal... ça recommence quand je commence, cela se tait. C'est merveilleux ! Mais, assez causé ! Je suis là pour accomplir une mission périlleuse. 25 Quelqu'un sait qui je suis. Tous les autres ignorent mon identité. J'ai tellement d'identités différentes ! C'est-à -dire que l'on me prend pour ce que je ne suis pas. Le crime - car il y aura un crime - n'est pas encore consommé. Et pourtant, chose étrange, moi le détective, me voici déjà sur les lieux mêmes où il doit être perpétré !... Pourquoi ? Vous le saurez plus Je vais disparaître un instant, pour me mêler incognito3 à la foule étincelante des invités. Que de pierreries ! Que de bougies ! Que de satins I Que de chignons ! Mais on vient !... Chut !... Je m'éclipse. Ni vu ni connu ! Il sort, par la droite, sur la pointe des pieds, un doigt sur les lèvres. Jean Tardieu, "Il y avait foule au manoir", in La Comédie du langage, 1987 1 Plaid à pèlerine ample manteau orné d'une cape.2 Manoir petit château à la campagne.3 Incognito anonymat, en secret. I - L'ANALYSE ET LES DIFFICULTES DU SUJET Sujet Contraintes Le monologue, souvent utilisé au théâtre, paraît peu naturel. ● La consigne commence par rappeler le thème du corpus le monologue. Mais attention, ce n'est qu'un point de départ. Il mène à réfléchir sur le naturel au théâtre. [...] vous vous demanderez si le théâtre est seulement un art de l'artifice et de l'illusion. ● Le "vrai" sujet n'est donc pas le monologue mais le théâtre comme pratique artistique. Le "si… seulement" vous oblige à apporter au moins un autre élément de définition. En prenant appui sur...costumes, décor, éclairages, gestes, la voix etc. ● Votre dissertation devra compter des exemples, notamment des éléments qui renvoient au théâtre en tant que pratique artistique. II - LES DIFFERENTS TYPES DE PLANS POSSIBLES Par un plan dialectique 1. le théâtre n'est pas naturel il abuse de l'artifice ;2. mais l'artifice est un moyen et non une fin le théâtre ne cherche pas seulement à créer de l'illusion. III - LES PISTES DE REPONSES Le plan choisi, et qui nous a semblé le plus simple, est de type dialectique. Il consiste à 1. montrer que le théâtre en tant que texte et représentation se fonde sur des artifices pour créer un effet d'illusion ;2. mais que ces moyens ne se limitent pas à créer le vraisemblable ils suscitent des réactions. PREMIERE PARTIE Le théâtre en tant que pratique littéraire se fonde sur le recours à des procédés d'écriture qui sont spécifiques à ce genre le monologue est ainsi un moyen qui permet de livrer au public les pensées et les sentiments du personnage par la mise en scène de sa parole. Dandin, Figaro ou Perdican pourraient passer pour fous si nous les croisions dans la rue mais sur une scène de théâtre, leur parole monologique ne nous choque pas car elle est une convention nécessaire. L'art théâtral consiste bien souvent à amplifier, à outrer une activité naturelle. Au théâtre, les comédiens parlent fort, font de grands gestes pour rendre perceptible le caractère théâtral de leur art. Dans l'Antiquité, les comédiens portent des masques pour amplifier et déformer leurs voix, pour rendre visible l'expression dominante du personnage. De la même façon, les costumes utilisent souvent des codes de couleur significatifs et schématiques qui renseignent le public sur le caractère, le statut ou le rôle d'un personnage par exemple la jeune fille est parfois vêtue de blanc pour indiquer qu'elle est une victime innocente ; l'empereur porte une toge pourpre en Occident, mais une robe jaune en Orient. Simplistes, ces codes aident tout de même le spectateur à saisir les enjeux de ce qui est représenté. L'action jouée par les artistes, et écrite par l'auteur dramatique, présente souvent de nombreuses invraisemblances parce qu'elle repose sur le hasard ou des rebondissements apparemment excessifs la tragédie raconte comment en vingt-quatre heures la situation des personnages bascule de façon effrayante et pitoyable Horace, Antigone ; la comédie de Molière connaît souvent des dénouements forcés grâce à l'arrivée inattendue d'un personnage que l'on croyait mort Les Fourberies de Scapin, L'Avare ou que rien ne laissait attendre la statue du Commandeur dans Dom Juan. L'artifice tient à ce que le public, pris dans le temps de la représentation, ne perçoit pas ces facilités, voire ces invraisemblances. Transition Le théâtre en tant que genre littéraire et en tant que pratique artistique se fonderait donc sur des conventions visibles qui en font un art peu naturel. Mais il s'agit de procédés et leur finalité ne peut pas se limiter à l'illusion. DEUXIEME PARTIE Le théâtre cherche à rendre vraisemblable une action, qui l'est parfois peu, pour que le public s'interroge non pas sur l'art dramatique mais sur le monde où il vit. Ainsi les apartés, les monologues mettent en scène de façon artificielle la parole du personnage, mais guide surtout le public vers la compréhension des enjeux de la pièce lorsque Tardieu reprend ce vieux procédé du monologue en 1987, il sait que le spectateur comprendra que l'artifice est ici trop énorme pour être cru. Le but est donc d'amuser le public et non de lui faire croire à quelque chose d’incroyable. Lors de la mise en scène d'une pièce, les codes choisis par les artistes servent à faciliter pour le spectateur la compréhension de la lecture proposée lorsque Daniel Mesguich mélange les époques dans ces mises en scène, c'est pour que le public mesure que les pièces du répertoire appartiennent à tous les temps. Ainsi M. Dimanche dans Dom Juan apparaît comme un juif du milieu du XXe siècle persécuté. Rien de naturel dans ce choix, mais la pièce de Molière y trouve une relecture moderne et pertinente. Enfin, les règles de composition des pièces, apparemment si contraignantes et peu naturelles, contribuent à susciter chez le spectateur des réactions, sentiments et réflexions ainsi, la concentration dans le temps de l'action des tragédies permet-elle de susciter la terreur et la pitié par le spectacle des malheurs des personnages. C'est parce que la machine infernale se met en mouvement qu'Œdipe nous émeut, lui qui sera broyé par la révélation presque simultanée de son parricide et de l'inceste. Enfin le théâtre s'est souvent attaché à travers la fiction et l'illusion à dénoncer les travers du monde réel. La satire est en effet présente dès l'Antiquité et se retrouve par exemple dans les pièces de Marivaux. L'Ile des esclaves fabrique une île utopique à laquelle personne ne croit, mais elle devient le lieu d'une possible critique des violences perpétrées par les maîtres contre leurs valets. Conclusion Certes, un spectateur peu averti pourrait définir le genre théâtral comme une somme d'artifices qui cherchent à tromper le public, à lui faire croire à une action illusoire. Mais, en fait, ces procédés ne sont que des moyens grâce auxquels le public peut s'émouvoir par le cœur et par l'esprit. IV - LES FAUSSES PISTES Il ne fallait pas ● se limiter à étudier la forme du monologue ;● oublier de prendre des exemples dans les spectacles vus.
Pourquoi parler d’illusion fiscale ? Lorsqu’un individu dĂ©finit un phĂ©nomène comme une illusion c’est qu’il perçoit ce phĂ©nomène autrement que la plupart des individus auxquels il s’adresse, sinon il ne parlerait pas d’illusion mais de rĂ©alitĂ©. Le terme de fiscal, quant Ă lui, ne se conçoit qu’en rĂ©fĂ©rence Ă l’État, car lui seul prĂ©lève obligatoirement, si nĂ©cessaire en faisant usage de la coercition physique. C’est pourquoi le concept d’illusion fiscale devrait ĂŞtre au cĹ“ur de l’enseignement Ă©conomique, le rĂ´le principal de l’économiste Ă©tant justement de dĂ©masquer les illusions. Nous nous proposons ici – entre autres choses – de dĂ©crire les mĂ©canismes crĂ©ateurs d’illusions, mais il est nĂ©cessaire auparavant de revenir sur la façon dont on perçoit l’ l’illusion fiscale provient en premier lieu d’une dĂ©finition erronĂ©e ou fallacieuse de l’État. Chez une majoritĂ© d’économistes qui entretient une vision angĂ©lique de l’État, les interventions publiques sont habituellement justifiĂ©es par l’existence de prĂ©tendues dĂ©faillances du marchĂ© » Des crises conjoncturelles qu’il faudrait attĂ©nuer on parle alors de la fonction de stabilisation » de l’ distribution des revenus primaires inĂ©galitaire qu’il faut corriger » ; c’est la fonction dite de redistribution » de l’ externalitĂ©s non prises en compte par les agents Ă©conomiques la pollution et autres biens publics », dont la production par les mĂ©canismes de marchĂ© serait sous-optimale » on trouve encore dans des vieux manuels d’économie politique l’exemple des Ă©missions de radio et de tĂ©lĂ©vision. Des biens dits _tutĂ©laires » respectivement nocifs dont la consommation est interdite – drogue ou au contraire bons dont la consommation est obligatoire – Ă©ducation on parle alors de la fonction d’allocation de l’État ». Mais ces explications invoquĂ©es pour dĂ©finir ces biens publics » ignorent la nature mĂŞme du bien Ă©conomique elles reviennent toutes Ă dire que l’État » saurait mieux que nous ce que nous voulons rĂ©ellement. Or, la vĂ©ritĂ© est qu’il ne le sait pas car la seule manière de le savoir consisterait Ă observer comment nous agissons volontairement. La notion de bien est par essence individuelle seul un individu est capable de choisir et seul l’individu classe ses satisfactions sur une Ă©chelle de valeur qui lui est propre. Il n’existe pas d’échelle de valeur collective. D’ailleurs, si la notion de bien collectif Ă©tait dĂ©finissable pourquoi forcer des individus qui ne le souhaitent pas Ă consommer et Ă financer de tels biens » ? La seule possibilitĂ© pour une personne de se servir du bien d’autrui pour amĂ©liorer sa satisfaction tout en respectant la propriĂ©tĂ© d’autrui est de passer par l’échange sur un marchĂ© libre. En supprimant le marchĂ© par l’instauration d’un monopole rĂ©glementaire ou d’un impĂ´t, l’État supprime du mĂŞme coup le mĂ©canisme de rĂ©vĂ©lation des prĂ©fĂ©rences ainsi que le mode de financement souhaitĂ© par les individus. C’est ainsi que l’État, curieusement, gĂ©nère des externalitĂ©s » alors mĂŞme qu’il prĂ©tendait y apporter un remède par son intervention. Il paraĂ®t donc indispensable de garder en tĂŞte ces Ă©lĂ©ments qui nous indiquent Ă quel niveau l’illusion fiscale prend sa source. Tout l’art de l’illusion fiscale va dès lors consister Ă faire croire aux individus que l’usage potentiel de la violence par les hommes d’État produit des rĂ©sultats meilleurs que ceux de l’échange libre et consenti, et Ă empĂŞcher les victimes de la coercition Ă©tatique de se soustraire ou d’échapper Ă la contrainte. Une première illusion idĂ©ologique le contrat social Pour dĂ©blayer le terrain sur lequel nous allons construire notre analyse, notons encore que le contrat social », qui serait le fondement de nos sociĂ©tĂ©s modernes, porte mal son nom puisqu’il ne saurait ĂŞtre assimilĂ© Ă un contrat. Un contrat est toujours un Ă©change consenti de deux biens ou services prĂ©sents ou futurs entre deux individus. A l’opposĂ©, les citoyens au nom desquels les gouvernants s’expriment ne se font pas connaĂ®tre individuellement et n’assument pas personnellement la responsabilitĂ© de leurs actes. Au contraire, ils dĂ©signent en secret certains d’entre eux pour user de la contrainte publique en leur nom, tandis qu’eux-mĂŞmes restent cachĂ©s. On ne peut consentir Ă un contrat avec de parfaits inconnus, pas plus qu’on ne peut donner le nom de contrat social Ă l’obĂ©issance des citoyens Ă un groupe d’hommes armĂ©s appelĂ© gouvernement. Cette notion de contrat social est une pure abstraction. Le dĂ©bat sur l’illusion monĂ©taire la forme la plus complexe de l’illusion fiscale Avant d’aborder l’objet de notre propos – l’illusion fiscale Ă proprement parler – il n’est pas inutile non plus de se reporter Ă celui, plus connu, d’illusion monĂ©taire. Ce concept a Ă©tĂ© identifiĂ© au moins depuis Adam Smith 1776. Nous sommes victimes de l’illusion monĂ©taire Ă chaque fois que nous partons du principe qu’un accroissement du montant de monnaie en notre possession se traduit nĂ©cessairement par un accroissement de notre pouvoir d’ grand nombre d’individus ont Ă©tĂ© victimes de cette illusion depuis que les gouvernements sont parvenus Ă monopoliser l’émission de monnaie, oubliant que la seule vraie richesse est celle que l’on produit et consomme alimentation, habillement, logement, moyens de transports et de communication. Grâce Ă ce monopole d’émission, les gouvernementspeuvent, Ă travers l’inflation qui a pour origine principale la politique monĂ©taire expansionniste de la Banque centrale, prĂ©lever une portion du pouvoir d’achat des individus sans leur peut pour cette raison ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme un impĂ´t et donc ĂŞtre elle aussi l’occasion d’une forme d’illusion fiscale. Ainsi que le souligne Pascal Salin dans L’arbitraire fiscal … la monnaie est un pouvoir d’achat indiffĂ©renciĂ© », c’est-Ă -dire qu’elle rend d’autant plus de services qu’elle est plus apte Ă permettre Ă ses dĂ©tenteurs de se procurer un certain pouvoir d’achat en tout temps, en tout lieu, et sous forme de n’importe quel bien.[…] Cette monnaie est d’autant plus apte Ă remplir ce rĂ´le qu’elle permet de maintenir stable ce pouvoir d’achat […] Or l’inflation reprĂ©sente une dĂ©tĂ©rioration de ce rĂ´le puisqu’elle se dĂ©finit comme l’augmentation du prix des marchandises en termes de monnaie […] Les politiques d’inflation sont donc la nĂ©gation mĂŞme du rĂ´le de la monnaie puisque celle-ci est utile dans la mesure seulement oĂą elle constitue un pouvoir d’achat en attente et puisque l’inflation diminue le pouvoir d’achat des encaisses monĂ©taires existantes. C’est pourquoi toutes les pseudo-thĂ©ories et toutes les pratiques qui considèrent les politiques d’inflation avec indulgence ou la recommandent mĂŞme comme stimulant nĂ©cessaire Ă l’activitĂ© Ă©conomique sont Ă rejeter sans examen […]. L’inflation impose donc un transfert de ressources des utilisateurs de monnaie vers ses producteurs. C’est ce transfert qui constitue l’impĂ´t d’inflation[1]. » Lorsque les hommes politiques essayent, soi-disant, de lutter contre l’inflation, ils se gardent bien de prĂ©senter celle-ci comme un impĂ´t et prĂ©fèrent rejeter la faute sur les coĂ»ts » qui augmentent le prix de certains biens comme le choc pĂ©trolier … Mais la rĂ©alitĂ© est que l’inflation est le plus souvent la rĂ©sultante de la crĂ©ation de faux droits monĂ©taires » ; crĂ©ation qui conduit Ă une succession de krachs boursiers avec leurs effets collatĂ©raux dĂ©pressions, rĂ©cessions. De tels Ă©pisodes apparaissent de façon rĂ©currente depuis que les hommes de l’État ont monopolisĂ© la crĂ©ation monĂ©taire. Que nos gouvernements persistent aujourd’hui encore Ă y recourir prouve, si cela Ă©tait encore nĂ©cessaire, l’ampleur de l’illusion monĂ©taire » mais aussi la mesure de l’illusion fiscale qu’y si attache. L’origine du concept d’illusion fiscale Au 19ème siècle, David Ricardo pose la base de ce que nous dĂ©nommons illusion fiscale Ă l’occasion d’une comparaison entre le financement par l’endettement public et par l’impĂ´t. Plus prĂ©cisĂ©ment, Ricardo prĂ©sente son argument au chapitre 17 de ses Principles of Political Economy and Taxation[2], paru en 1821. Reprenons l’exemple qu’il utilise en l’actualisant le gouvernement dĂ©cide d’une rĂ©duction de 50% des impĂ´ts pour cette annĂ©e. Un mĂ©nage qui payait jusque-lĂ 3000 euros d’impĂ´ts se retrouve donc avec 1500 euros de revenu supplĂ©mentaire. Mais, Ă dĂ©penses gouvernementales identiques, l’État devra financer cette rĂ©duction d’impĂ´ts par un emprunt. Cet emprunt consiste en des obligations arrivant Ă Ă©chĂ©ance dans un an et rapportant un taux d’intĂ©rĂŞt rĂ©el monĂ©taire de 5%. Au bout d’un an, l’État devra rembourser capital et intĂ©rĂŞt. Il devra donc lever un impĂ´t l’annĂ©e suivante Ă©quivalent au montant de l’emprunt et des intĂ©rĂŞts versĂ©s. Si le mĂ©nage anticipe correctement que les dĂ©penses du gouvernement n’ont pas diminuĂ© d’un montant Ă©quivalent Ă celui de la rĂ©duction d’impĂ´ts, il sait que l’an prochain le gouvernement lèvera un impĂ´t pour payer les emprunts ! Il conserve donc les 1500 euros de la rĂ©duction d’impĂ´ts, les place sur le marchĂ© des fonds prĂŞtables – il peut par exemple acheter les obligations Ă©mises par l’État -, et reçoit un an plus tard 1 575 € qui correspondront très exactement au supplĂ©ment d’impĂ´ts dĂ» cette annĂ©e-lĂ . Cet exemple simple illustre le principe connu aujourd’hui sous le nom d’équivalence de Ricardo Des individus rationnels comprennent qu’une rĂ©duction d’impĂ´t financĂ©e par des emprunts est Ă©quivalente Ă plus d’impĂ´ts dans le futur. Ils annulent donc l’impact attendu de cette rĂ©duction d’impĂ´t sur la consommation prĂ©sente en Ă©pargnant la somme correspondante et en la capitalisant en prĂ©vision des hausses futures d’impĂ´t. L’analyse de Ricardo qui envisage un monde sans aucune illusion fiscale a Ă©tĂ© reformulĂ©e par Barro en 1974. Dans le modèle construit par ce dernier, en cas de relance budgĂ©taire financĂ©e par dĂ©ficit, les agents Ă©conomiques rationnels anticipent la probabilitĂ© d’une hausse d’impĂ´ts futurs et augmentent leur Ă©pargne pour s’y prĂ©parer, ce qui diminue les effets du multiplicateur keynĂ©sien traditionnel[3]. En substituant la dette publique Ă l’impĂ´t le gouvernement ne modifierait donc pas la valeur actuarielle des impĂ´ts futurs et, de ce fait, le revenu permanent des mĂ©nages. Les individus ne seraient donc pas victimes de l’illusion fiscale puisqu’ils anticiperaient la hausse des impĂ´ts futurs. Il importe toutefois de souligner que ce thĂ©orème d’équivalence prĂŞte une rationalitĂ© très forte aux mĂ©nages et sans doute surestime largement la perception qu’ont les individus des obligations futures impliquĂ©es par le stock de dette existant aujourd’hui. Nous y reviendrons. Et que se passe-t-il lorsque les contribuables ne se rendent pas compte que la dĂ©pense actuelle se payera plus tard par des impĂ´ts plus Ă©levĂ©s ; s’ils croient que l’État est plus gĂ©nĂ©reux » ou moins prĂ©dateur » qu’il ne l’est rĂ©ellement ? Les hommes politiques pourront en profiter Ă leurs dĂ©pens. C’est le premier exemple d’illusion fiscale automatique que recense la thĂ©orie Ă©conomique l’illusion fiscale par la spoliation diffĂ©rĂ©e. Dans la continuitĂ© des rĂ©flexions de Ricardo, John Stuart Mill 1848[4] va lui aussi s’intĂ©resser aux dĂ©penses de l’État et Ă l’impĂ´t, et il sera le premier Ă souligner que l’impĂ´t direct est plus simple et plus clair pour le contribuable et qu’une mauvaise apprĂ©ciation de l’impĂ´t peut conduire Ă des dĂ©penses publiques non voulues. Pour lui, la structure de la fiscalitĂ© directe ou indirecte influence la nature et l’importance des dĂ©penses publiques il y aurait sous-estimation du fardeau fiscal dès lors que la fiscalitĂ© serait plutĂ´t indirecte que directe, affectant par lĂ mĂŞme les choix politiques des citoyens contribuables. On retrouve la mĂŞme idĂ©e chez FrĂ©dĂ©ric Bastiat 1848[5] lorsque ce dernier distingue, en partant de l’histoire de la vitre brisĂ©e, ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas » ; car l’illusion fiscale provient du fait qu’on ne tient pas compte de l’origine de l’argent public », ni du fait que les privilèges nĂ©s de la rĂ©glementation, des monopoles et de la fiscalitĂ© sont forcĂ©ment octroyĂ©s aux dĂ©pens de quelqu’un. Au dĂ©but du 20ème siècle, un Ă©conomiste italien, Amilcare Puviani[6], dĂ©veloppera une prĂ©sentation systĂ©matique de l’action fiscale de l’État[7]. Il tente de rĂ©soudre le problème posĂ©, dit-on, par Colbert Comment plumer l’oie, de manière Ă obtenir le plus grand nombre possible de plumes tout en entendant le moins possible de cris ». Selon lui, plusieurs procĂ©dĂ©s permettent Ă un gouvernement de rĂ©aliser cet objectif Utiliser des taxes et impĂ´ts indirects de prĂ©fĂ©rence aux impĂ´ts directs, trop directement des monopoles d’État pour gĂ©nĂ©rer des revenus pour le TrĂ©sor public. Les monopoles d’État, malgrĂ© leur inefficacitĂ© lĂ©gendaire, permettent quand mĂŞme aux hommes au pouvoir de taxer indirectement la population en gonflant artificiellement le prix des produits et services fournis. Le poids mort Ă©conomique rĂ©sultant de l’inefficacitĂ© de ces sociĂ©tĂ©s est totalement invisible mais les dividendes versĂ©s au gouvernement sont, eux, largement publicisĂ©s. Ces monopoles servent Ă©galement Ă privilĂ©gier des catĂ©gories d’employĂ©s, leur statut public servant de prĂ©texte au versement de subventions pour des missions de service public » inventĂ©es a la dette publique pour financer les dĂ©penses de l’État. Un gouvernement qui dĂ©sire financer un grand projet ou un dĂ©ficit opĂ©rationnel peut soit accumuler des surplus ou emprunter. Comme il est politiquement plus rentable de distribuer les surplus budgĂ©taires Ă des fins Ă©lectoralistes, rares sont les gouvernements qui accumulent des les taxes et les impĂ´ts sous forme de paiements pĂ©riodiques relativement croire Ă la population que les consĂ©quences seront dĂ©sastreuses si les revenus du gouvernement ne sont pas augmentĂ©s. En faisant croire Ă la population que la pĂ©rennitĂ© des systèmes de santĂ© et de l’éducation serait en pĂ©ril, les citoyens se retrouvent Ă supplier le gouvernement de ne pas baisser les des courants populaires pour imposer de nouveaux impĂ´ts et de temporaire l’introduction de nouveaux impĂ´ts et de nouvelles les transferts d’actif. Habituellement le transfert d’actif est reliĂ© Ă un Ă©vĂ©nement heureux qui amène le contribuable Ă minimiser l’aspect nĂ©gatif d’une le système fiscal et budgĂ©taire suffisamment complexe pour que personne, Ă part quelques experts, ne puisse s’y retrouver. Aujourd’hui, tous les systèmes fiscaux mettent en Ĺ“uvre Ă divers degrĂ©s les procĂ©dĂ©s dĂ©crits par Puviani. En matière de fiscalitĂ©, le but premier des politiciens est bien de crĂ©er l’illusion que les impĂ´ts et les taxes des contribuables sont moindres que la rĂ©alitĂ©. En mĂŞme temps, ils s’efforcent aussi de crĂ©er l’illusion que les avantages obtenus par la population seraient plus grands que la rĂ©alitĂ©. Ainsi, il est possible pour le gouvernement d’imposer une fiscalitĂ© massive sans pour autant soulever l’opposition de la population. Telle est la vĂ©ritable nature des politiques de redistribution des revenus et des positions sociales de l’État. Plus rĂ©cemment des auteurs comme Baumol 1990[8], Becker 1983[9] ou encore Tullock 1967[10] ont dĂ©veloppĂ© des analyses originales de l’illusion fiscale Ă travers les âges, mĂŞme s’ils ne se rĂ©fèrent pas explicitement Ă celle-ci. Ils ont constatĂ© en particulier que dans le cadre de la libertĂ© d’entreprendre il y a deux façons de devenir riche. La première est de dĂ©velopper une entreprise honnĂŞtement, en jouant le jeu du marchĂ©, en s’efforçant de satisfaire ses clients… Mais la mise en Ĺ“uvre de cette stratĂ©gie est difficile et ses rĂ©sultats alĂ©atoires. Certains prĂ©fèreront une stratĂ©gie gagnante Ă coup sĂ»r. Pour cela ils vont tenter de s’acoquiner » avec l’État et de faire voter des lois leur assurant des rentes de situation confortables, aux frais du contribuable. Ainsi les entrepreneurs vont se faire concurrence pour s’accaparer des rentes qui Ă©manent des diffĂ©rentes formes d’interventions publiques. Cette course aux faveurs, ou recherche de rentes, est un jeu Ă somme nulle, voire nĂ©gative puisque les ressources utilisĂ©es Ă ces fins ne gĂ©nèrent pas de richesse et ne constituent qu’un gaspillage de ressources visant Ă opĂ©rer un transfert de richesses existantes entre diffĂ©rents groupes ou entre diffĂ©rents agents Ă©conomiques. Ces analyses lèvent le voile sur les pseudo-profits et les pseudo-investissements qui peuvent ĂŞtre considĂ©rĂ©s comme des Ă©lĂ©ments constitutifs de l’illusion fiscale. Cependant leurs auteurs ne citent jamais le phĂ©nomène d’illusion fiscale et paraissent mĂŞme en ĂŞtre victime puisqu’ils oublient de mentionner que les actes publics sont toujours fondĂ©s en dernier ressort sur l’irresponsabilitĂ© institutionnelle première source d’illusion fiscale d’oĂą l’intĂ©rĂŞt de dĂ©velopper une thĂ©orie de l’illusion fiscale. Pourquoi une thĂ©orie de l’illusion fiscale ? Si les thĂ©oriciens de l’économie publique partent souvent du postulat que la structure fiscale ne fait que reflĂ©ter la demande de biens publics » par les contribuables, la thĂ©orie de l’illusion fiscale » va s’attacher pour sa part Ă montrer pourquoi et comment la redistribution par le canal politique trompe systĂ©matiquement aussi bien ses artisans et ses bĂ©nĂ©ficiaires supposĂ©s que leurs victimes dĂ©signĂ©es. L’appareil fiscal et rĂ©glementaire engendre chez le contribuable une fausse conscience » qui consiste Ă sous-estimer pour certains, et surestimer pour d’autres, ses charges et ses rentes, ce qui affecte Ă son tour les dĂ©cisions publiques par l’intermĂ©diaire d’un dĂ©bat systĂ©matiquement faussĂ©. Pour avancer correctement dans ces problĂ©matiques il faudra distinguer deux dimensions de l’illusion fiscale l’une idĂ©ologique et l’autre mĂ©canique. Dans un premier temps il faut en effet se demander Ă quel titre ceux qui pensent profiter de la redistribution politique auraient le droit » de disposer ainsi de la propriĂ©tĂ© d’autrui. Il faut aussi tenter de savoir Ă quoi auraient effectivement consenti » les victimes. Ce type de question relève de l’illusion idĂ©ologique pure et donc du traitement que la philosophie politique rĂ©serve au prĂ©tendu contrat » social censĂ© rationaliser tout cela. Le second type de questionnement porte sur la mĂ©connaissance de l’incidence rĂ©elle des impĂ´ts et des subventions par ignorance des lois de l’économie. C’est un type particulier d’illusion fiscale qui consiste Ă se tromper sur la destination effective des taxes et des subventions. Par exemple, bien que la TVA soit supportĂ©e en partie par les entreprises et que les subventions Ă la culture se retrouvent pour une large part dans les poches des artistes cĂ©lèbres, la plupart des individus pensent que c’est le consommateur qui paie intĂ©gralement la TVA et que les subventions Ă la culture profitent au plus grand nombre. Sans doute cette mĂ©connaissance de l’incidence fiscale, qui fait que la majoritĂ© de l’électorat pense qu’ elle ne paie pas d’impĂ´ts_», doit beaucoup aux agissements de l’État qui suit mĂ©ticuleusement les prĂ©ceptes de Puviani. Pour reprendre les expressions de FrĂ©dĂ©ric Bastiat, l’État s’y entend pour monter en Ă©pingle la Main Douce », celle qui donne, tout en dissimulant soigneusement la Main Rude », celle qui prend et doit forcĂ©ment prendre plus que la Main Douce » qui donne. Que l’étatisme ait pu se dĂ©velopper dans les proportions que nous connaissons aujourd’hui, alors mĂŞme que nous devrions savoir que c’est notre propre argent que nous recevons de l’État, sans aucun profit pour personne le citoyen se trouvant simplement dĂ©pouillĂ© du droit de disposer librement de la moitiĂ© de son revenu, constitue en soi une illustration historique massive du phĂ©nomène d’illusion fiscale. Quel raisonnement Ă©conomique peut expliquer l’illusion fiscale ? Tout acte Ă©conomique est un acte rationnel rĂ©alisĂ© intentionnellement dans le but de satisfaire des besoins, des dĂ©sirs, des impulsions. Les fins et les objectifs poursuivis sont individuels et reflètent les prĂ©fĂ©rences inter-temporelles du dĂ©cideur. Sa dĂ©cision se base Ă©galement sur le coĂ»t d’opportunitĂ© du choix envisagĂ© tel que ce coĂ»t est perçu par le dĂ©cideur c’est la valeur du second choix auquel il renonce, dans une situation individuelle donnĂ©e et dans un environnement informationnel donnĂ©. C’est pourquoi un individu ne peut pas choisir Ă la place d’un autre ; tout simplement parce qu’il ne dispose pas de l’ensemble de ces donnĂ©es propres Ă chaque individu. Dès lors que celui qui choisit ne porte pas les consĂ©quences de son choix la nature de la dĂ©cision changera et le système d’information gĂ©nĂ©rĂ© habituellement par des choix rationnels et individuels sera dĂ©truit. Or ce système d’information[11] est au cĹ“ur d’un processus de coopĂ©ration libre et intentionnel qui permet Ă tous les individus d’amĂ©liorer en permanence leur situation. Parce qu’elle nĂ©glige les perceptions individuelles des coĂ»ts et des avantages inhĂ©rents Ă chaque choix – perceptions qui sont en temps ordinaires synthĂ©tisĂ©es par les prix de marchĂ© -, l’intervention de l’État va fausser systĂ©matiquement l’intĂ©rĂŞt que les gens ont Ă s’informer dans un sens ou dans l’autre et donner naissance Ă une illusion fiscale. Une chaĂ®ne d’erreurs va en effet s’ensuivre dès lors que l’État devient dĂ©cideur La confusion entre un acte de spoliation lĂ©gale et un acte mĂ©connaissance des lois de l’incidence fiscale comme dans le cas de la TVA.Et, finalement, le fait que toute richesse dĂ©tournĂ©e de son usage responsable, c’est-Ă -dire individuel, tend Ă ĂŞtre dĂ©truite par le processus fiscal et rĂ©glementaire de l’État si ce n’est que parce que elles seront allouĂ©es sur la base d’une fausse perception de la rĂ©alitĂ©. L’État peut tenter de pallier ce manque d’informations en Ă©valuant au prix du marchĂ© » les enjeux de la dĂ©cision publique pour les bĂ©nĂ©ficiaires, pour les victimes et pour lui-mĂŞme. C’est ce que systĂ©matise la comptabilitĂ© nationale » et que traque – parce qu’elle y voit une grave erreur – la thĂ©orie de l’illusion fiscale qui utilise Ă son Ă©gard l’expression de sophisme comptable ». L’erreur consiste Ă se donner pour indicateurs de la valeur et du coĂ»t d’une action des prix qui n’ont rien Ă voir avec la dĂ©cision envisagĂ©e, soit que ces prix se soient formĂ©s bien avant, dans d’autres circonstances, sur les marchĂ©s, soit, dans le cas qui nous occupe, que ces prix ne reflètent pas les vrais coĂ»ts et avantages des dĂ©cisions puisque ces dĂ©cisions sont prises dans un cadre institutionnel oĂą ce ne sont pas les rĂ©elles perceptions des individus qui inspirent les dĂ©cisions. Le comble du sophisme comptable consiste naturellement Ă supposer qu’un système de planification centralisĂ©e, oĂą les prix auraient disparu, pourrait procĂ©der Ă des comparaisons de valeur et de coĂ»t. Rappeler que ce n’est pas possible Ă©tait le message principal de Ludwig von Mises et Friedrich Hayek. C’est aussi le tĂ©moignage de cet homme d’affaire qui, de retour d’URSS, rapportait que les planificateurs soviĂ©tiques n’ont jamais Ă©laborĂ© leurs fameux Plans » qu’en se fondant sur les prix des catalogues occidentaux. C’est parce qu’elle dĂ©connecte nĂ©cessairement – par manque d’information – la prise de dĂ©cision des coĂ»ts et avantages rĂ©els de cette dĂ©cision que la dĂ©cision publique est irresponsable. Et c’est cette irresponsabilitĂ© politique ou institutionnelle qui engendre l’illusion fiscale lorsque le dĂ©cideur public l’homme politique ou le haut fonctionnaire dispose du bien d’autrui sans son consentement, la violence destructrice apparaĂ®t et avec elle la destruction d’information. L’interventionnisme de l’État permet Ă des individus qui n’en subiront pas les consĂ©quences de dĂ©cider Ă la place des gens qui de ce fait en sont rĂ©duits Ă la passivitĂ©, incapables de prendre en compte les coĂ»ts et les avantages d’une dĂ©cision sur laquelle ils n’ont pas de prise. Ils ne peuvent tout-au-plus que rechercher les moyens de s’y adapter. Il en rĂ©sulte une double destruction d’information, qui est le produit inĂ©luctable de l’irresponsabilitĂ©, elle-mĂŞme produit de l’étatisme. Ces problèmes inhĂ©rents Ă l’interventionnisme n’ont pas Ă©chappĂ© Ă l’attention d’économistes perspicaces qui ne connaĂ®t les quatre manières de dĂ©penser de l’argent selon Milton Friedman 1980[12] ? DĂ©penser son propre argent pour soi-mĂŞme ; dĂ©penser son propre argent pour les autres ; dĂ©penser pour soi-mĂŞme l’argent des autres ; dĂ©penser pour les autres l’argent des autres ! De mĂŞme que la prĂ©fĂ©rence dĂ©montrĂ©e le choix effectif et l’échange libre sur un marchĂ© permettent de maximiser le bien-ĂŞtre de l’ensemble des individus, de mĂŞme tout Ă©change forcĂ© ou frauduleux dĂ©tĂ©riore la situation des individus Ă©voluant dans une sociĂ©tĂ© de marchĂ© entravĂ©e. La responsabilitĂ© comme règle gĂ©nĂ©ralement acceptĂ©e n’existe plus et les droits de propriĂ©tĂ© sont bafouĂ©s. Il paraĂ®t donc nĂ©cessaire de dĂ©finir ce concept d’illusion fiscale comme un Ă©cart entre la rĂ©alitĂ© d’un acte politique nĂ©cessairement violent » et le discours qui accompagne cet acte souvent trompeur et rassurant. Afin de mesurer l’ampleur de cet Ă©cart il est intĂ©ressant de dĂ©crire plus prĂ©cisĂ©ment l’un des procĂ©dĂ©s d’illusion fiscale. Nous prendrons ici celui du dĂ©ficit public. Le dĂ©ficit public un procĂ©dĂ© d’illusion fiscale On a vu, avec les travaux de Ricardo, que des agents Ă©conomiques correctement informĂ©s sur le dĂ©ficit public le percevraient immĂ©diatement, et Ă juste titre, comme un impĂ´t qu’il faut actualiser. Cependant, tout le monde n’est pas aussi bien informĂ©, et on peut penser que les hommes de l’État comptent bien sur cette ignorance et mĂŞme chercheront Ă l’entretenir. De fait, en ne prĂ©levant que plus tard par l’impĂ´t l’argent qu’il dĂ©pense aujourd’hui, l’État contribue Ă fausser la perception des contribuables. C’est pourquoi l’endettement public mĂ©rite ce qualificatif de spoliation diffĂ©rĂ©e. Ce procĂ©dĂ© pratique d’illusion fiscale fut le premier Ă ĂŞtre reconnu historiquement ; c’est le plus dĂ©libĂ©rĂ©, le mieux compris par les Ă©conomistes voire par les politiques qui y ont recours ; celui-lĂ mĂŞme qui a donnĂ© naissance Ă l’expression d’illusion fiscale et auquel certains auteurs assimilent encore exclusivement celle-ci. Les gens qui se laissent prendre Ă ce tour de passe-passe peuvent alors croire en un État qui donne plus qu’il ne prend, c’est-Ă -dire, en un État distributeur de richesses gratuites », un État corne-d’abondance ou, comme le disait Ludwig von Mises, Ă l’État Père-NoĂ«l. Ce procĂ©dĂ© peut tromper mĂŞme les statisticiens, soi-disant experts de l’impĂ´t et des dĂ©penses publiques, si ceux-ci Ă©valuent l’ingĂ©rence de l’État dans l’économie Ă l’aune des impĂ´ts qu’il prĂ©lève. En effet, lorsque les gouvernements achètent, lorsqu’ils distribuent, ils interviennent » tout autant dans l’économie que lorsqu’ils prĂ©lèvent obligatoirement c’est donc Ă l’aulne des dĂ©penses de l’État, et non pas seulement Ă celui des recettes fiscales, qu’il faudrait mesurer ces ingĂ©rences. Le jeu de l’État est d’autant plus pervers – car crĂ©ateur d’illusion – que les hommes politiques au pouvoir espèrent se soustraire aux contraintes Ă©lectorales en distribuant de l’argent aujourd’hui avec l’idĂ©e que ce sera aux futurs Ă©lus d’organiser le remboursement en prĂ©levant alors les impĂ´ts sur des Ă©lecteurs qui ne sont peut-ĂŞtre mĂŞme pas nĂ©s aujourd’hui. Ce ne sont donc pas leurs Ă©lecteurs d’aujourd’hui mais les Ă©lecteurs Ă venir qu’ils vouent Ă l’imposition sans que ces derniers ne puissent seulement participer au simulacre de consentement mis en scène par les institutions supposĂ©es dĂ©mocratiques ». Les hommes de la classe au pouvoir font un large usage de ce procĂ©dĂ©. Ils ne le font pas seulement en empruntant de l’argent pour le dĂ©penser tout de suite, c’est-Ă -dire en choisissant le dĂ©ficit budgĂ©taire comblĂ© par l’emprunt ; ils le font aussi, depuis la fin du 20ème siècle, en s’engageant au titre de la retraite par rĂ©partition. LĂ encore, il s’agit pour l’État de prĂ©senter faussement la rĂ©alitĂ© des comptes publics, puisque les engagements pris au titre des retraites par rĂ©partition ne sont pas comptabilisĂ©s comme une dette qui devra faire l’objet d’un impĂ´t futur. Le comptable objectera peut-ĂŞtre que, en tant que promesses d’argent prĂ©levĂ© sur d’autres, les droits » Ă la retraite par rĂ©partition n’ont pas la consistance juridique d’un endettement[13]. Ce qui donne d’ailleurs la possibilitĂ© aux technocrates de la SĂ©curitĂ© sociale d’altĂ©rer Ă leur guise ces prĂ©tendus engagements ». Relevons tout de mĂŞme que si un homme d’affaire quelconque venait Ă proposer des conditions similaires Ă celle que la retraite par rĂ©partition impose Ă ses assujettis, il irait directement en prison pour escroquerie ! Puisqu’il n’y a mĂŞme pas de comptabilitĂ© honnĂŞte des engagements de l’État, et que celui-ci peut toujours violer les règles de type constitutionnel qui feraient obstacle Ă l’accroissement illimitĂ© des promesses Ă©tatiques d’argent prĂ©levĂ© dans l’avenir – comme on a pu amplement et amèrement le constater avec le Pacte de stabilitĂ© » autrefois supposĂ© contraignant » du TraitĂ© de Maastricht -, il n’y a plus que les marchĂ©s financiers qui puissent – et seulement au moment oĂą ils commencent Ă douter que ces promesses puissent ĂŞtre tenues – attirer l’attention sur le fait que l’endettement Ă©tatique n’est qu’un impĂ´t diffĂ©rĂ©, et qu’il consiste Ă consommer l’épargne actuelle. On peut Ă cette occasion remarquer que les deux types de procĂ©dĂ©s d’illusion fiscale, le procĂ©dĂ© idĂ©ologique et le procĂ©dĂ© mĂ©canique, se renforcent ici mutuellement. La technique de la spoliation diffĂ©rĂ©e s’accompagne aujourd’hui d’une rationalisation qui laisse entendre que l’épargne serait une fuite » dans le circuit de la dĂ©pense. Dans la rĂ©alitĂ©, bien entendu, les entreprises, comme les consommateurs, passent leur temps Ă faire des achats ce sont elles, par exemple, qui achètent le travail des salariĂ©s, et elles le paient avec de l’argent Ă©pargné… L’épargne est donc investie et permet les emplois d’aujourd’hui et de demain ; consommer l’épargne a pour effet de rĂ©duire les perspectives d’embauche et de rĂ©munĂ©ration de ceux qui veulent travailler. Exalter la consommation comme moyen de relancer l’économie » est donc un mensonge, bien pratique pour ceux qui veulent continuer Ă pratiquer la technique de la spoliation diffĂ©rĂ©e. La spoliation diffĂ©rĂ©e n’est qu’un des procĂ©dĂ©s de l’illusion fiscale et on pourrait en identifier bien d’autres. Les thĂ©oriciens des choix publics ont insistĂ©, par exemple, sur la logique de l’action collective les avantages tirĂ©s d’une dĂ©cision publique sont souvent concentrĂ©s sur un petit nombre d’individus alors que les coĂ»ts sont largement rĂ©partis sur une large population qui de ce fait ne verra pas l’intĂ©rĂŞt qu’il y aurait Ă se mobiliser contre tel ou tel privilège, alors que dans le mĂŞme temps les privilĂ©giĂ©s potentiels s’activent. Certes, des institutions dĂ©mocratiques pourraient combattre cette tendance – on pense Ă nos voisins suisses et au referendum obligatoire pour tout accroissement des charges publiques –, mais comment faire pour les mettre en place sachant la prĂ©pondĂ©rance des intĂ©rĂŞts qui s’y opposeraient ? Autre exemple d’illusion fiscale l’absence de concurrence pour les services monopolisĂ©s par l’État qui cache aux citoyens la mauvaise affaire que sont pour eux les services publics » qui leurs sont fournis ; c’est la Censure du Monopole. Mais il y en a bien d’autres… Pour une dĂ©finition rĂ©aliste de l’illusion fiscale Finalement, tout comme l’a proposĂ© l’économiste François Guillaumat, notre propos consiste Ă dĂ©montrer que l’illusion fiscale est l’écart cachĂ© entre le coĂ»t et les bĂ©nĂ©fices d’une action Ă©tatique ; qu’une politique de redistribution gaspille presque autant d’argent que l’impĂ´t lui-mĂŞme et que cette loi Ă©conomique est valable quelle que soit la qualitĂ© de la gestion de l’État. En effet, lorsque des citoyens investissent » leur temps, souvent en vain, pour tenter de profiter d’un pactole de l’État, pendant ce temps ils ne produisent pas des vraies richesses. Ces pseudo-investissements de temps passĂ© sont donc un gaspillage qui tend Ă augmenter jusqu’à atteindre le montant du pactole Ă distribuer. L’illusion fiscale masque, travestit chaque action de l’État spoliateur. La TVA, l’impĂ´t le plus efficace, est indolore, presque invisible. L’interdiction de concurrencer les services Ă©tatiques crĂ©e une fausse raretĂ© de l’assurance-santĂ©, de la sĂ©curitĂ©, des transports, de la monnaie, de la Justice, de l’enseignement. L’absence de concurrence cache ainsi aux citoyens le coĂ»t rĂ©el des services publics » qui leurs sont fournis. L’illusion fiscale donne ainsi Ă penser que certains biens fournis par l’État sont gratuits ce qui est l’autre face du miroir. Nous sommes donc victimes d’illusion fiscale lorsque nous croyons que l’action de l’État rapporte plus d’avantages, ou moins d’inconvĂ©nients, qu’elle ne le fait en rĂ©alitĂ© ; que l’on tire des avantages nets des politiques Ă©tatiques, qu’en dĂ©finitive on prĂ©fère marginalement ces avantages nets lĂ©gaux aux avantages nets que l’on tirerait d’un vĂ©ritable Ă©tat de droit, c’est-Ă -dire, un État oĂą la propriĂ©tĂ© privĂ©e, la responsabilitĂ© personnelle et la libertĂ© de contacter seraient respectĂ©es. Car il n’y a rĂ©pĂ©tons-le que deux moyens pour se procurer des richesses les produire ou les prĂ©lever par l’impĂ´t[14]. La troisième catĂ©gorie, la redistribution » sur laquelle les hommes de l’État prĂ©tendent justifier leur interventionnisme, n’existe tout simplement pas. Les prĂ©tentions des hommes de l’État Ă allouer les ressources de manière efficace, Ă les rĂ©partir de manière juste et Ă en stabiliser la circulation n’ont tout simplement pas de sens », comme le souligne le professeur Salin dans L’arbitraire fiscal. L’influence des cascades informationnelles et la manipulation des croyances Il est possible d’influencer l’opinion publique en crĂ©ant des cascades informationnelles[15]. Si celles-ci peuvent avoir un effet bĂ©nĂ©fique lorsqu’elles ne sont pas fondĂ©es sur des informations erronĂ©es, dans le cas contraire elles contribuent Ă une violation des droits individuels. La manipulation de l’opinion publique par les activistes des groupes de pression implique un usage intensif de figures de rhĂ©torique[16], des biais dans la perception que les individus ont des risques, de diffusion de fausses informations dans le seul but d’enclencher une cascade qui va modifier l’opinion publique en faveur de la rĂ©glementation et non pas dans le but d’éclairer le public sur les vĂ©ritables risques encourus. Cette manipulation des croyances met alors en pĂ©ril la dĂ©mocratie politique contemporaine dĂ©jĂ si sensible Ă l’opinion majoritaire. Enfin, outre les procĂ©dĂ©s d’illusion fiscale et de formation des croyances, il faut souligner que certaines Ă©tudes rĂ©alisĂ©es sur le consentement Ă l’impĂ´t – en gĂ©nĂ©ral pour justifier l’impĂ´t – ne reflètent pas la rĂ©alitĂ© puisqu’aucune correction n’est apportĂ©e dans ces Ă©tudes pour prendre en compte le biais liĂ© Ă l’illusion fiscale. Le consentement Ă l’impĂ´t est pour une large part un leurre qui, comme le leurre de la loi, fait dĂ©sirer quelque chose qui n’est en fait qu’une violation de votre droit Ă jouir des biens et services que vous avez produits. La recherche de rentes et l’illusion fiscale L’évolution du concept d’illusion fiscale Ă travers les âges nous a amenĂ© Ă utiliser le terme de recherche de rente » pour dĂ©crire l’éventail des mesures de nature politique subventions, gratuitĂ© de service, exemptions fiscales, rĂ©glementation qui constituent une barrière Ă l’entrĂ©e du marchĂ©. Dans tous les cas il s’agit d’avantages accordĂ©s par voie politique qui ne pourraient ĂŞtre obtenus sur un marchĂ© libre. La rĂ©ussite d’un groupe Ă obtenir, par cette voie, un avantage qui lui serait inaccessible par le marchĂ©, invite d’autres personnes Ă se constituer Ă leur tour en groupe chasseur de rentes. La concurrence politique supplante alors la concurrence Ă©conomique. Ce changement d’incitations n’est pas neutre. L’incitation Ă l’innovation est moindre dans l’ordre politique. Les acteurs politiciens n’assument pas personnellement les suites de leurs dĂ©cisions et les sommes engagĂ©es dans la recherche de rentes » constituent une pure perte. Finalement, l’activitĂ© de recherche de rentes » fait partie de l’illusion fiscale puisqu’elle incite les individus Ă se spĂ©cialiser dans des activitĂ©s improductives destinĂ©es Ă obtenir des faveurs, et non dans des activitĂ©s productives destinĂ©es Ă servir les besoins des consommateurs. Conclusion Se servir du concept de l’illusion fiscale pour assainir les structures dĂ©mocratiques Maintenant que les procĂ©dĂ©s de l’illusion fiscale ont Ă©tĂ© dĂ©masquĂ©s et analysĂ©s on pourra s’en servir pour dĂ©finir les rĂ©formes institutionnelles qui permettront, en rĂ©tablissant le lien entre l’action et ses consĂ©quences dans l’esprit de ceux qui agissent, de procĂ©der au dĂ©sillusionnement fiscal » des citoyens, quel qu’ait Ă©tĂ© leur statut dans la sociĂ©tĂ© Ă©tatisĂ©e. Comme le montrait dès 2007 le calcul d’un indicateur d’illusion fiscale, on peut, Ă la suite de l’étude Towards a Fiscal Illusion Index »[17], dĂ©finir les bonnes règles de gouvernance d’un État et attaquer les procĂ©dĂ©s d’illusion fiscale. Ceci n’est pas un vĹ“u pieux puisque l’illusion fiscale a diminuĂ© entre 1960 et 2006, comme le montrait le calcul de l’indice d’illusion fiscale rĂ©alisĂ©e par le professeur Mourao. LĂ oĂą la transparence et l’irrĂ©prochabilitĂ© du fonctionnement de l’ État sont garantis et lĂ oĂą l’État se borne Ă garantir l’appropriation, l’usage et la transmission des biens et ressources rares, l’illusion fiscale disparaĂ®t. [1] Salin P., L’arbitraire fiscal. Paris Robert Laffont, 1985. LibertĂ©s 2000. [2] Ricardo D., Des principes de l’économie politique et de l’impĂ´t. Paris Flammarion, 1981. [3] Buchanan J., “Barro on the Ricardian Equivalence Theorem,” Journal of Political Economy. Avril 1976, vol 84, n°2. p. 337-342. [4] Mill Principes d’économie politique. Paris Guillaumin, 1873 ; Wagner, “Revenue Structure, Fiscal Illusion, and Budgetary Choice,” Public Choice. 1976, vol. 25, p. 45-61; Tyran et Sausgruber R., “Testing the Mill Hypothesis of Fiscal Illusion,” Public Choice, 2005, issue 1, 39-68. [5] Bastiat F., Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas choix de sophismes et de pamphlets Ă©conomiques. Paris Romillat, 1994. [6] Puviani A., Teoria della illusione nelle netrate publiche. Perugia 1897 et Puviani A., Teoria della illusione Finanziaria. Palermo 1903. [7] Lorsque James Buchanan Ă©crit Public Finance in Democratic Process Fiscal Institutions and Individual Choice, peu d’économistes s’étaient penchĂ©s sĂ©rieusement sur l’analyse de l’illusion fiscale en gĂ©nĂ©ral ; la seule Ă©tude systĂ©matique que celui-ci pouvait citer Ă©tait justement celle de Puviani. Voir, Public Finance in Democratic Process Fiscal Institutions and Individual Choice, Indianapolis, IN Liberty Fund Inc. 1967, [8] Baumol “Entrepreneurship Productive, Unproductive and Destructive,” Journal of Political Economy. University of Chicago Press, Octobre 1990, vol. 98, n° 5, part 1, p. 893-921. [9] Becker G., “A Theory of Competition Among Pressure Groups for Political Influence,” Journal of Political Economy. University of Chicago Press, AoĂ»t 1983, vol. 98, n°3, p. 371-400. [10] Tullock G., “The Welfare Costs of Tariffs, Monopolies, and Theft,” Western Economic Journal. 1967, vol 5, p. 224-232. Tullock G., The rent-seeking society – The selected works of Gordon Tullock. Indianapolis Liberty Fund, 2005. Vol. 5. [11] Ce sont les prix et les pertes et profits relatifs issus de la confrontation des offres et des demandes des individus et groupes d’individus pour l’ensemble des biens et services existants et Ă venir. [12] Friedman M., Free to Choose. Thomson learning, 1990. [13] Il faut savoir qu’un endettement authentique est fondĂ© sur un acte de prĂŞt et qu’un individu Ă accepter de reporter une consommation prĂ©sente pour une consommation future. Un crĂ©dit authentique est toujours basĂ© sur une Ă©pargne correspondante. Le crĂ©dit créé sans contrepartie d’épargne n’est pas un crĂ©dit c’est une illusion monĂ©taire, qui ne persiste que par les procĂ©dĂ©s de la spoliation indirecte et de la censure du monopole. [14] Salin P., LibĂ©ralisme. Paris Odile Jacob, 2000. [15] Lemmenicier B., Les cascades d’opinion ou la formation des croyances et le politiquement correct dans l’information sur les comportements Ă risque », Journal des Ă©conomistes et des Ă©tudes humaines, DĂ©cembre 2001, vol. 11, n°4. [16] Guillaumat F., Le renard dans le poulailler » in De l’ancienne Ă la nouvelle Ă©conomie. Aix-en-Provence Librairie de l’UniversitĂ©, 1987, […] Pour fausser leur raisonnement, les idĂ©ologues du socialisme ont dĂ» surprendre leur bonne foi. Pour ce faire le procĂ©dĂ© est millĂ©naire c’est la perversion du langage. La plupart des gens se servent des mots sans connaĂ®tre leur dĂ©finition prĂ©cise – quand ils en ont une -, et ceux qui comprennent la fonction des concepts sont encore moins nombreux. Il est alors possible d’invoquer des abstractions sans rapport avec la rĂ©alitĂ©, littĂ©ralement indĂ©finissables, des sortes d’anti-concepts qui, au lieu d’économiser la pensĂ©e et de la rendre plus claire, comme le font la plupart des concepts valides, la rendent au contraire impossible en engendrant la confusion… » [17] Cf. Mourao P., Towards a Fiscal Illusion Index [en ligne]. Minho Gualtar Department of Economics & NIPE NĂşcleo de Investigação em PolĂticas EconĂłmicas University of Minho Gualtar, 2007. Disponible Ă
Citation L'Art et l'Illusion Psychologie de la représentation picturale 1996 Découvrez une citation L'Art et l'Illusion Psychologie de la représentation picturale 1996 - un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase L'Art et l'Illusion Psychologie de la représentation picturale 1996 issus de livres, discours ou entretiens. Une Sélection de 1 citation et proverbe sur le thème L'Art et l'Illusion Psychologie de la représentation picturale 1996. 1 citation > Citation de sir Ernst Hans Gombrich n° 130510 - Ajouter à mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votes< Page 1/1Votre commentaire sur cette citation Contribuer Citation Age Citation Animal Citation Amitié Citation Amour Citation Art Citation Avenir Citation Beauté Citation Avoir Citation Bonheur Citation Conscience Citation Couple Citation Confiance Citation Courage Citation Culture Citation Désir Citation Dieu Citation Education Citation Enfant Citation Espoir Citation Etre Citation Faire Citation Famille Citation Femme Citation Guerre Citation Homme Citation Humour Citation Jeunesse Citation Joie Citation Justice Citation Liberté Citation Mariage Citation Mére Citation Monde Citation Morale Citation Naissance Citation Nature Citation Paix Citation Passion Citation Père Citation Peur Citation Plaisir Citation Politique Citation Raison Citation Religion Citation Rêve Citation Richesse Citation Sagesse Citation Savoir Citation Science Citation Séduction Citation Société Citation Souffrance Citation Sport Citation Temps Citation Tolérance Citation Travail Citation Vérité Citation Vie Citation Vieillesse Citation Voyage Thèmes populaires +
L'art représente un domaine de l'activité humaine lié à la fabrication, qui prend des formes historiques diverses. Au sens large, c'est tout ce que l'homme ajoute à la nature. Faut-il opposer art et nature ou les voir comme complémentaires ? I L'art imite ou suit la nature L'art doit imiter la nature. C'est ce qu'affirme Aristote Nous prenons plaisir à contempler les images les plus exactes des choses dont la vue nous est pénible dans la réalité, comme les formes d'animaux les plus méprisés et des cadavres » Poétique. L'imitation mimêsis en grec d'une réalité, même repoussante ou effrayante, apporte un plaisir à l'esprit humain. C'est la fonction de l'art figuratif, qui s'efforce de donner l'illusion du réel. Dans l'Antiquité, le peintre Zeuxis imitait si parfaitement les raisins peints sur les murs que les oiseaux, dit-on, venaient se casser le bec sur sa peinture. Platon condamne cet art de l'illusion si l'art produit de belles apparences trompeuses, il est moralement condamnable et les artistes doivent être chassés de la cité, car ces poètes ne créent que des fantômes et non des choses réelles. » Dans la Critique de la faculté de juger, Kant voit la nature comme la source de l'art La nature donne ses règles à l'art. » Pour lui, l'artiste est un interprète ou un porte-parole de la nature. II L'art est une création de l'esprit Voir en la nature sa seule source, n'est-ce pas réduire l'art à un jeu stérile et à une pure virtuosité technique ? L'art, par l'intermédiaire de la main et des outils, est une création de l'esprit qui transforme notre perception du réel et nous élève à une réalité proprement spirituelle. 1 L'art est dans la forme À noter Le grec dispose de deux termes que nous traduisons par art » la technè, qui a donné technique », désigne la production ou la fabrication à partir de matériaux ; la poïesis, qui a donné poésie », désigne la création de quelque chose de nouveau. Pour Platon, l'art ne doit pas représenter la réalité telle qu'elle est, mais l'idéaliser pour élever l'âme vers la contemplation des Idées. Il a un rôle d'éducation de l'âme, qui doit s'élever des apparences sensibles aux Idées intellectuelles. Le beau préfigure le vrai. Plotin, disciple de Platon, insiste sur la forme qui idéalise la matière sensible Il est clair que la pierre, en qui l'art a fait entrer la beauté d'une forme, est belle non parce qu'elle est pierre […], mais grâce à la forme que l'art y a introduite. » La valeur de l'art est dans la belle forme, quel que soit l'objet représenté. Ainsi, Rembrandt peint une carcasse de bœuf écorché et Goya des grotesques » hideux. Ce qui fait dire à Kant que la beauté artistique est une belle représentation d'une chose. » Le beau est donc dans la forme de la représentation, et non dans la chose elle-même. 2 L'art est une production libre de l'esprit Cette importance de la forme libre, indépendamment de l'objet, fait voir dans l'art une production libre, par opposition à la production nécessaire et mécanique de la nature et de la technique En droit, on ne devrait appeler art que la production par la liberté » Kant, Critique de la faculté de juger. Hegel insiste sur l'histoire de l'art comme progrès de l'esprit vers des formes d'expression de plus en plus immatérielle, des pyramides à la musique et la poésie. Toute œuvre de l'esprit, soutient cet auteur, même l'invention du clou, est infiniment supérieure à la plus habile imitation de la nature. Notre regard sur la nature est imprégné par l'art, au point que Hegel ou Oscar Wilde affirment que c'est la nature qui imite l'art quand on admire le chant du rossignol, c'est qu'il nous semble exprimer des sentiments humains.
l art est l illusion d une illusion